Protégeons les !


Si la libération d'Ingrid Betancourt a été largement médiatisée, elle doit être replacée dans son contexte et ne pas occulter, ni la situation des milliers d'autres otages colombiens, ni les efforts qui continuent à être faits pour fin à ce drame.

Depuis 2006, 33 otages des FARC ont retrouvé la liberté en Colombie., et cela continue. Vous avez probablement lu dans la presse et sur le site que six nouveaux otages venaient d'être libérés de manière inconditionnelle par les FARC (Les Farc reprennent les libérations sans contrepartie). Cette dernière libération est due à un petit groupe de Colombiens (CPLP : Colombianos por la Paz) qui ont décidé il y a plusieurs mois de se regrouper autour de la sénatrice Piedad Cordoba pour entamer un dialogue épistolaire avec la guérilla et obtenir des résultats concrets par la négociation. Cette initiative a été couronnée de succès.

Mais cette approche, qui va dans le sens contraire de la politique gouvernementale qui refuse toute négociation et ne veut accepter que la victoire militaire, suscite des réactions négatives de la part du pouvoir colombien. Les déclarations des deux derniers otages politiques, Alan Jara et Sigifredo Lopez, quand ils ont été libérés, n'ont pas été fortement appréciées par le gouvernement du président Uribe (Alan Jara: "Uribe n'a rien fait pour notre liberté" (Sigifredo Lopez : "Un raid militaire est un arrêt de mort pour les otages"...

Dimanche passé, le président Uribe a réitéré son opposition à toute solution négociée (Pas d'échange otages contre Farc) basée sur un échange de prisonniers. Mais il a de plus fait des déclarations qui mettent directement en danger la vie des membres du groupe CPLP :

"Nous n'allons pas les laisser nous abuser. Ils parlent de paix, mais font couler le sang. (Nous n'allons pas laisser) les intellectuels des Farc nous duper avec un discours de paix qui, au final, renforce le terrorisme", a déclaré Uribe lors d'une cérémonie à Villavicencio. "Ce bloc intellectuel des Farc est toujours en train de parler des Droits de l'Homme, uniquement pour intimider nos soldats et nos policiers", a-t-il ajouté
 

Les membres de « Colombiens pour la paix », se sentent personnellement attaqués par ce commentaire du président, et nous avons immédiatement réagi.
 

Dans un communiqué publié conjointement avec la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), nous avons demandé au président Álvaro Uribe de rectifier ses déclarations, car elles mettent en grave danger la vie des membres de ce groupe, en les désignant comme objectifs de groupes paramilitaires qui continuent à commettre des « crimes en Colombie.

Nous lui avons également demandé de reconnaître sans ambiguïté que la défense des droits humains et la recherche d'une libération négociée pour tous les otages ainsi qu'une issue politique au conflit armé n'impliquent d'aucune manière une complicité avec la guérilla.

Enfin, nous avons demandé au président de protéger et d'assurer la protection de Piedad Cordoba et des membres du grope CPLP (Un appel à Uribe pour qu'il rectifie ses déclarations concernant le Groupe "Colombianos por la Paz".

Vous trouverez  sur http://www.infolibertad.%20complus d'informations sur tout cela, mais je voudrais vous demander ici de joindre votre voix à la nôtre, en ajoutant votre nom dans la liste des signataires de la

              Pétition en ligne

qui est accessible depuis le site. Cela ne vous prendra qu'une minute, et vous pouvez ainsi contribuer à assurer la protection des membres de ce groupe courageux. Ceux qui connaissent la Colombie savent que leur vie est réellement en danger, et que donner une visibilité internationale à cette situation est un moyen efficace pour les protéger.

Ingrid