Le préfet le rappelle :
"C'est fini la bamboche!"
Faut plus s' rouler des pelles,
Plus se lécher la tronche,
Plus aller au cinoche
Et protéger ses bronches.
Par contr' faut travailler
Mêm' depuis la maison.
Merde, on peut plus rien faire
Que r'garder la TV.
Tout' cette bande de fumiers
Suppôts des grands patrons.
On n'a plus droit de rien
Sous peine de contredanse
Que d'aller au turbin,
Et encore en silence.
On voit plus rien, mêm' pas les copains.
Faut rester à sa place,
Attendre que ça passe.
On est tous aigris
De cette pauv'vie sans vie.
On s'ennuie, j'te dis.
La pandémie maudite,
Sournoise et prédatrice,
Nous a rendus grognons
A tous vivre en ermites.
Y a trop de frustrations
Et d'angoisses mêlées.
On a la têt' dans l' sac
Et c'est un vrai supplice.
Y a plein de gens qui craquent
Ou deviennent givrés
Et ceux qui pour tourner
Se foutent sous Prozac.
Pour couronner tout ça,
La communication
Désastreuse de l'état
File encore plus les j'tons.
On fait plus rien, à part ach'ter l' pain.
Faut rester à sa place,
Attendre que ça passe.
On est tous aigris
De cette pauv'vie sans vie.
On s'ennuie, j' te dis.
En plus, faut faire avec
Les espèces de blanc-becs,
Gouvernants pathétiques,
Jouant toujours le mêm' disque.
Ils se paient notre tête,
Engraissant les labos.
Ces charognards avides
Festoyent sur nos tombeaux.
Ils vivent de nos maux,
Quand c'est pas eux la cause.
Leur intérêt morbide
C'est le fric, pas aut' chose.
Y a de quoi dev'nir fou
De voir tous ces vautours
Et apprentis despotes
Complices jusqu'au bout.
On fait plus rien, ça sent le sapin.
Faut rester à sa place,
Attendre que ça passe.
On est tous aigris
De cette pauv'vie sans vie.
On s'ennuie, j' te dis.
Tout l' monde à la maison
Et sans espoir aucun
Que ça va se résoudre
Même avec un vaccin.
Et si nous cafardons
C'est sûr'ment pas pour rien
A voir qui sont les foudres
Qui gèrent notre destin.
Ils profitent de cette merde
Pour faire passer, hors champ,
Des lois qui nous font perdre
Des droits, c'est évident.
Ils tournent le pressoir
En se foutant du monde.
Ils agissent dans l'ombre
Puisqu'on est tous hagards.
On fait plus rien, chacun dans son coin.
Faut rester à sa place,
Attendre que ça passe.
On est tous aigris
De cette pauv'vie sans vie.
On s'ennuie, j' te dis.