J'ai connu la retraite....

 Par Frédéric Mignot

(sur l'air de Près des auto-tamponneuses de Renaud)

 

J'ai connu la retraite

Confortable et heureuse

Après plus de trente sept

Belles années laborieuses.

J'étais encore alerte

Ma femme était alerte (aussi)

Elle était bonne, not' retraite

Et c'était mérité.

Aujourd'hui, j'me d'mande souvent

Si ces années heureuses,

Ils les auront, mes enfants,

Tant l'époque est merdeuse.

Vous d'mandez " mais pourquoi,

Est-ce qu'il se demand' ça ?"

Je m' demande "mais pourquoi vous vous demandez ça ?"

 

Leurs explications fumeuses

Et leurs raisons fallacieuses

Pour une réform' foireuse

Ça fout la zone.

La populace est furieuse

Elle sent l'arnaque insidieuse

D'une élite pernicieuse

Gardant son trône.

 

Ceux qui ont des retraites carrément miséreuses

Se disent que c'est chouette

Ce que promet le gonz':

Augmenter leur pensions

A mille balles c'est gentil.

Mais ce s'ra un plafond

Pas un plancher, j'vous l'dit.

Pendant qu 'Edouard nous mentait,

Applaudi par les gros rentiers,

Le CAC 40 montait et montait et...montait

Pertinemment je sais ce qu'ils ont dans la tête,

C'est que chacun se paye, à la fin, sa retraite.

 

Les projections hasardeuses

Justifiant leur loi affreuse

C'est juste une embrouille honteuse

Pour faire nos poches.

Pour que les masses laborieuses

Deviennent un peu moins coûteuses

Aux fortunes frauduleuses

Qui tout empochent.

 

Que le pouvoir arrête

De nous prendre pour des cons:

Profiter d'la retraite

C'est un droit, nom de nom.

Leur réforme, elle projette

Qu'au gré des conditions,

On perde des pépettes

Si l' bilan n'est pas bon.

On voit bien, dans l'ensemble, qui sera chocolat,

Qui, de façon sournoise, se fera encore manger

Pendant qu'elles dividendes grossiront tant et plus.

On va pas s' le cacher: les plus humbles se font berner.

 

La populace est furieuse

Elle sent l'arnaque insidieuse

D'une élite pernicieuse,

Se sent flouée.

Y a qu'avec une grève sérieuse

Que Macron et ses danseuses

Retir'ront leur loi affreuse.

C'est comm' ça à l'heure qu'il est.

 

La, la, la, la, la, la

La, la, à l'heure qu'il est

 

La, la, la, la, la, la

La, la, ah l'enculé...

Renaud

Odes & Parodies