Cher Monsieur le Ministre

 

Sur l’air du Déserteur de Renaud Séchan
Paroles de deux enseignantes de Français des Quartiers Nord de Marseille.


Cher M. le Ministre,
Je vous fais une lettre,
Que vous lirez sûrement
Si vous n’êtes pas bête.
On vient de recevoir
La DGH* de l’an,
Et on n’a plus d’espoir,
Ça nous foutra dedans !

On perd plus de quatre postes
Et on est « au plancher »
Dans toutes les matières,
Maths, anglais et français
On ne sait pas quoi faire,
De quoi s’ra fait demain ?
Et le socle commun,
Dites-nous ce qu’il devient (bis)

Mais surtout c’qui m’déplait
C’est que j’leur ai fait croire,
Pendant toutes ces années,
Qu’y avait encore d’l’espoir,
A tous ces p’tits minots
Qui habitent le quartier,
De Ste Marthe à St Jo,
D’la Maur ‘lette au Casté.

J’croyais pas au destin,
A la fatalité ;
J’me disais qu’au couffin
Tout n’était pas tracé,
Que l’école ça faisait
Des enfants des gens bien,
Que Papi soit Gaulois
Ou un peu Sarrazin (bis)

Alors dites moi maintenant
C’que je suis censée faire.
Est-ce qu’être enseignant
C’est marcher et se taire ?
Et cette Éducation
Dont on était si fiers,
Qui était le fleuron
De la France de naguère,

Comptez-vous l’enterrer
Sous des monceaux de lois ?
La rentabiliser,
Faire du fric avec ça ?
Laisser tomber les gosses
Qui ne payeront pas ?
Égalité aux chiottes
Et puis chacun pour soi ??(Bis)


M. le Ministre
Pour finir cette lettre,
J’vous rappellerai seul’ment
Que, si vous êtes honnête,
Vous admettrez sur’ment
Que pour sauver l’école
Il faut des enseignants
Et non pas des guignols !!(bis)