Narcissique ? Nul ?

En tout v cas différent ! C'est pour cela que je ne peux priver les lecteurs de ce Compte Rendu assez particulier  que  j'ai trouvé dans ma boite r @Mail

 ( SVPat)

 

 

 

Le concert du Noirmont, 14 septembre 2007.

 

                       Fait bizarre de se dire que Renaud arrive tout près d’chez nous, dans un coin éloigné de tout, dans un lieu sauvage et d’une région où les gens sont prénommés pour ne pas mentir à leur égard : « les teignons »….

                    En même temps, ça fait des années que les organisateurs du Festival du Chant du Gros désirent, rêvent, imaginent  de  le recevoir ! Et la réalisation de ce rêve est la concrétisation de l’amour que beaucoup par chez nous ressentent pour le chanteur qui ne nous énerve pas mais qui berce nos cœurs afin de le rendre plus solide, plus en phase de justice et d’expression, le rendre plus vivant et lumineux. Et c’est grandiose de le ressentir, l’expliquer un peu moins : Y’a-t-il des mots vivants comme un cœur qui bat, comme une présence salvatrice dans un quotidien parfois craignos, difficile, compliqué, agaçant ?

                    C’est génial, c’est hystériquement incroyable de se dire en ce jour du 14 septembre : « J’vais au concert de Renaud » ! Personne ne le croit, surtout pas moi ! Donc la journée, je me lève sans émotions, avec ce vide insupportable, cette mélancolie « hasardeuse » - si ça ne vous convient pas ce mot ou cette phrase, vous pouvez toujours venir en discuter avec moi - de tous les jours qui passent où je me sens nulle, conne, moche et complètement à l’ouest même si le soleil brille dans ma chambre à coucher. Mon homme à ma gauche dans l’pieu (c’est un signe ça, non ?) et les enfants qui ne viennent plus nous voir quand ils se réveillent. Ils ne m’ont jamais pris au sérieux ces têtards lorsque j’essaie de les ramener au sol, à une taille honnête de nains de jardin, ils grandissent malgré mes recommandations de l’âge adulte, ce n’est pas normal, à quand une pétition pour remédier à tant de hauteur qu’un enfant ne doit surtout pas prendre ?. Shit !

 

                    J’ai déjà perdu la mémoire de ce que j’ai fais le matin de ce 14 septembre, une tonne et demi de choses mais rien de concret, comme d’hab. ! Une amie veut me maquiller. Incroyable cette nana, faire du beau avec du moche, me crayonner les yeux de mille feux ! L’affaire finie, je me regarde dans le miroir et donc je me la présente cette fille-là complètement superficielle et nouvelle et sur la tête de ma mère que c’est pas sa fille, quels yeux, quelle lèvre (une seule je crois), tout cela était quand-même inexistant avant d’être maquillé, sans compter les boutons transformés d’un coup de magie en Cindy Crawford avec lesquels je plaisante, genre : « Hey regardez ma tronche, y’a plein de Cyndies » !. Bizarre le ravalement de façade, une vraie russe, ça m’fait tellement peur que j’oublie de remettre mes chaussures. La gène. C’est une fois dehors que je me rends compte de l’oubli dû à une atrophie du petit cervelet et alors je retourne chez elle qui de son côté est morte de rire. Pas moi. (Goldmann). C’est grave.

                    Le long de la route, telle une étoile filante mon mari passe en bagnole d’une vitesse excentrique que je lui connais bien, il ne s’arrête pas en m’voyant, salaud, t’auras pas ma peau ce soir, je te le dis ! En fait, il est allé rechercher une de nos tortues perdues depuis un bout de temps que même je la croyais saccagée par un rapace. Ben non elle est allée se foutre chez une personne que je n’aime pas. Côté expert, je pencherais pour la thèse de l’enlèvement, je ne suis pas heureuse-folle de la revoir vu où elle a créché durant tout ce souci dû à la croyance de son décès que j’imaginais rapacien. J’lui fais la gueule, et vraiment, je ne l’ai regardé qu’une seule fois depuis et les gosses je ne leur ai même pas encore annoncés qu’elle était revenue comme la tortue prodigue.

                    Je vais chez ma copine la Barbie et elle dit : « Waouh, waouh ! »….elle n’a pas l’habitude de me voir maquillée. Vous montez à quelle heure, on se r’trouve où ? Vous allez manger quoi ? ben du Renaud, c’est bon ça…..etc.….son homme a mal au bide, il veut vomir. Super intéressant. Sinon nous gloussons la moustache à souris pour ne pas l’appeler Barbara et moi parce que nous imaginons Renaud arrivé sur scène en chantant la compagnie créole. Ça m’fait super marrée tout bêtement parce que j’aimerais voir la tête des spectateurs.

 

                    La montée en voiture se fait dans la tranquillité absolue comme ma vie, tiens ! Fais beau, phénomène paranormale si étrange que je me sens légère comme le ticket pour entrer dans le Festival mais je reste un moment stoïque devant le pas de porte d’entrée pendant que mon homme fume une ou deux clopes, fumée qu’il m’envoie dans la figure et je cligne des yeux et du reste.

 

                    Appareil photo interdit ! Non mais ce n’est pas c’qu’il y’avait écris sur le site du Festival pourtant, ça fait rien, j’le mets dans ma culotte à côté du string, mon homme secoue la tête, il ne pige pas pas que c’est juste pour le passer, pour frissonner, pour frauder la cam. et non la came ; je ne compte malheureusement pas prendre une seule photo, je tremble déjà beaucoup trop. Arrivés pour changer l’argent qui s’appelle les Louis, nous rencontrons un couple….et nous discutons : « quand-même » dit le mec qui s’appelle Grégoire et qu’est pas millionnaire, enfin sais pas, « Renaud au Noirmont c’est presque une blague, je le croirai lorsque je le verrai ». Pascal qui m’avait épousé en toute inconscience de cause, donc mon homme, lui répond en rigolant que c’est seulement la troisième fois cette année que je le verrai ce beau Renaud, la femme de Greg organise ses yeux qui ressortent de son visage mince. Je raconte alors pas du tout timidement qu’à Genève, le Bel-Hubert est venu en invité et que c’était franchement génial, que depuis je l’écoute en boucle…pas Renaud mais le Bel-Hubert, là commencent à rire les voix environnantes et mon mari ne me défend pas car il dit souffrir de cet état de fait.

                    Me voilà incomprise une fois de plus, j’m’en fous, tous des faux-culs !

                    Si seulement j’avais pris ma tortue !

 

                    Bières sur bières euh pressions sur pressions, le William White, exceptionnel, une boule d’énergie des îles mais y’a personne qui savoure…

Je dis aux interlocuteurs que je vais me mettre devant, puisqu’ils discutent pour ne rien dire, je vais me placer. Un copain dit que lui aussi veut venir voir Renaud de tout devant mais le prononce d’une manière qui ne me convient pas, pas assez d’enthousiasme dans le son de sa voix, il n’aime pas vraiment Renaud, il vient pour venir, mmmh, que ça m’embête ça. Il devrait crier, genre : « ON VA DEVANT » !

Bon moi sans autres, je me place de façon à être cool et proche du chanteur et j’entends tout ce qu’on dit sur Renaud et sur les autres, j’entends tout même l’impatience, même le souffle du petit enfant, même la joie tranquille de notre coin de terre. Et pis je vois les deux lascars se faufiler dans la foule qui se forme au-devant de la Sainte Scène : mon homme et son copain  que je vous disais « pas enthousiaste » ….je médite sur les humanoïdes et sur les gobelets en plastique que la terre se ramasse en pleine face, faut trouver une solution vite. Je me dis que la terre n’a pas de mots et tellement de maux à recevoir ce plastique,  et ce papier aussi issu des arbres qu’on n’aurait pas dû abattre pour nos mots à nous, qu’on avait qu’à chanter au lieu de les papéfier. Je repense à un conte qu’à écris mon amie Anne-Laure qui s’intitule : « lorsque les arbres avaient disparu de la planète »

 

                    Les musiciens arrivent et puis Renaud sur cette magnifique mélodie-chanson qu’est Malone et c’est un Renaud décontracté, beau, d’une présence unique. Rien ne se voit de sa fatigue et j’aime beaucoup le Monsieur musicien M. Richardson, il m’éclate, je dis à mon homme de river ses yeux sur lui pour qu’il me raconte si je manque de ces gestes marrants. Le copain pas enthousiaste saute, hurle, applaudis, s’émerveille, fait des signes à Renaud. J’suis hallucinée, pas par cet état mais parce qu’il connaît absolument toutes les paroles par cœur et je le jure, à présent, sur la tête de moi-même, je ne jugerai plus des sentiments d’autrui sur le visage ou sur ce que je ressens moi ou parce que mon interlocuteur n’exprime aucune impatience. Y’a maldonne. (la musique dans la peau !!!!).

Renaud chante superbement bien et je me rappelle une amie qui avait dis que la voix de Renaud lui plaisait tant et qu’elle ne supportait pas les critiques sur la voix magnifique et captivante de ce chanteur qui sait tout de nous, en un clin d’œil. Et sur le marchand cailloux, un autre dit à ce moment précis à sa sœur (je l’ai su plus tard) : « C’est moi le marchand de cailloux »…ben oui il a creusé et trouvé des joyaux en forme de pierre pour construire des murs vachement jolis issus seulement de notre région et na !, du coup pouvait-il autre chose que de se sentir béni, euh visé par cette chanson qui me touche moi aussi plus que de raisons !?….premier concert de Renaud pour lui, il s’appelle Patrick, il est là vibrant sans rien montrer très certainement parce que c’est un homme.

 

                    Ah mince j’ai oublié de raconter la venue toute heureuse d’une jeune fille avec des rastas, je crois qu’elle m’a dit qu’elle avait 11 ans ou 13 ans ? Comme c’était une vraie future et déjà pipelette je lui dis : « Tu sais, aujourd’hui Renaud a téléphoné à Patrick Bruel pour voir s’il ne pouvait pas le remplacer ce soir »….j’ai évoqué la chose tout en pensant qu’elle allait rire mais pas du tout elle me posa une foule de question : « mais pourquoi Patrick Bruel ? Ils sont amis tous les deux ? Et comment vous savez ça ? »….du coup pour qu’elle comprenne j’ai dis qu’en fait il s’agissait de Robbie William et non pas de Bruel et là elle me rétorque : « mais ma mère va s’évanouir s’il remplace Renaud, elle est folle de lui, moi je la comprends pas je le trouve si moche ! »….., j’arrivais pas à m’en sortir et je me suis plus occupée d’elle quand Renaud a rayonné sur scène.

 

                    J’ai pleuré sur une chanson, je le sais parce que je n’étais pas la seule, à chaque fois c’est bien ma préférée mais comment savoir puisque chaque chanson représente une œuvre d’art comme lorsque l’on entre dans un musée et que soudainement une sculpture, une peinture nous prend, sans explications à donner, les yeux, l’âme et le cœur et que l’interprétation de ses émotions sont certainement ce qu’on appelle le bonheur ou les bonheurs pour pas de fautes d’accord ou pour répondre à Cali, hihihi !. En tout cas c’est intensément vécu, c’est trippant ! Les mistral gagnant, pourquoi y’a tout qui pleure, les yeux et les membres ? C’est de l’art émotif. Des fois c’est embarrassant de là où on se trouve, en l’occurrence sur le sol festivalier ça pouvait aller : nous étions au concert de Renaud, les larmes coulaient comme pour se remémorer notre vie ici bas, comme pour éveiller les consciences et la lucidité de Renaud ainsi que la clairvoyance de ce chanteur en scène qui mine de rien nous boostent. Magnifique performance de la Médaille. Magnifique performance d’un mythe vivant, pourront faire c’qui veulent les autres, il n’y aura pas deux Renaud et il restera le plus étonnant et le plus incroyable dans le cœur de toutes générations confondues. C’est assez rare pour le souligner.

Vivement d’autres chansons à s’imprégner, à chanter, qu’elles deviennent elles aussi un hymne d’amour pour tous les citoyens de ce monde, qu’ils donnent envie à nos enfants de se battre dans la vie sans résignation aucune et puisque finalement Renaud est toujours là pour nous convaincre que l’amour, le vrai est d’abord un partage multiculturel, soyons heureux de vivre !. C’est le meilleur, profitez surtout de ce moment privilégié le 29 de ce chanteur aux idées généreuses et au grand cœur qui nous fait mainte fois vibrer.

                    Hors-normes il est  surtout. C’est super !

 

                    Désolée c’est long et con ! Mais je me suis éclatée à écrire tout cela d’un trait et sorry pour les superbes fautes.

 

Bisous universel !

Cathy du Jura !

 

 

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