Et dire qu'autrefois, le but du jeu était de tenir le plus longtemps possible !

Alcoolorexie - Binge drinking

Certes. les jeunes d'aujourd'hui utilisent une démolition à l'explosifs,plus rapide et plus impressionnante mais les résultats sont les mêmes

 

On connaissait l'anorexie, et le binge drinking (consommation d'une grande quantité d'alcool en très peu de temps). A ces comportements inquiétants en progression chez les jeunes viendrait s'ajouter «l'alcoolorexie»,

Le principe : se priver de manger avant une soirée arrosée pour limiter les calories ingérées, ressentir l'effet d'ivresse dès les premiers verres et dépenser moins d'argent en boissons.

Ce comportement pourrait concerner jusqu'à 16% des jeunes adultes,  et les femmes seraient trois fois plus nombreuses à faire part de ce comportement que les hommes..

Or, ce comportement n'est pas sans conséquences sur la santé à long terme. Des études appuyées sur l'imagerie médicale ont montré que la consommation aiguë d'alcool abîme fortement le cerveau. Si, en plus, on est à jeun, le cerveau, en hypoglycémie, est encore plus vulnérable et les comas sont plus graves». Le risque est encore plus vrai pour les femmes, qui assimilent l'alcool moins bien que les hommes. Elles risquent une altération cérébrale : difficulté à se concentrer, à réfléchir, pertes de mémoire….

Pour quels résultats? Impossible  de dire  si le binge drinking peut favoriser l'anorexie. Mais, les jeunes femmes associant régulièrement alcool et ventre vide sont également plus susceptibles d'avoir des relations sexuelles à risques, de se droguer ou de contracter une maladie chronique.


«Bitures express/Binge drinking» :

 le cerveau des adolescents trinque

 

            Ces alcoolisations aiguës provoquent des lésions de l'encéphale encore en développement.

Comas éthyliques ou encore accidents de la circulation, les «bitures express» (binge drinking des Anglo-Saxons) peuvent se terminer de façon dramatique. Mais ce mode d'alcoolisation, qui concerne désormais près d'un adolescent sur deux en France, a aussi des conséquences à plus long terme, moins spectaculaires mais tout aussi préoccupantes. Les publications scientifiques se multiplient dans ce domaine, et elles vont toutes dans le même sens. Même entrecoupée de périodes d'abstinence, la succession de «bitures express» (définies comme l'absorption d'au moins cinq verres d'alcool à une même occasion) abîme le cerveau, encore en plein développement, des adolescents.

            La dernière étude en date, qui vient d'être publiée, décrit précisément des lésions au niveau de l'hippocampe. Cette petite zone, située à la hauteur du lobe temporal, joue un rôle clé dans les processus d'apprentissage et de mémorisation, notamment des informations spatiales.Ces dernières années, des imageries cérébrales d'adultes et même d'adolescents avaient déjà montré que la consommation répétée d'alcool entraîne une réduction du volume de l'hippocampe, ce qui pourrait expliquer en partie les troubles de mémoire dont souffrent les alcooliques.

            L'hippocampe n'est pas la seule zone à pâtir des alcoolisations précoces: le cortex frontal, qui intervient notamment dans le contrôle de l'impulsivité, serait aussi particulièrement vulnérable pendant l'adolescence.  Chez les binge drinkers, nous nous attendons à observer un retard de maturation du cortex, en particulier frontal. Nous suspectons aussi une hyperactivité au niveau de l'amygdale, impliquée dans les émotions et les addictions.»

            Une chose est sûre, ces atteintes anatomiques ne sont pas anodines. Une enquête conduite récemment en Angleterre conclut que les ados adeptes des «bitures express» souffrent d'altérations de la mémoire prospective (qui correspond à la capacité de se rappeler d'effectuer une action préméditée comme aller à un rendez-vous chez le dentiste, payer une facture…). Des médecins belges ont, eux, constaté que les étudiants binge drinkers avaient un ralentissement marqué de leur activité cérébrale par rapport aux élèves sobres.

                 Effets anxiolytiques

            Ils sont aussi moins sensibles aux effets négatifs d'une consommation aiguë (comme la somnolence), et très sujets à l'anxiété. Des résultats qui suggèrent que certains ados ont recours à l'alcool pour ses effets anxiolytiques, ce que confirment des psychiatres. «Une étude américaine a démontré que quand l'alcoolisation débute avant 18 ans le risque de dépendance alcoolique est multiplié par 3,8». En reprenant les données d'enquêtes françaises, il a été établi que l'alcoolisation précoce est corrélée à d'autres comportements d'addiction. Après l'expérimentation de l'alcool, la première ivresse, l'expérimentation du tabac et du cannabis surviennent l'année suivante».

            Face à l'épidémie de binge drinking en France (45 % des adolescents s'y adonnent au moins une fois par mois, et 5 % plus de dix fois par mois), des programmes de prévention se développent dans les écoles, les universités...

Encore faut-il trouver les messages les plus efficaces.

 

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