THIERRY VIMAL : Dans l’alcool
Éditions de l’
Olivier

Disponible sur amazon.fr (  EUR 15,20  /  99,71 FF)

 

Même avec quelques mois de plus dans mon cheminement sur le chemin de l'Abstinence , ce livre reste mon livre de chevet. 

Lorsque j'ai besoin de renforcer ma garde, que je recherche des situations déjà vécues, des soutiens dans mon combat contre l'alcool, je me  replonge dans l'univers de Thierry!

Un univers qu'il dit sien, mais qui ressemble étrangement à ce que nous avons tous connu.

 

 

Dans l'improbable centre de désintoxication,  quelques malades de l’alcool tentent une difficile guérison.

  Le narrateur a un poulpe à l’intérieur de son propre corps. Un animal qu’il nourrit d’alcool pour l’apaiser et qui en échange le rend fou : «  tous les matins, en sueur, tremblant, le cerveau qui vibre, l’estomac qui hurle ».

Alcoolique, le mot est terrible, la réalité pire encore. Mais, courageusement, Yves va tenter de s’en sortir. Pour cela il se rend dans un centre de désintoxication où semblent s’être donnés rendez-vous tous les cassés de la vie, les abîmés de la société. Lui qui s’attendait à « Vol au dessus d’un nid de coucou, se retrouve en plein Halloween , avec des visages de toutes les couleurs : édentés, fatigués, cicatrisés » sur lesquels on devine toutes les blessures du monde.

Pourtant, le séjour un peu militaire, parfois ridicule se passe plutôt bien. Les malades sont regroupés selon une nomenclature rigide : semaine 1 puis 2…..selon leur date d’arrivée. Les plus anciens ont le plus de privilèges : comme celui de tenir le bar sans alcool ou de sortir en ville : enfin plutôt un village à l’unique bar où les alcooliques locaux, leurs frères en boisson se méfient d’eux.

Tous ont en commun l’obligation de se soumettre à des séances de psy collectives, et le désir de devenir enfin sobres.  Bien peu pourtant savent qu’ils le pourront, tant le sacrifice est immense et la vie sans alcool trop dure.

La plupart n’ont pas le courage, ou plus la force de se colleter avec la réalité qui les a trop déçus, où trop de leurs rêves se sont perdus. Ceux-là savent qu’ils boiront à nouveau. Parfois le soir de leur sortie, parfois un mois après. Ou jamais. Mais ce serait exceptionnel.

S’il n’y avait pas l’humour, le roman de Thierry Vimal serait un concentré de désespoir à l'état pur. Heureusement, il arrive à trouver drôles les pathétiques efforts de ses compagnons désabusés pour  se sortir de l’enfer.

Brigitte Bontour

Chroniques et points de vue 

Présentation de l'éditeur
Pour vaincre son addiction à l'alcool, Antoine décide de faire un séjour d'un mois dans une clinique spécialisée. Il découvre un inconnu - lui-même -, et comprend qu'il n'est pas seul. Ses compagnons d'infortune sont pitoyables : gueules cassées, femmes plaquées, candidats au suicide, c'est la cour des miracles. Antoine apprend à les respecter. Fils de bourgeois tombé dans l'alcool, il reste pudique sur son histoire à lui, mais vide son sac dès qu'i s'agit du personnel soignant. Médecins, psychiatres, sophrologues, infirmières, Antoine leur accorde une confiance toute relative. D'ailleurs, c'est peut-être le vrai sujet du livre : la confiance, et ses limites nécessaires, dans un milieu où l'individu est constamment sommé d'adhérer à un projet (de guérison) commun.

L'auteur vu par l'éditeur
Thierry Vimal est né le 8 mars 1971 à Moulins (Allier), d'une mère pied-noir d'origine italienne et d'un père auvergnat. Avec deux amis, il fonde le mythique et éphémère "Bonnet d'âne", café littéraire, à Nice. Il officie en cuisine. Fin 1998, il écrit "Le grand huit", suite à trois années de fréquentation assidue du milieu "rave". "Dans l'alcool", il raconte sa cure de désintoxication.

Avis des lecteurs

 Un clone de mon expérience, 8 février 2002
Commentaire de : Un lecteur de Marseille

Je viens de terminer la lecture du livre
Oui, à quelques points prés, je me suis retrouvé dans les situations décrites par Thierry: Le poulpe, les infirmières, les coups de cafard, les copains et la misère de tous les jours, les difficultés pour tenir et s'en sortir....

Il faut dire que j'ai moi même fait une cure et que je suis abstinent depuis 17 mois maintenant.
Je crois que la sensibilité de Thierry est extraordinaire!
Il a su, sans rajout, raconter des pages dures de sa vie.
Tous les anciens buveurs devraient se reconnaître dans ce livre !!!

 Un livre qui raconte une CURE DE DESINTO, 2 février 2002
Commentaire de : Nathalie  de Dijon, France

Il s'agit de la suite des tribulations d'Antoine le fils de petits bourgeois de province, lequel il y a quelques années avait consacré son temps, dans un autre roman, à apprendre les loopings avec les drogues disponibles sur le marché - ça se passait sur la Côte d'Azur. Le « truc » d'Antoine dira-t-on: accumuler consciemment les redescentes en catastrophe avec ses amis. Antoine, garçon sensible, intelligent, ami des clochards et des ravers, qui sait pas quoi faire pour se rendre intéressant, corps meurtri sauf à la petite cuillère, part maintenant pour l'hôpital car il n'est plus désormais qu'un alcoolos, c'est son nouveau métier! Imaginons-le grillé dans toutes les fêtes faute de bien vouloir y tourner en rond, imaginons-le continuer à se la jouer chez ses parents en descendant bouteilles bouteilles bouteilles... et surtout du pastis... sortant uniquement pour aller s'effondrer dans le caniveau le plus proche. Il part tout seul à l'hôpital sur les conseils d'une copine. Dans sa clinique de désintoxication du sud-ouest de la France, Antoine pas content apprend la brasse avec toute une équipe de nouveaux ami(e)s alcoolos comme lui, car c'est bien connu, plus on est de fous plus on rit, enfin dans la pratique...
Dans la thérapeutique, les "moniteurs et monitrices" ne sont pas forcément des as de la compassion, il faut écouter leurs instructions, leur obéir, faire les bons mouvements, inspirer, expirer, etc. Or nos curistes sont plutôt du genre à égarer leurs bouées de sauvetage, à boire un peu la tasse ou à regretter l'ivresse des profondeurs... Antoine se rend enfin utile dans la vie en mettant à contribution sa bonne éducation et son esprit critique: il se fait le rapporteur discret de quatre longues semaines en pension complète à l'hôtel psychiatrique, sans plus d'alcool. A la fin chacun devra rentrer chez soi, car quand on a décidé de venir, on doit aussi repartir... Au programme santé, amour, prospérité..., et abstinence.

La critique "en place" n'a pas perçu son premier roman, mis à part une courte apparition un soir chez Bernard Pivot quand celui-ci officiait encore. Pourtant Thierry Vimal, style romantique qui ne s'embarrasse d'aucune exagération racoleuse à la Alexandre Jardin, est de la trempe des jeunes écrivains à suivre par une certaine "space-génération" vous vous reconnaissez, vous vous avez sur le dos toute la journée! En se positionnant du côté des malades quels que soient leurs milieux socioculturels d'origine, l'auteur soulève de plus une véritable problématique d'adéquation (psycho)thérapeutique, s'emploie à faire chaud au cœur et à donner du courage à tous les prisonniers de l'alcool, les incitant gentiment à prendre un jour, comme lui, la décision de se débarrasser, je cite, du « poulpe qui les mange de l'intérieur ». Et vous, l'idée de vous faire désintoxiquer vous aurait-elle déjà effleuré l'esprit ?

Aux dernières nouvelles Thierry est TOUJOURS abstinent. !

 

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