Lorsque je parle de mes histoires de pommes et d'arbres j'ai l'impression de valser ... Mais bon... Ca fait moins mal au foie que les tourbillons occasionnés par "Dame Bouteille"

Pareil à la        

Quand j'étais dans l'alcool ma vie "tournait" autour de la bouteille.

Tout le reste était secondaire, je l'assumais comme un robot plus ou moins bien rodé. Je me levais le matin et tout était "orchestré", chaque jour ressemblant à la veille...

Ma bonne ou mauvaise humeur dépendait du fait de mon approvisionnement en alcool : si j'en avais en stock (caché dans mes coins secrets) je riais et étais de bonne humeur avec mes proches, si mon stock était vide j'étais dans une telle angoisse et obsession de le réapprovisionner que je ne pensais qu'à ça toute la journée. J'étais du coup très désagréable avec mon entourage.

L'alcool était mon amant, mon ami, mon tortionnaire, mon but, ma raison d'être... Il menait la valse de ma vie dans un tourbillon diabolique...

Puis, pareille à la pomme accrochée à sa branche tant qu'elle est verte, j'ai mûri petit à petit, avec le temps, à force de souffrances infligées par cet amant despotique auquel j'étais fermement accrochée ....

ET le jour arriva où je parvins à maturité et, comme la pomme, j'ai pu me détacher de ma branche. Je suis tombée sur un sol plein de pommes comme moi.

Certaines étaient mûres, d'autres encore vertes rongées par un ver... Ces dernières ont péri, immatures, mais les premières ont lentement, un jour à la fois, laissé échapper leurs petites graines... Certaines ont manqué d'eau et ont séché, d'autres ont été mangées par les oiseaux, mais quelques graines se sont doucement enfoncées dans la terre accueillante et, chacune à son heure, se sont mises à germer... Lentement, très lentement...

Et un jeune arbrisseau en est sorti, prenant racine, timidement... Certains arbrisseaux ont été déracinés par le vent leurs racines étaient trop fragiles, mais d'autres se sont enracinés de plus en plus solidement dans la terre, ils ont voulu vivre, ils ont mordu à la terre et la terre leur a donné son sein, et ils s'en sont nourris, nourris encore et encore jusqu'à ce qu'ils deviennent de grands et robustes arbres, ou d'autres de souples et solides roseaux...

Mais chacun des arbres que nous devenons en grandissant dans l'abstinence, que nous soyons de la nature des chênes ou de celle des roseaux, oui, chacun de nous est unique !  

Nous apportons tous notre touche personnelle à cette grande forêt que sont les êtres humains si nous avons le courage d'être nous-mêmes, avec nos plus et nos moins...
Et surtout si nous trouvons par quoi remplacer notre ancienne passion pour l'alcool - passion destructrice - par des actes à vivre qui nous font vibrer et grandir..

La valse, ça tourne, lorsque je parle de mes histoires de pommes et d'arbres j'ai l'impression de valser aussi... Mais bon... Ca fait moins mal au foie que les tourbillons occasionnés par " Dame Bouteille" (
par Jade).

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