Brassens, est-ce un reflet de ta moustache?

pour les Brassenssophiles



Le 22 septembre... triste journée, , sauf le respect que je vous dois, tout le monde s'en fout, la voisine s'en fout, Cupidon s’en fout...
Le Pauvre Martin avait rendez vous avec vous, Brave Margot, entre la rue Didot et la rue de Vanves près du musée de la Marine…


Lui qui avait mauvaise réputation, ne s’attendait pas à la marche nuptiale, non bien sûr, plutôt à une non demande en mariage.
Lui le mauvais sujet repenti, rescapé de la guerre de 14/18, avec sa tête de gorille mais son cœur de saturne, laissait passer l’orage en attendant au bistrot de tonton Nestor, et devisait avec les copains d’abord , ses potes philistins, et ses deux oncles, avant d’aller retrouver sa vénus callipyge, près de l’eau de la claire fontaine au square « le verger du roi Louis »

Comme hier, il suffit de passer le pont pour retrouver brave Margot . C’est sa première fille !
Il se sent modeste Don Juan et mouton de panurge, misogynie à part, d’aller jouer les amoureux des bancs publics. « je suis un voyou ! »
Le vent souffle, le parapluie se retourne, « p... de toi » échappe le mécréant. Le temps ne fait rien à l’affaire.
« Je rejoindrai ma belle sous la marquise. »
Les passantes foulent la mauvaise herbe sans un regard pour l’amandier et les lilas.
La religieuse dévisage ce sale petit bonhomme, « hum rien à jeter ! , si le bon dieu l’avait voulu, je serais avec lui au bois de mon cœur » se lamente-t-elle
Le petit joueur de flûteau s’est fait tout petit pour jouer la complainte des filles de joie et la chansonnette de celle qui reste pucelle de peur des représailles!
Martin arrive, essoufflé comme un petit cheval, entre la statue du grand Pan et de l’Ancêtre.
La jolie fleur, sa colombine n’est pas là , la vache !
« La traîtresse ! partie à la chasse aux papillons, ou en train de courir derrière la cane de Jeanne…. une nymphomane ou une fille à cent sous ? C’est une concurrence déloyale ! c’est une méchante avec de jolis seins ! » Il se sent malheureux orphelin , rejeté comme un ricochet sur le bassin des oubliés.
Quelle hécatombe !!!
" Corne d'aurochs, je le dirai à mon frère revenant d'Italie "

Mâchouillant une marguerite, adossé au grand chêne, Martin se désintègre façon lèche cocu. Son cœur, son pov' tit coeur, friable comme château de sable, est aux mains du fossoyeur et éclate en mille petit verglas.
Il se sent abattu, mourir pour des idées pfouuuu…. Mais il chasse de son esprit cette ballade des cimetières en s’asseyant auprès de son arbre :
« c’est une histoire de faussaire, Il n’y a pas d’amours heureux. »
Martin est furibard, il y a tempête dans son bénitier et lâche une ronde des jurons à faire trembler la légion d’honneur.
Soudain , il se relève, comme un vieux normand qui sort d’une épave et décide de retoucher son roman d’amour de 4 sous !
« Papa, Maman, moi Martin, Trompe la mort, je vais redorer mon blason et embellir mon bulletin de santé ! »
A l’ombre du cœur de sa mie, à l’ombre des maris, il sort sa trompette de la renommée et se transfuge en pornographe.

Les oiseaux de passage seront à 95 fois sur cent ses dames du temps jadis : Marinette, Hélène, Mélanie, Jeanne, Bécassine, Fernande, Mireille, Germaine, Pénélope, la tondue, les femmes d’agent , la femme d'Hector et la maîtresse d’école !

Encore une dernière chose, une prière, bien loin de la messe des pendus, une sorte d'élégie pour le rat de cave que je suis :
Ce soir, je bivouaque au pays de cocagne et je serai heureux qui comme Ulysse a fait la route aux quatre chansons !
Ceci sera mon testament pour des funérailles d’antan, loin des pensées des morts et je garderai près de moi la rose, la bouteille et vos poignées de mains sous forme de ballade pour les gens qui sont nés quelque part.



ps: Etes vous un vrai Brassenssophile?
Combien de titres de chansons de l'ami Georges dans ce con-texte?*1)

* C'est pas de moi, mais de  Luciole  -*1) Clic Gauche sur la souris et passer sur cette phrase  J'ai compté 118 titres ou évocations de titres 

Brassens