Un texte peu connu de Monsieur Brassens,

La Pacifiste

Moi, mes amours c'est une brave fille
Un pacifiste qui traverse la vie
Un rameau d'olivier entre les dents
Cette position très noble et légitime
Cause parfois dans nos rapports intimes
Certains effets des plus incommodants

Quand je contente
Ma militante
Qu'elle se pâme
Dans son délire
Elle soupire
Paix au Viêt Nam

Le jour de gloire où je l'ai dévêtue
Ainsi que l'on dévoile une statue
Je retombai sur terre anéanti
En découvrant cachées sous ses dentelles
(jusqu'où la propagande descend-elle)

Ses fesses constellées de graffiti.
Quand je me mets à genoux pour lui faire
Certaines dévotions particulières
Profitant de ma posture aussitôt
Qu'elle me croit au comble de líivresse
Affectant de me couvrir de caresses
Elle me colle des tracs sur le dos.

Fasse le ciel que les grands de ce monde
Mettent un terme à cette guerre immonde
À ce massacre inutile, éhonté
Qu'ils pacifient cette pauvre presqu'île
Qu'on puisse enfin, faire l'amour tranquille
Sans complexe de culpabilité.

Brassens