Mercredi 8 juillet Renaud a sorti sur YouTube une nouvelle chanson « Corona Song ». Conspué moqué le chanteur énervant montre qu’il est « toujours debout ».

 

Certes la voix est un peu rauque mais ce que l’on a toujours aimé chez lui ce n’était pas sa voix mais son audace, sa poésie, son regard sur le monde et ses maux qui touchaient tant de gens.

Alors de ce côté, tout y est intact.

Certes, il a vieilli mais le temps assassin et un certain penchant autrefois bien connu pour la boisson a fait le reste !

Dans ce clip, il est entouré de musiciens et tout près d’une roulotte gitane au beau milieu d’un jardin.

Dès les premières images, j’eus l’impression qu’il allait chanter les Dalton et puis non c’est bien du Renaud pur et dur.

De ce Renaud qu’on a toujours aimé, mordant, saisissant avec des mots simples, les maux de la vie, grande gueule et cœur tendre.

          

De ce Renaud qui avec ses potes Coluche et Balavoine ont tant donné de vocabulaire à ma génération qu’il m’arrive encore de dire « premier sinistre » au lieu de premier ministre. Alors d’accord il n’est pas dans les standards de la musique actuelle mais Renaud ne l’a jamais été, il a toujours tout explosé, inclassable ne rentrant dans aucun moule, il était juste Renaud, Renaud la tendresse, Renaud le pote, Renaud la révolte, Renaud la liberté de s’exprimer libre des chaînes de la bienséance, Champion toutes catégories de la franchise et se foutant du qu’en-dira-t-on.

C’est cela qu’on aimait tant en lui et cela est resté immuable.

Certains journaleux (vous voyez bien que son vocabulaire s’infiltre en moi comme l’eau qui s’infiltre dans la terre pour faire germer les fleurs) certains journaleux vont donc tirer sur lui à boulets rouges, encore une raison pour lui de se méfier d’une certaine presse qu’il a toujours dénoncée. Alors ce clip qui à peine sorti fait déjà couler tant d’encre qu’a-t-il de si différent des autres ?

Simpliste ?

Moi je dirais surtout simple dénué d’artifice cru et solidaire.

Que dénonce-t-il ?

Tout, toute cette sinistre période à la manière inimitable et inébranlable de Renaud.

Il passe en revue, lui l’ex antimilitarisme les causes et les effets de cette pandémie, il parle de ce qu’il a vécu, de ce qu’il a ressenti dans son âme et dans sa chair.

Au passage, il apporte son soutien  aux soignants, à Didier Raoult et égratigne celle qui est devenue ministre de la culture Roselyne Bachelot mais moins corrosif que dans « Miss Maggie ».

A travers ce clip si dérangeant pour certains (mais Renaud a passé sa carrière à mettre le doigt là où ça fait mal) Renaud une fois de plus prouve qu’il n’a plus rien à prouver, on sent en lui encore cette envie de dire les choses de les écrire et de les chanter même s’il est vrai que sa voix chancelle et s’enraye comme un vinyle de ses débuts.

 

Mais Renaud reste Renaud, ce monument de la chanson française n’en déplaise à certains.

Et puis qu’ajouter de plus à part : Putain  de Renaud

Ta Ta Tin

Hélèna Mora

  Renaud