Renaud a une rhinopharyngite. Depuis quelques jours, explique le chanteur. «Ça peut affecter mes cordes vocales» prévient l'artiste. Disons plutôt que son affection a empiré depuis son dernier concert à Genève en 2007. En 2016, Renaud n'a tout simplement plus de voix.

 

Mercredi 25 janvier à l’Arena, il y a foule. Et l’on attend pareil carton ce jeudi 26 janvier encore. Renaud, 64 ans, la «chétron sauvage» de la chanson, sert pour l’essentiel son vieux répertoire. «Celui que vous préférez, je sais» admet l’intéressé, qui ne rend hélas plus aucunement justice à ses grands succès de La Pêche à la ligne à Dans mon HLM, de La ballade nord irlandaise à Morgane de toi. Il y a même Hexagone rapidement survolée dans un pot-pourri final: «L la France est un pays de flic/à tous les coins de rue y’en a cent» dit le texte.

 Un minimum, au vu de l’actualité. «Mais la chanson préférée des Français – un sondage le dit –, c’est Mistral Gagnant. De la petite bière à côté de Brassens», plaisante Renaud.

Alors va pour la belle ballade piano voix. Surtout piano. La voix, hélas, a foutu le camp.

Et ce n’est pas tant le timbre croassant qui gêne, que son incapacité à tenir la moindre mélodie, à soutenir la moindre intonation, à rendre et les notes et les mots.Vocalement, une catastrophe.

Et pourtant. «C’était un bon concert» lâche un spectateur à l’issue des deux heures de prestation. Alors quoi? Renaud, on ne vient plus l’écouter, mais le voir. Pour se remémorer avec lui les années passées. Renaud, désormais, fait partie du patrimoine. Comme Johnny Hallyday. C’est un monument, dont on n’attend plus rien d’autre que de nous rassurer, par sa présence, sur la réalité du temps qui passe. Sur cette vie, chante Renaud, qui est «trop moche et trop courte»… (TDG)

 

 

 

Par Fabrice Gottraux

 

 

 

 

 

.

....

 

 

 

 

  Renaud