Après coup .....

La soeur...




Députée, sénatrice, candidate à la présidence de la République colombienne, Ingrid Betancourt a été enlevée le 23 février 2002 par les Farc. Le chanteur Renaud nous parle d'elle .C'était dimanche16/10/05 à 22 h 31, On ne peut pas plaire à tout le monde en direct sur France 3.
 



Marc -Olivier Fogiel : «Qu'est-ce qui vous a fait vous mobiliser pour la libération d'Ingrid Betancourt ?»

Renaud : . «Je m'attendais à cette question parce que c'est systématiquement la question de quelques journalistes que je rencontre depuis quelques mois. C'est une question déroutante. Il peut y avoir cinquante réponses différentes. Je vais prendre la plus simple. Qu'est-ce qui a fait ? La même raison qui fait qu'Astrid combat aussi, voilà. C'est parce que c'est sa soeur, parce que c'est aussi ma soeur, Ingrid Betancourt. C'est ma soeur en souffrance. Elle fait partie de cette entité mystérieuse et nombreuse qui s'appelle la race humaine. Quand un humain souffre, je souffre aussi, point final. Qu'on croit ou non à ma sincérité, j'en ai rien à foutre. C'est la vérité.»

 Fogiel : «Vous avez dit un truc touchant : Mélanie, la fille d'Ingrid, ressemble beaucoup à votre propre fille, Lolita. On peut s'engager pour des choses perso ?»

Renaud est grave, ému. Sa main tremble. «On s'engage tous pour des raisons irrationnelles, affectives, pour des raisons politiques, des raisons qui viennent d'on ne sait où, pour des raisons familiales, sociales. Mélanie Betancourt fait partie de ces gens qui m'ont bouleversé par son courage, par sa dignité, par son amour pour sa mère, son combat contre la corruption en Colombie, les narcotrafiquants, contre la misère. Défendre Ingrid Betancourt, c'est défendre la liberté, ce que je fais. Ce que j'ai essayé de faire, petitement, à ma façon, dans ma vie et dans ma carrière.»

 Fogiel: «C' est vous qui avez pris contact avec Astrid Betancourt ?»

Renaud: «C'est moi. Et je culpabilise de l'avoir fait trop tard. Je voyais des actions dans les médias et il n'y en a pas eu suffisamment, à mon sens. La France entière s'est mobilisée pour les otages journalistes en Irak et c'est très bien. J'aimerais qu'il y ait la même mobilisation pour Ingrid Betancourt et...»

 Alors, coupe Fogiel, main levée, vous avez fait une chanson, vous appelez à des manifestations, on va y venir...»

 :«J'ai pas fini ma phrase», dit fermement Renaud.

 «Pardon, Renaud», s'excuse Fogiel.

Renaud: «Non, non, mais je voudrais juste conclure. Avec le trac, c'est pas évident.»

 Fogiel «Prenez votre temps, tout va bien», sourit l'animateur.

Renaud: «Voilà. Alors je prends mon temps», reprend le chanteur.

Et il nous parle d'elle ! 


Après coup  par Sorj CHALANDON - Libération  : mardi 18 octobre 2005

Ingrid

Renaud