bloqué par des gilets Hermès.
Mon discours leur a pas plu
(sur l'air de Ma chanson leur a pas plu de Renaud)
J'avais écrit pour
les cons
Un programme, un truc en or
'Vec des promesses en béton,
Des slogans qui sonnaient fort.
L'époque était pas facile,
J'me suis dit: ":je peux m' placer!
Ça d'vrait pas êtr' difficile
Y a qu'des taches dans
l'métier".(yéyé).
J'ai rassemblé
quelques brèles
Abrutis ou arrivistes
J'leur ai dit " je sais les mecs,
Ça rest' du capitalisme...
Mais au moins ça donn' le change
A ceux qu'ont plus d' certitude
Et qui sont prêts, comm' c'est
étrange
A gober mes platitudes.
On dév'lopp' deux trois conn'ries
Qui les flattent et les bousculent,
On tromp' un peu leur ennui,
On crie et on gesticule.
Voilà mon PROJEEEEEEEEET, mes potes,
Suivez-moi, y a pas d'malaise,
Les Français ont pas d' jugeote
Et les autr' les exaspèrent."
Ma chanson leur a tant plu
Qu'ils m'ont élu.
J'ai débuté mon
action
Avec des mesures super:
L'ISF, comme un étron,
Je l'ai jeté aux waters.
Et comm' ça râlait pas trop,
J'ai rogné l'droit du boulot
Et vu qu' ça s'agitaitait pas,
J'ai mis les r'traités au pas.(
Lalala)
Y a bien eu quelques milliers
De blaireaux sur les trottoirs.
Mais pas d' quoi me fair' dévier
De ma noble trajectoire.
Les syndicats sont en toc,
Pas leur bas', faut distinguer,
Mais leurs dirigeants s' défroquent
Et magouill' pour subsister.
L'élan premier étant mort,
J' pouvais y aller gaiement,
J'ai demandé des efforts
Aux pauvres et aux indigents.
Ça faisait marrer mon pote
PDG de Cetelem
Que j'leur ai mis une carotte
Merci qui ? LREM!
Mon programme, ils l'ont pas lu
Ces ingénus.
Sont r' tourné sans
fair' d'histoire
À leur passive déprime.
Pour gueuler c'était trop tard.
Z' étaient trop pusillanimes.
Pas de bruit, pas de révolte.
J'en suis resté tout pantois.
Je les avais à ma botte
Jusqu'à l'affaire Benalla.(La la la)
Une fois dégagé cett' brèle,
J' pouvais continuer ma route.
J'avais des réformes à la pelle
A faire passer coûte que coûte.
Mais voilà qu' les gilets jaunes
S' mettent à jeter des cailloux !
Déterminés et en rogne,
Ils se rassemblent partout.
J'me trouv' face à des panthères
Là où j'voyais des brebis.
Veulent me fair' mordr' la poussière
Et reviennent tous les sam'di.
Alors j'ai dit à mon pote
"Faut lâcher du mou Édouard!"
Je veux pas qu' ces Sans-culottes
Viennent reprendre le pouvoir !
Mon discours leur a pas plu,
Ça marche plus...
Alors là je dis
"Basta!"
Z'ont quand même voté pour moi.
Oui, je les encule à sec
Mais ils croyaient quoi, les mecs?
Va bien falloir qu'ils admettent
Que ce système est l'seul possible
Mêm' si il est obsolète
Et d'un' injustic'
terrible.(Horrible)
Qu'il faut bien que des gens meurent
En bossant pour des milliardaires.
Que des pauvres se suicident
Pendant qu' d'autres ont la vie
belle.
Qu'on peut pas coller en taule
Tous les fraudeurs financiers.
Sinon qui jouerait leur rôle
Dans ce monde déglingué ?
Ah bon,vous ne voulez plus
Cette élite qui vous la met
Depuis toujours dans le cul?
Vous voulez nous déloger ?
Z'êtes vraiment des Sans-culottes ?
Vous croyez plus à l'intox?
Je peux remballer ma chanson ?
Mais c'est la révolution !