29-09-07.  La Cigale : Une soirée inoubliable pour Bruno

 

                    Comment décrire ce que j’ai vécu au cours de la soirée du 29 septembre 2007 ?
Avant de le faire, je crois qu’il faut tout d’abord remercier celui qui nous a offert ce moment magique.
En donnant un tel concert Renaud a dépassé de très loin tout ce qu’un fan, qu’il soit de l’anti-fan, du HLM, de Rouge Sang , de Myspace ou d’ailleurs et même de nulle part, peut espérer de son idole.
Je n’aime pas le mot « fan ». Je n’aime pas le fait d’idolâtrer quelqu’un non plus. Pourtant, avouons tout de même que parmi tous ceux qui étaient là, il y’en a très peu pour ne pas accorder une place à part dans leur coeur à cet artiste hors du commun qui nous a montré à cette occasion à quel point il nous aime au moins autant que nous l’aimons.
 

                    Je ne suis pas certain qu’il y’ait de précédent dans les anales de la chanson française et même mondiale. Un chanteur a t-il déjà offert à son public le plus fidèle, un spectacle de six heures, au cours duquel il a interprété ses quarante plus belles chansons, d’après les votes des spectateurs présents dans la salle et une trentaine d’autres non moins jolies, choisies par lui même ? Ca m’étonnerait ! Le lendemain, il a même regretté de ne pas avoir pensé à nous offrir la buvette gratuite pendant l’entracte.

                    J’ai retrouvé les autres devant la Cigale vers 12h30. Il y’en avait bien une cinquantaine déjà qui semblaient tous guetter l’arrivée de quelqu’un. Il faut dire que nous étions un public de « forumeux » ayant tous un certain nombre d’amis virtuels que nous allions rencontrer pour la première fois ce jour là. Pour ma part j’ai très vite retrouvé les personnes que je cherchais, lesquelles avaient fait connaissance avec d’autres avant que j’arrive. Du coup je me suis retrouvé dans un groupe à l’esprit fort sympathique avec lequel nous avons fait passer le temps, notamment en chantant en c,,ur et très faux, bien qu’accompagnés à la guitare, une bonne quinzaine de chansons de l’icône.
 

                    Un peu plus tard, une des filles, collée face à la porte vitrée pour voir ce qui se passait à l’intérieur à crié un « Renauuuuuuuud ! » très strident. Elle venait de voir ce dernier à l’intérieur. Du coup celui ci s’est approché et à commencé à nous narguer un peu en faisant quelques pitreries.
Comme une prolongation de nos échanges virtuels quotidiens avec lui, il s’amusait à nous laisser des « posts » sur des bouts de papiers qu’il collait sur la vitre, déclenchant quelques mouvements de foule car tout le monde voulait réussir à le voir. Ce n’était pas très évident car il y’avait plein d’affiches collées sur les portes et on ne voyait que des bouts de lui. Quant à ses bouts de papiers, ils allaient faire le bonheur de quelques fétichistes.
Vers 15 heures, Renaud est parti en répétitions, ce dont il nous a informé juste avant, encore une fois par un petit mot. Il nous restait environ une heure d’attente avant l’ouverture des portes.
Moi qui avais du reculer de quelques mètres à cause des mouvements de foule, j’ai profité de la mise en place de barrières pour me retrouver presque par miracle tout contre les portes d’entrée. L’instant d’avant j’avais l’impression que j’allais me casser en deux compressé entre la foule devant et la barrière derrière. Quand j’ai réussi à m’extirper de là, il y’avait un boulevard entre la porte et moi dans lequel je me suis engouffré.
Sur ce coup là, j’étais vraiment content de moi.
 

                    A l’intérieur, l’organisation semblait se mettre en place. On est venus nous proposer d’acheter les premiers t-shirts mis en vente pour la modique somme de 1 Euro symbolique, lequel allait servir à la défense de « LN26 », une forumeuse qui a besoin de défendre ses enfants dans une affaire d’inceste et a besoin d’argent, pour s’offrir les services d’un bon avocat, plutôt qu’un commis d’office. Renaud, grand spécialiste de la défense des causes justes à récolté à cette occasion plus de 1400 euros au bout desquels il compte rajouter ce qui manquera.
J’ai réussi à avoir mon T-shirt dès cette pré-vente limitée à dix exemplaires. Ce serait autant de temps de gagné une fois à l’intérieur pour me concentrer sur le gain de la meilleure place possible.
Mais en fait je fais ça juste pour la gloire. Après je recule toujours de quelques mètres. J’ai passé l’age de supporter la cohue des premiers rangs. Je n’ai donc pas dérogé à mes habitudes. Une fois calé au six-septième rang, j’ai attendu qu’Orbor vienne me rejoindre.
Orbor ! Vous savez bien ! Le chanteur irrécupérable que bon nombre d’entre vous ont dans leur top et si ce n’est pas encore le cas ils serait peut être temps de corriger cette abérration. (...)

                    Sur le coup de 17 heures, la salle à commencé à s’agiter et à scander : « Renaud ! Renaud ! » tout en tapant des mains et des pieds sur un plancher qui nous donnait l’impression d’être montés sur des ressorts. C’était l’heure. Plus que quelques minutes et mon idole depuis vingt-cinq ans allait enfin arriver pour un spectacle dont j’étais certain qu’il serait à jamais gravé dans ma mémoire.
Je n’ai pas pris le temps de présenter le décor, très sobre. D’ailleurs il ne s’agit pas d’un décor mais d’une foule d’objets choisis par l’artiste chez lui. Des objets qu’il aime particulièrement parce qu’ils lui rappellent des moments importants de son existence ou des gens qu’il a aimés comme Brassens et Coluche présents sur des tableaux, René Fallet à travers une canne à pêche offerte à Renaud par la veuve de l’écrivain. Il y’a là aussi, posés sur le piano, quelques car-en-sac et bien sur un de ces fameux « Mistral gagnant ». Sur l’avant de la scène, juste à côté du micro, le fameux blouson avec le prénom de Lolita en clous dorés plantés un par un dans le cuir, dans le dos.
 

                    17h10, les lumières de la salle s’éteignent et le concert commence par « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue », chanson qu’on n’a pas du entendre en concert depuis au moins une bonne quinzaine d’années. Immédiatement on sent une communion immense entre le public et l’artiste. Tout le monde est à l’unisson. Toute la salle chante en c,,ur et ce sera ainsi pour la quasi totalité des chansons.
Une chose saute aux yeux presque immédiatement, ou plutôt aux oreilles, Renaud chante très juste. Il y’a bien longtemps que je ne l’avais pas entendu chanter comme ça.
 

                    Plus de deux heures plus tard, c’est en nous présentant son médecin qui fait aussi partie d’un groupe de Rock « hôtel califourchon » qu’il nous avouera le secret de cette si belle voix : Une piqûre de cortisone dans le postérieur et il espère que celle ci aura été assez efficace pour nous satisfaire. Un peu oui qu’elle nous satisfait ! Mieux que ça même ! Mais ça craint je trouve d’en arriver à être obligé de faire ça. Faudrait peut être réellement penser à arrêter la clope frangin !
                    A noter que pendant toute la première partie ou presque, soit environ 2h30 notre chère icône n’en a pas allumé une seule. Mais le manque devait être là chaque fois qu’il nous demandait si nous n’avions pas envie de boire un coup ou de fumer une clope, que lui ça allait mais c’était pour nous. Mouais ! Tu parles !!!!
                    Je ne saurais plus dire avec précision dans quel ordre sont passées les chansons et si c’était en première ou en deuxième partie mais très peu de mes préférées personnelles ont été oubliées et nous avons surtout eu droit à quelques unes devenues très rares ces dernières années comme « Où c’est qu’j’ai mis mon flingue », « La blanche », « Etudiant poil aux dents » ou encore « le tango des élus ». Bien sur j’en oublie un certain nombre.
Quelques anecdotes assez drôles sont à signaler comme le petit Oscar qui a apporté une bière au chanteur vers la fin de la première partie. A force de s’inquiéter de savoir si NOUS avions soif, il a fini par avoir ce qu’IL voulait. Ceci dit, il l’avait bien méritée sa récompense.
Pas mal de surprises ont ponctué la soirée. Des surprises de la part du public comme tous les cadeaux laissés à l’entrée pour leur idole mais aussi une petite chanson de remerciement que nous lui avons chantée sur l’air de « Morgane de toi » qui semble t’il, l’a beaucoup touché.
De la même manière, la fin du spectacle, pratiquement six heures après le début s’est ponctuée par près de cinq minutes de « Merci Renaud ! Merci Renaud ! Merci, merci, merci Renaud ! », poussant l’émotion à son comble. L’artiste ne se décidait pas à quitter la scène et revenait sans cesse au micro pour rajouter des remerciement.
 

                    Nous n’avions pas l’impression d’être à un spectacle ordinaire ce soir là et la relation entre le public et l’artiste n’avait rien à voir avec celle qu’il y’a entre quelqu’un qui fait simplement son métier pour un public ordinaire. Il s’agissait là d’une vraie relation de partage et l’attente de Renaud envers nous était aussi forte que la notre envers lui. On sentait qu’il s’agissait d’un échange. La fusion entre lui et nous était totale. C’était notre pote et nous étions ses potes. C’est difficile d’exprimer cette osmose mais je crois que beaucoup des gens présents ce soir là peuvent comprendre ce que j’essaie de dire sans vraiment trouver les mots justes.
 

                    Quand aux surprises de la part de Renaud ce n’en était plus vraiment tant nous les avions évoquées sur les différents forums au cours des jours précédents. Malgré tout elles ont amené elles aussi leur lot d’émotions. Après le médecin qui est venu clore la première partie, la seconde à été ponctuée par les apparitions de Romane, magnifique épouse de l’icône qui lui a donné la réplique sur « Manathan-Kaboul » et Renan Luce, gendre de ce dernier qui a quant à lui eu droit à deux chansons dont sa fameuse lettre accueillie par une véritable ovation.
La deuxième était un duo avec Renaud pour une reprise de la chanson de Brassens, « une jolie fleur » en avant première du Taratata qui sera diffusé les 16 et 30 Novembre prochain, respectivement sur France 4 puis France 2. Avant la sortie de Renan, il fallait être rapide pour dégainer son appareil photo et figer la très brève apparition de Lolita, sublime dans sa longue robe rouge.
 

                    J’allais oublier le lâcher de ballons pendant « Mon bistrot préféré ». Vers le milieu du deuxième acte, quelques centaines de ballons sont arrivés du fond de la salle par vagues successives et se sont bien vite tous retrouvés sur la scène après être passés de main en main, voletant doucement dans la salle avant d’arriver aux pieds de l’idole et de ses musiciens qui ne savaient plus où les poser(les pieds) sans en faire éclater.
J’imagine qu’avec sa très grande sensibilité, Renaud a du être bien touché par toutes ces attentions.
 

                    Si je ne devais retenir qu’un seul moment de cette soirée, je crois que ce serait quand même les cinq dernières minutes. En fait je n’ai réalisé que plusieurs jours après que c’était vraiment fini et qu’on ne le verrait peut être plus sur scène avant plusieurs années. Je ne sais pas si c’est le fait de le lire quotidiennement sur Myspace mais il me semble qu’il fait à présent partie de mes proches et de mon quotidien. Même quand je n’y écris rien, pas un jour ne passe sans que je passe au moins matin et soir sur sa page pour lire ce qui s’y est dit depuis ma consultation précédente. Du coup cette sortie m’a paru différente. Comme une impression qu’il partait pour revenir quelques heures après.
 

                    N’empêche que c’était vraiment fini et il m’a fallu un peu de temps pour redescendre sur terre. Si un jour on me demande de citer les plus grands moments de ma vie, il y’aura bien sur la naissance de mes enfants en premier mais cette soirée fera assurément partie de ceux qui m’ont apporté le plus de bonheur. Mon seul regret au cours de cette soirée, ne pas avoir fait la connaissance les deux poilues ni celle de SVPat à qui je dois tant. Je crois pourtant être passé à quelques mètres de lui et l’avoir reconnu mais je n’ai pas osé m’approcher.
 

                    Depuis que je suis rentré je regarde régulièrement les photos que j’ai prises ce soir là avec déjà une certaine nostalgie.
A lire les commentaires sur la page du frangin j’ai l’impression de ne pas être le seul à avoir du mal à redescendre sur Terre et à ressentir un certain blues. Il faut à nouveau affronter le quotidien et c’est un peu plus terne. Même beaucoup.
N’empêche que j’ai rencontré plein de gens ce jour là avec lesquels, si la vie le veut bien, nous nous raconterons encore longtemps cette soirée inoubliable.
Pour ça aussi, Merci Renaud. Merci beaucoup, infiniment, du fond du c,,ur,….

 

PS: Le même CR illustré de photos est en  ligne sur son blog .  Je lui laisse le plaisir de vous les faire découvrir .

Allez donc chez l'ami Bruno  - - - >  Un petit CLIC suffit --- J' y  Go !!!!

 

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