Mon bistrot préféré à moi ... 

le bistrot du chagrin.

 

 Ton bistrot préféré que tu chantais naguère
N'a pas vraiment changé, il est toujours ouvert
C'est un bistrot tranquille et il m'arrive d'y boire
Quand j'ai un coup d'déprime ou quand j'ai le cafard

Un jour malheureusement t'as rejoint tes copains
Je l'appel'rai maint'nant le bistrot du chagrin
T'as retrouvé Brassens, Tonton Georges, ton maître
Vous m'avez fait rêver avec vos chansonnettes

Au bistrot du chagrin j'ai reconnu Tintin
Qui avait disparu quand Hergé s'est éteint
Dans un coin du bistrot j'aperçois Goscinny
Qui croque son héros en buvant du whisky

J'avance doucement en direction du bar
Pour saluer gentiment monsieur Frédéric Dard
Accoudé au comptoir, il partage simplement
Un verre de Ricard avec Boris Vian

A leur côté y'a Brel et y'a Serge Gainsbourg
Qui sirotent un cocktail en parlant de l'amour
C'est alors que Coluche se dir ige vers moi
Et me serre la paluche en m'écrasant les doigts

Bourvil est là aussi avec Louis de Funès
Ils jouent la comédie, parlent du show-business
Derrière eux Jean Gabin vide son verre de vin
Et s'en va silencieux avec son air chagrin

Au bistrot du chagrin il ne manque personne
Il y a George Harrison, Morisson et Lennon
Je m'asseois avec eux et je roule un pétard
Je n'en crois pas mes yeux, je fume avec des stars!

Assis autour d'une table, il y Janis Joplin
Hendrix, Che Guevara et Martin Luther King
Nous parlons des sixties et Bob Marley débarque
J'sais pas si c'est la tise mais j'me sens toute patraque

C'est lorsque j'me dirige vers la sortie du bar
Que j'ai comme un vertige en croisant le Renard
J'ai les jambes qui tremblent et le coeur qui palpite
Je ne sens plus mes membres et j'me sens toute petite

J'm'asseois sur le trottoir pour me remettre un peu
de tout c'que je viens d'voir et je ferme les yeux
Et soudain sous la lune j'aperçois Barbara
Cette grande dame brune qui me prend par le bras

J'me dis que j'ai trop bu, que j'suis complèt'ment paf
Ou que j'ai une halu quand j'me r'trouve devant Piaf
Je retourne dans le bar pour profiter encore
De ces drôles de fêtards qui sont pas vraiment morts

Ton bistrot préféré, quelque part dans les cieux
Je l'avoue, désolée, m'a inspiré un peu
Mais tes chansons me bottent, elles me hantent toujours
Les miennes c'est d'la gnognotte et j'l'assume sans détours

J'èspère qu'tu s'ras pas triste parce que je t'ai cité
Parmi ces grands artistes qui ont tous trépassé
Je voulais juste te dire que dans mon Panthéon
Il y aura pour toujours et à jamais ton nom
 

Avec l'aimable autorisation de  Socinette du HLM des Fans

Renaud