IL ETAIT UNE FOIS…En l’an de grâce 2007 de notre ère, dans ce doux pays de France, régnait un prince, que dis-je, un roi.
Il avait nom
Renaud.
Mais non, pas celui qui « revint de guerre portant ses tripes dans ses mains »,
un vrai Roi, avec de fidèles Conseillers : les Comtes Lanty et Bucolo, Pairs du
Royaume, le Baron Grimaldi, le Duc Draï, le Marquis Berger, le Chevalier Ohayon
ainsi que Lord Richardson.
Il avait épousé une fée…mais non, pas Mélusine ni Morgane, une fée prénommée
Romane, jeune, blonde et jolie… comme une fée ; un Dauphin leur était né…
Le Roi n’entraînait pas ses armées dans des guerres interminables et
meurtrières, mais se battait avec des mots. Il aurait pu être « des poètes le
prince », s’il n’en existait déjà un ; il composait et chantait en
s’accompagnant aussi bien à la guitare, à l’harmonica ou au piano à bretelles.
Un jour, il eut une idée géniale : organiser une fête à laquelle seraient
conviés, non pas seulement la noblesse, ou le clergé, mais simplement tous les
habitants de son royaume ; et cette fête se déroulerait…à la fin de l’été, dans
un endroit nommé « La Cigale », quel joli nom pour y chanter !
La décision étant prise, le Surintendant l’Asticot fut chargé des invitations,
lourde tâche dont il s’acquitta à merveille.
Dans le royaume, les langues allaient bon train : quels seraient les invités de
marque ? Entendrait-on chanter Messire Aufray, Troubadour de renom, Messire
Luce, jeune Trouvère au talent prometteur ?
Verrait on paraître aux côtés du Roi, les Princesses Lolita ou Mélanie… ?
Le secret était bien gardé….
Désolée, je suis dans l’obligation d’interrompre mon histoire, vous lirez la
suite, dans un prochain épisode…après La Fête!
IL ETAIT UNE FOIS, suite
Vous vous souvenez, notre Roi Renaud nous avait conviés à festoyer, à la Cigale
?
Et bien, le grand jour est arrivé !
Dès 13 h 30, les Renaudiens sont déjà nombreux devant La Cigale. Comment, j’ai
oublié de vous dire que notre « doux pays de France » n’était qu’une province de
la Renaudie ? Vous m’en voyez navrée ! Je vous présente toutes mes excuses, bon,
cet oubli etant réparé, reprenons.
Je disais donc que les Renaudiens arrivent nombreux ; tous portent soit un
pourpoint à l’effigie de Renaud, soit le petit foulard rouge, appelé « bandana
», mais tous se reconnaissent au sourire qui illumine leurs visages. Certains se
mettent à chanter, d’autres reprennent en chœur. Le temps est clément, les
passants s’étonnent !.
16 h 10, un héraut tout de noir vêtu vient ouvrir les portes, la foule pourtant
compacte s’écoule tranquillement, retire son invitation, se dirige ensuite vers
l’échoppe où se déroule la distribution de pourpoints, cédés au prix de 1
denier, sorte de gabelle, au profit d’une bonne cause : LN26 et ses enfants,
puis gagne la salle afin d’y prendre place.
Tout se passe à merveille grâce à l’organisation de l’Intendant l’Asticot.
Je monte le plus haut possible, m’installe et découvre cette foule multicolore
qui emplit rapidement la fosse - mais non, pas la fosse aux lions, nous ne
sommes pas aux arènes - et dont la majorité revêt déjà le pourpoint noir.
17 h 15, les lumières s’éteignent, seule la scène reste éclairée ; comme à
l’accoutumée, les Comtes Lanty et Bucolo, le Baron Grimaldi, le Duc Draï, le
Marquis Berger, le Chevalier Ohayon et Lord Richardson font leur entrée. Renaud,
chemisette claire et « bandana » apparaît, acclamé comme il se doit.
Après qu’il ait chaleureusement remercié ses visiteurs d’avoir accepté son
invitation, les premières notes de « Où ai-je donc rangé Escalibur »
retentissent. Non, je me trompe, mais oui bien sûr, c’est « Où c’est qu’ j’ai
mis mon flingue ». Le concert est commencé, les applaudissements font « déjà »
trembler les murs de la Cigale…et ce n’est pas prêt d’arrêter !
Entre chaque chanson, Renaud bavarde, pose la question « Bon ça va ? Vous ne
voulez pas faire une petite pause « , nous remercie « beaucoup infiniment » et «
du fond du coeur ». Il arrive que les musiciens ne soient pas très attentifs,
que la musique ne suive pas alors, avec un sourire complice il annonce « on perd
du temps » ou « qu’il va aller fumer sa clope », mais il se dirige simplement
vers le piano pour y trouver de quoi s’éponger le front, et reprend sa chanson.
Une petite démonstration - pour de rire - de guitare électrique afin de nous
annoncer que celle-ci sera offerte en fin de soirée au jeune écuyer Cyril !
Sur la scène sont exposés divers objets ayant trait à sa vie : portrait de son
regretté ami Coluche, vieille guitare supportant son perfecto clouté « Lolita »,
photos du Che, du « prince des poètes », drapeau colombien, canne à pêche, etc.…
Après Germaine, l’ambiance monte d’un cran, (la température aussi !) puis Laisse
béton, Ma Gonzesse…que le public chante intégralement. Évocation de l’ami Franck
Langolff, compositeur décédé d’avoir trop fumé avec Morts les enfants…puis « une
petite pause, vous n’avez pas soif ?…à ce moment un petit page lui apporte un
gobelet de cervoise !
Puis voici les textes inspirés par sa Princesse, Lolita, il nous parle de la
nostalgie de leur enfance à tous les deux : Adieu l’enfance. Enfin, il nous
présente son médecin, aucune ressemblance avec ceux de Molière, avec lui, ça
déménage, c’est un vrai rockeur qui, avec deux morceaux d’anthologie a
rapidement transporté toute la salle à Memphis.
.....................................Fin du premier acte : la suite dans 25
minutes..................................................................
A 20 h 25, retour de Renaud, il a troqué sa chemisette, sans doute trempée de
sueur, pour un pourpoint rayé. Un dialogue s’instaure avec les spectateurs des
premiers rangs…les musiciens attaquent Morgane de toi…et nous lui interprétons
la chanson composée par le Troubadour Patooche, on lui en passe les paroles…il
est ému et ça se voit !
« Là, j’voudrais vous faire une chanson écrite pour une vieille fan - Pascale
Ogier - il se trompe à la fin de Petite conne « M..j’me plante, on recommence »
puis, accompagné des Comtes Lanty et Bucolo, il nous offre, en final, un superbe
instrumental. Suit une petite mise en garde contre la drogue pour les gamins de
la salle, et arrive « La Blanche » pour son copain Michel Roy, décédé du sida.
Renaud invite la jolie Romane à le rejoindre sur scène pour le duo «
Manhattan-Kaboul » …et quelques bisous !
Est-ce la fatigue qui commence à se faire sentir ? lorsque le Comte Lanty
commence l’introduction de La Médaille, Renaud ne réagit pas « attends,
qu’est-ce que je dois chanter, j’me souviens plus « , la salle lui souffle.
Lorsque qu’il veut enchaîner sur RS et RS, Tintin lui glisse à l’oreille que les
musiciens ne sont pas revenus de se désaltérer, on attend que le groupe se
réinstalle.
Il nous offre deux chansons de Brassens : Je suis un voyou et Hécatombe, et
appelle sur scène le jeune et talentueux trouvère Renan Luce ; après que
celui-ci ait interprété l’une de ses compositions, « La Lettre » il chante avec
lui : « je m’suis fait tout p’tit » ; la jeune princesse Lolita apparaît, …nous
enlève Renan, et Renaud enchaîne avec « j’ai r’trouvé mon flingue », puis «
Manu.
22 h 15, il nous avoue que s’il devait écrire, aujourd’hui, « Mon bistrot
préféré », il y aurait beaucoup plus de monde : Michel Serrault, le mime
Marceau..etc Pendant cette chanson, une pluie de ballons, noirs et rouges,
certains en forme de cœur, s’abat sur la scène et c’est dans cette ambiance de
fête qu’il nous interprète « l’une de ses préférées : son Bleu ». La scène
disparaît sous les ballons.
Pour la Ballade Nord Irlandaise, la salle est debout et le restera jusqu‘à la
fin du concert, tout le monde chante ; puis viennent Léonard’s song, Fatigué, Dès
que le vent soufflera, Rouge sang.
Pendant l’introduction de « Mon HLM » Renaud présente ses musiciens.
Le concert se termine avec Mon HLM et le public enchaîne avec un Merci Renaud,
Merci Renaud, sur l’air de On est champions… pendant plus de 10 minutes.
Des gamins envahissent la scène et demandent des autographes.
Il est 23 h 10, il faut quitter la salle…à regret bien sûr; la fête est
terminée…mais le ciel est rempli d’étoiles !
Voila la fin du conte de fées …mais pour une fois, ce n’était pas un conte,
c’était vraiment la réalité !
Merci Renaud…à bientôt…j’espère.