L'alerte rouge
sur l'Air de Banlieue rouge
(Frédéric Mignot/R. Séchan)
Il est venu de Chine,
Chambouler notre hiver.
Mêm'le "grand" Xi Jin Ping
N'a vraiment rien pu faire.
L'a eu beau confiner
Ses ouailles à qui mieux mieux,
Le virus s'est barré
Frapper sous d'autres cieux,
Se diffusant bien vite,
Galopant désormais,
Il fait claquer les vieux,
Les fragiles un peu nazes,
Devient épidémique
Dès qu'il en a l'occase.
Il attaque de tout' parts,
C'est l'alerte rouge.
D'un coup, c'est bizarre,
Le monde entier se bouge.
Ça mobilise bien mieux que la Syrie,
Qu' les enfants qu'on viole,
Ou qu'on asservit.
C'qui est le plus choquant
C'est peut être, après tout,
Que les gouvernements
Trouv' le temps, trouv' les sous.
Là c'est l'alerte rouge
Et ça sent le roussi.
Ça bosse jour et nuit,
Tout le monde se bouge.
Les élites au pouvoir,
Quel que soit leur parti,
Débloquant sans histoire
Des moyens d'un seul coup.
D'habitude ces tocards
Sont bien plus mous du g'nou.
Il attaque de tout' parts,
C'est l'alerte rouge.
D'un coup, c'est bizarre,
Le monde entier se bouge.
Pas comme quand on laisse des millions d' mômes
Mourir de faim ou de la fièvre jaune.
Gagnant de jour en jour
Du terrain, c'est ballot,
Le virus prend de cours
Les experts médicaux.
Malgré leur savoir faire
Là, nous sommes tous égaux.
Il n'y a pas de barrières
Pour stopper son galop.
La pandémie arrive
Et c'est tout un cinoche.
On veut gérer la crise,
Éviter les reproches.
Ils ont bien moins à cœur
D'limiter les dégâts
Pour les patrons fraudeurs,
On s'demande bien pourquoi.
Il attaque de tout' parts,
C'est l'alerte rouge.
D'un coup, c'est bizarre,
Le monde entier se bouge.
Pas comme quand on laisse des millions d' mômes
Mourir de faim ou de la fièvre jaune.
Il attaque de tout' parts,
C'est l'alerte rouge.
D'un coup, c'est bizarre,
Le monde entier se bouge.
Mais tous les microbes ne les mettent pas en transe.
Ceux qui touchent que les pauvres
Ont bien moins d'importance.
L'épidémie, ma foi,
Fait peut être le bonheur
De tous ceux qui cherchent à
C'qu'on oublie qu'ils nous leurrent.
Ceux qu'ça arrange plutôt
Sont ceux qui nous trimbalent.
Ça occupe les blaireaux
Pendant la casse sociale.
Pendant qu'les milliardaires
Nous font crever la dalle,
Les journaux, la radio
Nourrissent nos peurs primaires
Enclenchant le turbo
De nos instincts grégaires.
Il attaque de tout' parts,
C'est l'alerte rouge.
D'un coup, c'est bizarre,
Le monde entier se bouge.
L'info tourne en boucle à la télévision
Hypnotisant les gogos dans leur salon.
Aux quat' points cardinaux,
L'épidémie atteint
Des vieillards, des ados,
Des salauds, des gens biens,
Des prolos, des pachas,
Des nantis, des vauriens.
Les dirigeants mondiaux
S'attendaient pas à ça.
Ça concerne, en tous cas,
Tous les êtres humains.
Les chercheurs sont studieux,
Ont les moyens ad hoc
Les riches ont peur pour eux:
Les crédits se débloquent.
Il attaque de tout' parts,
C'est l'alerte rouge.
D'un coup, c'est bizarre,
Le monde entier se bouge.
Ça mobilise bien mieux que la Syrie,
Qu' les enfants qu'on viole,
Ou qu'on asservit.