Le retour de 
Renaud Lambert 
Le chanteur énervant va de mieux en mieux : il est de plus en plus énervé. Ce 
soir - 31.05 -  à Bourg, il rentre pour ainsi dire chez lui, retrouver un 
public indéfectible 
«Tin, tin, tin ! » 31 mai 07, dans le parc expo où qu'il fait nuit... Tel Gérard 
Lambert sur sa bécane, Renaud Séchan rentre pour ainsi dire chez lui. Trente ans 
presque jour pour jour que ce dérisoire western de banlieue nous trotte dans la 
tête, lui et des dizaines d'autres. Pour « Gérard Lambert », « Mistral gagnant 
», « Pierrot » ou « Manu », il a d'ores et déjà gagné sa place à la « java chez 
Jéhova » comme disait Tonton Georges qui trouvait ses chanson « très bien 
construites ». Référence. 
Laisse béton, je démystifie 
Le moustachu avait raison. Aussi à l'aise dans la satire joviale et violente, 
l'ironie amère ou le tire-larme, Renaud fabrique ses textes avec la minutie d'un 
horloger. Leur simplicité apparente dissimule des mécaniques de précision qui 
vous croquent un personnage, une ambiance, la vie, en deux traits de plume. 
Bien sûr, celle-ci n'est plus aussi aiguisée qu'à l'époque du moineau rapace. 
Trop de verres tuent le vers. Après une longue traversée d'un désert peuplé de 
renards de la pire espèce, Renaud a fait son « comin out » d'alcoolo dépressif 
et remonté sur scène, poussé aux fesses par ses musiciens. On l'a ainsi revu à 
Bourg il y a quatre ans en plein « Boucan d'enfer ». Les yeux (« rendez-vous, 
vous êtes ») cernés, la voix à l'agonie, pesant mais vivant. Laisse béton, je 
démystifie. 
Depuis qu'il a refondé une famille, le chanteur énervant va de mieux en mieux. 
La preuve, il est de plus en plus énervé. Sans éviter lourdeurs et (auto) 
caricature, son dernier album, « Rouge sang », retrouve un peu de la verve 
d'antan. 
Mais peu importe si « c'était mieux avant ». On aime Renaud moins pour ce qu'il 
fait que pour ce qu'il est. Un humain en colère, drôle, fragile, imparfait et 
infiniment touchant parce que si proche des gens. Quoi, qu'est-ce tu dis 
qu'c'est pas vrai ? Que celui qui n'a jamais connu de Gérard Lambert lève le 
doigt. « Tin, tin, tin ! » 
 
LE PROGRES QUOTIDIEN (Article de Marc Dazy du jeudi 31 mai 2007 ) pour son concert de bourg en Bresse