Une compil' et un coffret, uniquement des répliques d'originaux en vinyle 180 grammes dont une interview fleuve avec le journaliste Henri Loevenbruck, pour l'illustrer.
En deux jours et trois mouvements, L'Isle-sur-la-Sorgue s'est vidée de son agitation, rendue à ses habitants dans une douce intimité propre à la conversation et aux confidences. Le chanteur Renaud qui, cet été, a souvent dû affronter l'amour -parfois débordant- de ses fans et des visiteurs de la ville, vient lui aussi de retrouver L'Isle, presque celle d'antan. Celle où, gamin, avec toute la famille Séchan, il venait visiter sa tante, son oncle médecin qui se faisait payer en jolis cailloux pour mettre dans son jardin, et ses cousins, Pierre et Frédéric, sur les hauteurs de Saint-Antoine."On se baignait dans la Sorgue sur des chambres à air de tracteurs", se souvient-il. Car, à l'époque, "il n'y avait personne". Et même un peu plus tard, même devenu grand, quand il revient chaque été, cette fois avec Dominique, sa femme, Lolita sa fille, dans la maison de sa tante qu'il a acheté entre temps: "Je l'avais prédit, je le savais. Dans 10 ans, sur le quai Jaurès, il n'y aura que des restaus". Car, à l'époque (ce n'est pas si loin), il n'y avait que le Bassin, le café de la Sorgue. Et puis le "Nego Chin", celui des deux Michel, Hours et Mélani. C'était les belles années.
Et puis, bien sûr, il y a la Sorgue. La rivière qui lui inspirera trois de ses chansons, Fanny de la Sorgue, L'aquarium et La pêche à la ligne. Cette fameuse pêche que lui apprendra l'Asticot, Jacky pour les intimes. Même si les poissons continueront à couler dans la rivière des jours tranquilles, c'est de l'amitié brute qu'ils auront ramenée dans leurs filets.
Aujourd'hui, la petite maison de la tante a bien changé, elle s'est agrandie, embellie, sertie dans un parc magnifique, elle est devenue l'indispensable refuge de sa sérénité. C'est là, à L'Isle que, cet été, auront été concoctés, en grande partie, deux de ses gros projets de rentrée. Une compile et un coffret, uniquement des répliques d'originaux en vinyle 180 grammes que les fans ne manqueront pas de s'arracher. Une compile, un coffret, dont une interview fleuve avec le journaliste Henri Loevenbruck, pour l'illustrer. Ce journaliste parisien, auteur de romans policiers, fan de musique, musicien lui-même, est ami de l'artiste.
Car c'est bien ça la vie d'artiste qui, même au pays des cigales, continue de chanter bien après la fin de l'été. Dans quelques jours, il en sera fini des vacances, le chanteur repartira à la capitale, peaufiner sa rentrée. Avec, dans ses bagages, un reste de soleil et d'accent provençal.
(1) Activité typique sur la Sorgue avec des barques à fond plat.