SALE GUERRE
J'ai retrouvé dans mes archives cette page de l'Huma:
Je tenais à vous l'a faire partager -SVPat-
Écrit par Renaud le 09-01-91 dans L'Idiot International, N° 43, donné à la Jeunesse Communiste qui l'a, elle même confié à l'Humanité (pour contribuer à la mobilisation générale contre la guerre), publié dans l'Humanité du 9 -01-91 . Retrouvez cet article (et d'autres) dans le HLM des Fans de Renaud . |
« Ainsi donc le Rock n'roll est interdit en Arabie Saoudite ? J'entends déjà les mauvaises langues qui affirment qu'Eddy Mitchell aurait donc pu y chanter. Nul doute que ses chansons eussent redonné du cœur au ventre à nos braves pioupious déprimés. Les grands de ce monde sont décidément bien ingrats avec leurs bouffons. J'en parle en connaissance de cause : j'ai chanté naguère pour Tonton. Comment croyez-vous qu'il me remercia d'avoir témoigné ainsi de ma foi dans les valeurs qu'il prônait alors ? En les piétinant aujourd'hui. En engageant mon pays dans une sale guerre de merde à la con ! Pas rancunier, je lui adresse malgré tout ces quelques couplets, si la forme en est désuète c'est que c'est une chanson d'avant guerre ! (RENAUD) |
Monsieur le Président
Je vous fait une lettre
Pour vous dire simplement
J'irai pas au Koweït !
Ta logique de guerre
Ce n'est pas ma logique
La mienne est pacifique
Envers toute la terre.
Et si je prends demain
Un flingue une grenade
Sur une barricade
Ce ne sera, certain,
Que pour sauver ma peau
Celle de ceux que j'aime
De mes enfants et même
Des enfants du voisin.
Tomber pour Santiago
Ou mourir à Madrid
Se faire crever le bide
Pour chasser les bourreaux
Passe encore, mais jamais
J'n'irai donner ma peau
Ni pour un casino
Ni pour un pétrolier
Mourir pour un drapeau
Quelle idiotie suprême
Quand il est à l'emblème
De Shell ou Texaco.
Si tu veux, Président
Marquer vraiment l'histoire
Et mériter la gloire
Pour au moins deux mille ans
Envoie tes régiments
Libérer la Palestine
Là-bas on assassine
Chaque jour des enfants
Envoie tes bombardiers
Raser la Maison Blanche
Ce sera la revanche
De tous les opprimés
Ainsi finit ma lettre
J'hésite, je me tâte
Dois-je en rajouter quatre
Pour un dernier mot peut-être ?