Le Figaro 05/06.06.2004

Marseille propose cette option aux candidats inaptes au sport Coefficient 2 pour la pétanque au Bac

La pétanque est-elle un sport ? Le sujet pourrait tomber un jour ou l'autre au bac de philo. Dans l'académie d'Aix-Marseille, en tout cas, la pétanque a déjà été classée dans la liste des activités sportives. Mardi, douze élèves ont inauguré la première session française de l'épreuve de pétanque au bac­calauréat. Les candidats ont planché pen­dant trois heures, sur un terrain réglemen­taire, installé au lycée professionnel La Floride, dans le XIVe arrondissement de Marseille.

« Il ne s'agit pas d'une épreuve ouverte à tous les élèves, tient cependant à préciser d'emblée Michèle Beck, inspectrice pédago­gique régionale au rectorat. Seuls des élèves ayant une inaptitude partielle ou un handi­cap reconnu sont autorisés à la passer. Les années précédentes, ces candidats étaient purement et simplement dispensés de l'exa­men d'éducation physique. Nous avons voulu leur permettre de pouvoir, comme tous les autres, obtenir des points, en ayant une épreuve adaptée. »

La pétanque s'est vu attribuer un coeffi­cient 2. Les parties notées se sont disputées en doublettes, c'est-à-dire par deux équipes de deux joueurs. Chaque candidat a dû occu­per successivement la fonction de tireur, de pointeur, puis d'arbitre, dans des mènes (des parties) en 7 points gagnants. Le jury, composé de deux enseignants, a évidem­ment noté la maîtrise des techniques spéci­fiques de la pétanque. Exemple : le tir per­met de gagner le point ou de défendre, le tireur utilise la rafle courte, le tir au fer, le tir plombé, selon la configuration du jeu, etc. Autant de cas de figures qui peuvent rappor­ter au maximum cinq points. « L'intérêt pé­dagogique d'une telle épreuve ne se limite pas seulement à juger l'adresse de chaque joueur. Les candidats, qui jouent par paires, sont aussi notés sur leur faculté à bien colla­borer entre eux, à modifier leur stratégie se­lon l'évolution du jeu, à prendre les bonnes décisions au bon moment », ajoute Michèle Beck.

En fait, l'introduction de la pétanque en milieu scolaire ne date pas de cette année. Il y a deux ans, Jean-Pierre Arnaud, ensei­gnant aujourd'hui retraité, avait créé une section sport-boules au lycée La Floride, un cursus communément appelé sport-études : « La filière a fait le plein, explique-t-il. J'ai reçu des candidatures d'Orléans, de Stras­bourg, de Clermont-Ferrand, et près de la moitié des effectifs étaient constitués de filles. L'image de la partie disputée un verre de pastis à la main est révolue. J'espère bien que la pétanque sera bientôt proposée en option à tous les élèves, sans distinction. »

Outre la pétanque, l'académie d'Aix-Mar­seille a également proposé aux candidats handicapés au bac des épreuves de tir à l'arc ou de... relaxation. « Comme le stretching, la musculation et l'aérobic, la relaxation fait déjà partie des programmes d'éducation physique et sportive, plaide Michèle Beck, consciente que ce type d'épreuve peut prêter à sourire. Cela prépare les jeunes à entrete­nir leur forme physique à tout âge. Et l'avantage, c'est que des élèves en fauteuil roulant peuvent aussi passer cet examen. »

 

la pétanque olympique !