Amour, amitié... Séchan, te voilà prévenu !
Romane se raconte - et raconte- dans La Libre Belgique
«J'ai parlé à tout le monde, j'ai fait les salles de répètes en regardant s'ils ne cherchaient pas une chanteuse.» Trois ou quatre ans de ce régime, et puis elle accède enfin à la demande de Renaud, qui voulait entendre ce qu'elle faisait. «Je le connaissais déjà, mais ne lui avais jamais rien fait écouter. Je n'avais pas envie d'avoir ce rapport de demanderesse. On s'entendait bien, on était bien comme ça, ce n'était pas encore une grande histoire d'amour entre nous, mais c'était amical, et épisodiquement un peu plus...»
Allons bon, Mister Renard va-t-il donner sa version du petit chaperon rouge? Il semble que les choses ne se soient pas passées ainsi. L'on ne retrouve la patte du Renaud que sur certains textes, et bien sûr dans le duo «Anaïs Nin», très réussi. A part cela, ce disque n'est pas du Renaud, mais bien du Romane: «Au travers de ses conseils, il m'a laissée être moi-même, il a respecté ma personne et ma démarche artistique. C'est primordial, parce que j'avais besoin de faire quelque chose en toute sincérité.» C'était il y a deux ans. A partir de là, les choses sont allées très vite. Et travailler avec son amoureux, ça se passe comment? «J'ai trouvé ça plus facile, parce qu'il me connaît, me comprend et me respecte. Tout s'est fait dans la douceur, avec une complicité sans concours, sans avidité ni de sa part, ni de la mienne. Je me voue à son expérience, à sa protection, à son aile, parce que je sais qu'il peut me laisser exister.»
Du coup, la chanteuse peut se permettre d'aborder des thèmes très personnels, comme «Petite sœur», dédié à Marion, qui est en réalité sa grande sœur mais qui est plus petite de taille, et puis, de toute façon, c'est affectif. Une chanson écrite à quatre mains, elle qui notait une phrase, Renaud qui en rajoutait une, et ainsi de suite:
«C'est magnifique d'écrire avec lui! Il a l'aisance de mettre un lien entre les phrases.»
Ainsi Romane Serda a-t-elle atteint son but, elle qui clame «J'ai toujours eu deux amours, la musique et l'amour. Ben oui, c'est ma raison de vivre, avoir une famille, un mari, un enfant. Je ne suis pas à la recherche de la gloire, je veux la gloire auprès de mon mari. C'est con, ça fait pas très fille qui en veut... Et avec mon mari, j'ai envie que ce soit pour la vie. On ne peut jamais compter sur un métier, où, du jour au lendemain, on vous jette. Mon mari, il a pas intérêt à me jeter!»
Séchan, te voilà prévenu. Mais tu devais déjà t'en douter, pépère, non?
Les deux amours de
Romane Serda
DOMINIQUE SIMONET- La Libre Belgique 2005 (
Extraits)