Bourges a fêté Renaud

  CONCERT  du   Jeudi 24  Avril 2003 -BOURGES (CHER)

 

Cela dure depuis près de six mois. A chaque étape de sa tournée, Renaud est attendu sur scène comme le messie. Le 27e Printemps de Bourges n'a pas failli à la règle, hier soir. Les 6 000 spectateurs réunis sous le chapiteau du Phénix, rempli à ras bord ont fait un triomphe au <c chanteur énervant " qui avait donné ici l'un de ses premier concerts, il y a vingt-six ans. A l'époque, il chantait la France de Giscard, les blousons de cuir et la banlieue. Hier soir le blouson était toujours de cuir mais l'artiste racontait avant tout son histoire chaotique illustrée notamment par son " Docteur Renaud, Mister Renard ", numéro de Docteur Jekyil et Mister Hyde parfaitement rodé. Renaud saluait ses supporters avec un " Merci mon printemps que j'aime, je suis presque un enfant du pays ". Tandis qu'il s'excusait de cette voix fatiguée, " pourrie ", précisait même le côté obscur du personnage. Il fallait effectivement être tolérant pour accepter ce chant déraillant sur " Miss Maggy " ou " le Déserteur". Mais la star avait préparé le terrain avec un couplet inévitable sur ses années noires baignées dans l'alcool avant son célèbre " Pochtron ", repris en chœur par la foule, tout comme " En cloque ", " Laisse béton " et bon nombre de classiques pendant près de deux heures. Un public tout acquis à sa cause, savourant ses taillages de costards où défilaient Bernard-Henri Lévy, " les Jean-Pierre, Chevènement, Raffarin, Pernaut, Foucault ", le Paris-Dakar, les armées du monde entier ou le PSG. Il y en avait pour tout le monde, avec plus ou moins de résonance sur l'actualité.

Aujourd'hui,25, c'est une autre forme de contestation qui s'invite au Printemps. Les intermittents du spectacle débraieront pendant une heure pour défendre leur régime d'assurance chômage, avant l'arrivée du ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon. en fin d'après-midi.

EMMANUEL MARQUE

Renaud