LE COLLECTIONNEUR
Dans ton "Bistrot préféré", tu n'as pas oublié Franquin*
... en tout cas, toi le collectionneur de B.D qui venait souvent à Bruxelles nous dépouiller...
Je connaissais un petit peu Franquin, j'avais eu l'occasion de dîner deux fois avec lui et de passer un après-midi avec lui, chez Tibet, sur la Côte d'Azur. J'aimais infiniment son œuvre et puis le bonhomme.
Ma collection est finie là. J'ai considéré que j'avais tout ce dont je rêvais. Ça doit faire trois ou quatre mille pièces dont plus ou moins 2.500 bouquins originaux des années 30 à 70.
On m'a même reproché d'avoir fait monter les prix, d'avoir cassé le marché, car, à une époque, j'avais effectivement la chance de gagner pas mal d'argent avec mes chansonnettes et c'était mon seul luxe. Donc je dilapidais mes droits d'auteur en pillant les ventes aux enchères, en achetant à n'importe quel prix, sans même marchander, dans les boutiques de bande dessinée belges. D'ailleurs un journal a écrit un jour que je contribuais à piller le patrimoine national belge. J'avais répondu : je ne le pille pas, je le protège, je le sauvegarde. Il est au chaud. Et peut-être que, dans mes vieux jours, je céderai ma collection au Centre de la B.D de Bruxelles.
*André Franquin:Dessinateur belge de bandes dessinées (Bruxelles, 1924 — Saint-Laurent-du-Var, 1997).Il reprit le magazine Spirou (1946) créé par R. Velter et y adjoint des personnages secondaires parmi lesquels le fameux Marsupilami (1953), suivi de Gaston Lagaffe (1957). En 1968, il arrêta brusquement Spirou et se lança dans la publication d'histoires drôles avec la série des albums intitulés Idées noires (1977).