Laisse pas béton !



Renaud mon frangin, mon poteau, je t’écris cette bafouille que tu liras peut-être s’il te reste des couilles. Je viens de regarder ta façon de ne plus donner ton obole aux restos. Ta manière de vivre caché devant les projos. Tu l’avais dit (...à part peut être José Bové). Tu n’étais pas au Larzac, tu étais aux Restos, avec ceux de ta race.
Tu as chanté pour ces branques, prés des stars académiques de tes deux.
Ta fille a vu le loup pendant que tu croisais des requins. Ces dealers de chansons sans cœur. Au moins 120 kilos d’alcool, pas de pitié, ils t’ont remis à l’eau à défaut de te remettre sur les rails.
Parait que ta gonzesse s’est barrée, que Manu est rentré chez lui sans déconner, que Germaine est toujours à Katmandou et ne donne plus de nouvelles. Pépette à 50 ans bientôt n’est plus mettable et se retrouve toute seule à une table. Angelo et Loulou ne te disent même plus bonjour quand ils te croisent et Slimane s’est acheté une conduite. Mimi s’ennuie. Doudou s’en fout, elle est partie dans son île et, allongée sous les vagues elle n’espère plus que dés que le vent soufflera, tu réapparaîtras. Minette aussi a vieilli et quand elle repense à la chanson, elle se demande de quel camp tu voulais parler.
Dans le calot de Willy Brouillard, y a ton autographe. Tu prends du bide, tu prends des rides, putain de chevaux blancs……..
Une gonzesse de perdue, c’est une autre gonzesse qui arrive. Parisienne ou pire encore niçoise, si tu regardes dans son sac, à coté d’une souris blanche égarée, un numéro de téléphone gribouillé. N’hésites pas, vas y déranges un producteur, un manager.
Tu vois, plus je te hais, plus je te déteste et plus je t’aime plus que tout. C’est pas du Kyo, non mon pote c’est du Wickman, celui qui fait des chansons pour Soldat Louis quand toi tu en fais pour Patricia Kaas ou Régine.
Le jour ou la faucheuse te prendra par la main et t’emmènera là-haut voir si y a du monde dans ton bistro préféré, fais gaffe quand même et attends toi à ce que tes amis et idoles te crachent à la gueule « t’es pas d’notre bande, casses toi tu pues et marche à l’ombre ». Tu seras alors triste comme un menhir et Sardou et Calogéro tes nouveaux vrais amis seront là pour te consoler. Moi, il ne me restera que ma peine, que ma peine et mon envie de te filer quelques beignes.
Pour fini ma bafouille, j’voulais t’dire simplement ce soir on fait des nouilles, à la ferme c’est l’panard. Si tu veux viens bouffer. On fumera un pétard et on pourra causer.

Si t’es mon pote, laisse pas béton....

Auteur: mistral 
Date:   06-03-2004

Renaud