A l’aube du dernier quart !
75 ans
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11 septembre 1948 - 11 septembre 2023, au trois quart de ma vie ce 11 septembre, comme on dit avec sagesse : « Il te reste moins à vivre que ce que tu as vécu ! »
Mais on ne parle plus depuis plus de 23 ans du quart de vin qui s’était transformé dans les derniers temps en litres et qui me bouffait la vie et bousillait la vie de mon entourage. On ne parle plus du Ricard dont j’ai malgré tout souvenir des lendemains pénibles d’arrosages-prétextes à la moindre occasion.
On ne parle plus des sommes folles qui me servaient, je croyais, à noyer mes problèmes.
On parle maintenant des 3/4 de ma vie que je fête ce 11 septembre et des évènements qui m’ont marqués à vie. D’abord le 11 septembre 1973 et je me souviens qu’il y avait une pluie fine sur Marseille quand nous allions en manif’ vers l’Ambassade US. La pluie ou bien des larmes de rage me piquaient les yeux ? Ce mélange, j’en ai encore le goût sur les lèvres ! Plus tard, c’était en 2001, je sortais d’une réunion d’anciens malades alcooliques et l’auto-radio racontait ce que je croyais un feuilleton de science-fiction. Arrivé à la maison, la télé marchait, j’ai vu ces images terribles et j’ai compris, c’était pas un feuilleton !
On parle de tout ce que m’a apporté cette abstinence alcoolique que je pensais inatteignable, accompagnée 9 mois après, parce que je m’étais fixé ce nouveau challenge, par l’arrêt du tabac.
On parlera de celles et ceux qui m’ont soutenu pour oublier, ou faire un pied de nez, aux oiseaux de mauvaises augures qui me prévoyaient un nouvel échec en s’appuyant sur mes tentatives précédentes.
Et dans le dernier quart de siècle qui m’amène vers mon destin, on parlera des 25 ans qui me reste pour atteindre l’objectif fixé au lendemain de ma sortie du cure et honorer la promesse que je fais à toutes et tous mes amis : se réunir pour mes 100 ans... et boire un petit pastis !
Mais là, ce sera un dernier car qui m’amènera à St Pierre (pour les «Estrangès» St Pierre est le cimetière marseillais et son crématoriun) et je retournerais en cendres après que la science ait pu récupérer le recyclable qui restera en moi.
Mais cela ne dépend pas que de moi ...
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« ... J’arrive au temps des échéances. J’ai dépensé ma vie qui n’est jamais qu’un prêt et qu’il faut rendre à La Mort usurière. (Elsa Triolet) |
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