Si je tenais l´enfant de gredin
Qui m´a volé mon entonnoir
Je lui ferais passer le goût du vin
Je lui ferais passer le goût du vinLe
Goût
du
vin
Défi à ma propre abstinence, envie soudaine de braver l'interdit, quête inconsciente d'une excuse, recherche d'un alibi quelconque ou simplement, baisse de la garde face à un ennemi qui ce fait de plus en plus oublier ?
Rien de cela mais.....
En tout cas, cela fait un drôle d'effet, pour un gosier imperméable à tout alcool depuis plus de 13 ans, de sentir une gorgée, une toute petite gorgée certes, envahir le palais et descendre le long de l'œsophage.
Il est vrai que le rapport que j'ai conservé avec l'alcool n'a jamais été tabou depuis ma sortie de cure. Je n'ai jamais mené une traque systématique à l'alcool dans ma condition d'abstinent, par exemple dans la préparation de mes plats cuisinés, dans ma salle de bain ou ailleurs. Je ne suis pas devenu un "ayatollah de l'apéro" que j'ai continué à offrir à mes invités. Je n'ai pas renié mes amis "buveurs raisonnables "et mes "amis de zinc" se sont d'eux même détachés de moi.
Mais revenons à mon histoire !
Faute d'entonnoir, un tuyau souple suffira me dis-je à l'occasion d'un transfert du vin blanc 12°de la bonbonne labélisée vers mes bouteilles perso pour ma réserve " Sauces et Ragoût" ( ce vin est super pour les sauces me disent les invités!), donc la gorgée involontairement ingurgitée fut une première depuis le début de ce siècle et une redécouverte du goût du vin !
Pas de quoi "prendre une cuite" certes mais assez pour que je m'interroge: " Le vin que je chérissais dans mes années "poivrot" avait donc ce goût? Et je trouvais ca bon? "
Certes, le signal d'alarme ne s'est pas allumé, pas le temps, pas assez de "carburant" mais cela m'a permis de me rendre compte que les années ne font rien à l'affaire et que la vigilance est de mise... pour ne pas tenter le Diable !
Et cela m'a permis de faire ce petit billet...