Quand on a rechuté, comment le dire ? Avec quels mots ? A quoi ça
sert de le dire ? Est-ce que ça apporte quelque chose ? Quand on
assiste à une rechute, comment réagir ? Y a-t-il ou non quelque
chose à faire si la personne n'en parle pas ?

 

Que dire d'autre à quelqu'un qui a attrapé la crève? Soignes-toi, vas voir un médecin, et si je peux t'aider... cette petite phrase pour lui faire comprendre que la porte reste ouverte, mais que c'est à lui de la franchir.

Après neuf mois d'abstinence je suis retourné boire. S'agissait-il d'une rechute où alors avais-je tout simplement besoin de finir la bouteille? Peu importe, pour moi, il y avait là une affaire d'honnêteté vis à vis de moi-même. Les autres, il est bien connu qu'ils le voient avant nous-même. Quand on est alcoolique, c'est comme quand on est cocu, tout le monde le sait, mais personne ne le dit. Toute ma vie d'alcoolique pratiquant a été basée sur le mensonge. D'abord le déni de ma condition d'alcoolique, ensuite les mensonges à mon épouse pour aller boire avec les copains, les mensonges sur les prétextes qui me servaient d'excuses, les mensonges du type, je suis malade je ne peux pas aller travailler, les mensonges pour justifier que la paye n'était pas arrivée jusqu'à la maison, etc... j'ai tellement bien menti que le seul à croire à mes mensonges c'était moi-même.


Après ma rechute, il m'avait été difficile d'accepter.
    Après il a fallu que je vois mon médecin alcoologue, j'avais honte.
    Il m'a expliqué que ça faisait partie de la maladie et qu'il fallait que je refasse un sevrage.
   Je suis arrivé dans le service et j'avais encore plus honte d'avoir rechuté, surtout devant les nouveaux.
   Mais j'ai fait à la lettre ce qu'on me disait de faire, comme un enfant, je savais qu'il fallait que je remette une distance entre le produit et moi.
   Et je ne suis resté qu'une semaine à l'hôpital.
   En sortant j'étais quand même fier de moi de savoir que les nouveaux avaient vu et pu discuter avec quelqu'un qui avait rechuté. Ils ont pu     voir que l'alcool nous attend à la moindre faute de notre part . 

Alors comment le dire? Avec quels mots? 

Je suis retourné dans ce groupe où j'avais connu l'abstinence, et j'ai simplement dit: "Je m'appelle J. je suis alcoolique et j'ai rechuté." 

Cela m'a servi à me mettre en phase avec moi-même, cela m'a apporté la paix de l'esprit. Si j'ai pu en parler de façon simple, c'est peut-être parce que ceux qui m'ont aidé dans mon abstinence m'ont fait comprendre que le fait d'être abstinent n'est pas une victoire sur l'alcool, mais un simple répit qui demande une vigilance de tous les jours. 

Si à un seul moment j'avais considéré que je suis plus fort que l'alcool, que j'ai gagné, que je suis le meilleur, il y a de fortes chance pour que mon orgueil me fasse taire et que je n'avoue jamais à personne ma rechute. 

Seulement voilà, je ne suis pas le meilleur, cela implique trop d'effort pour rester le meilleur même quand c'est facile de le devenir, je ne suis pas le plus nul non plus, ça aussi c'est usant de se faire plaindre à longueur d'année, j'essaie aujourd'hui d'être moi-même, de m'accepter tel que je suis, avec mes qualités et mes défauts, et si la rechute devait passer par là, je crois qu'il faudrait que je cherche à l'accepter comme faisant partie de mon chemin, sans honte, sans culpabilité. ...

Devant la rechute de l'autre,  je suis impuissant, à part peut-être lui laisser entendre que j'ai de la bouteille en la matière et que je serais éventuellement en mesure de l'écouter si l'envie d'en parler lui prenait. Lui dire aussi que si le chemin qu'il s'est choisi dans l'abstinence ne lui convient pas, il y en a d'autres, c'est la diversité des expérience qui fait la force ... 

Il n'y a pas la bonne et la mauvaise solution, il y a des solutions qui conviennent aux uns et d'autres solutions qui conviennent à d'autres. Je suis admiratif devant ceux qui s'arrêtent tout seul, personnellement je n'ai pas réussi, j'ai été obligé de passe par une association, je ne le regrette pas, je m'y suis fait de grands amis, mais j'y ai aussi rencontré des cons, l'important n'est pas tant dans la personnalité des gens que je vais rencontrer, mais d'avantage dans la méthode qu'ils me proposent. L'important n'est pas le contenant, mais le contenu!   J.


Je n'ai rien dit sur l'instant, il n'y a rien à dire, 

sauf : "Prends soin de toi et si tu as besoin, je suis là".


Aujourd'hui, j'ai presque l'impression d'avoir vécu un miracle en
connaissant l'abstinence.
Pourtant, à certains moments, on se dit après que ça n'a pas été si
difficile et c'est là, et je me demande si le danger de la rechute
n'est pas là justement.
M


J'ai décidé de me battre contre l'alcool en 1996. Avant, je ne voulais pas savoir.

 

Normalement, persuadé qu'il s'agissait d'un problème psy,. cela ne me gênait pas d'être alcoolique, les étiquettes ne me gênent pas, mais j'étais SUR de guérir, avec des médicaments  et des psy.
1ère cure : 1 an d'arrêt
 1ère  rechute. Pas vraiment, je pensait pouvoir reboire et c'est l'âme en paix que je suis allé dans ce bar me commander un whisky. Le soir même j'étais bourré.
 Une autre  cure, X mois d'arrêt
Une autre  rechute etc...etc...
.
A la dernière, après un dépression si monumentale que mon psy n'a rien trouvé d'autre que les électrochocs pour me sortir de là... ou les tentatives de suicides ont croisée les départs, sac a dos rempli de bouteilles, à l'aventure, c'est a dire dans un hôtel vers la gare a boire du soir au matin... je me suis rendu compte que j'étais Alcoolique
et que, je ne pouvais que perdre dans ce combat stupide qui me menait tout droit a la mort.
 
J'ai arrêté le combat.
 
J'ai réorganisé ma vie et je travaille à l'améliorer et à me défendre et grandir tous les jours.
 
Cette idée d'être privée d'alcool, douloureuse au début ( comment faire si jamais il se passe ça, etc...) est lentement devenu sans importance.
Je n'en ai pas besoin, d'alcool, même avec les délicieux fromages de mon pays ou les gâteaux d'anniversaire.
 
C'est comme ça, c'est un produit que je ne tolère pas et qui me modifie jusqu'a se rendre totalement maître de moi alors il faut l'éviter. Et depuis le temps que je l'évite, ben il s'est fait tout petit et ne réclame plus rien.
 
Avec le temps, l'alcool est sorti de mes réflexes.
 
Avant, tout stress me faisait immanquablement penser à l'alcool, et avant encore, quand j'était dedans, c'était mon meilleur prétexte pour replonger.
Aujourd'hui, si j'ai un stress, je ne pense pas a l'alcool pour le résoudre. Plus exactement, l'alcool ne s'impose pas immédiatement comme la réponse ou même une réponse. Il est parti.
 
Tout cela est venu lentement, avec l'aides d'amis comme vous ou comme les AA, mais me permet aujourd'hui de vivre une abstinence heureuse et de n'avoir a me préoccuper que de ne pas perdre tout ce que j'ai gagné et ne pas reg lisser sournoisement vers ce traître qui tente toujours et toujours de nous faire tomber si on n'est pas vigilant.
 
J'ai gagné une sérénité, une paix, une réflexion, des amis, qui m'appartiennent et si un jour je replongeais, on ne pourrait pas me l'enlever.
 
Et pour ceux dont c'est le tout début du combat, il faut savoir que même s'il est dur, on peut parfaitement le gagner. Courage a tous. Rien n'est jamais perdu..... P.

Une dernière, pour l'Espoir !

Après 11 rechutes un ami a réussit à devenir abstinent et ceci depuis 3 ans.  

Une infirmière lui avait dis: " Jamais vous allez récupérer votre permis voiture  ".

 Un matin il s'est présenté à la clinique avec les clé de son auto  au bout des doigts et fier de lui. 

Je pense qu' il y a toujours espoir de s'en sortir.

 

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