Pour son trentième anniversaire de mariage, il avait tout planifié, tout organisé. Une grande fête avec les amis au Royal Palace à Kirwiller, un bus pour emmener et ramener tout le monde. Et pour rendre inoubliable cette soirée du 10 mars, quelques photos de la fête envoyées quelques jours plus tard aux amis, avec un timbre personnalisé.

Mais La Poste a mis son veto à cette dernière initiative. Motif, le timbre personnalisé que Didier voulait faire imprimer était une photo sur laquelle on apercevait un verre d’alcool. Au nom de la loi Evin et de l’interdiction de faire la promotion des boissons alcoolisées, La Poste a dit niet. Elle a fait savoir « que le visuel fourni par le client doit respecter un certain nombre d’exigences qui figurent dans les conditions générales de vente, et notamment celle de ne pas contrevenir à la loi Evin ».

 

« Je suis scandalisé, s’insurge Didier, ce refus est parfaitement liberticide. Je demande à La Poste de prouver qu’il y a de l’alcool dans le verre. Ça aurait pu être du Champomy après tout ! »

Le Nancéien qui avait commandé pour 36 €, quatre jeux de dix timbres réalisés à partir de deux photos prises lors de la soirée, est décidé « à aller jusqu’au bout !

« Je compte saisir Dominique Baudis, le Défenseur des droits et s’il le faut la cour européenne. C’est exaspérant à la fin ces lois qui sont bonnes dans leur principe de départ et qui finissent par être dévoyées. »

Il ne voit pas du tout quel public pourrait être heurté par la vue du timbre de 2 cm sur 3, où le verre est minuscule. » 

 

À part le facteur peut être ! » ironise-t-il.

Il trouve que décidément La Poste en fait trop. «

 

À ce rythme-là, il n’y’a plus qu’à interdire la diffusion des Tontons Flingueurs ! »

 

M. R.  le Républicain Lorrain le 19/04/2012