Cette notion a représenté une petite révolution dans le traitement de l'alcoolisme, bousculant le dogme de l'abstinence qui veut qu'un ancien alcoolique ne doit pas boire une seule goutte au risque de retomber dans l'addiction.
Le patron de l'ANSM a annoncé la délivrance dans les prochaines semaines d'une "recommandation temporaire d'utilisation" (RTU) valable pour trois ans pour permettre plus officiellement aux médecins de prescrire le baclofène hors AMM (autorisation de mise sur le marché) pour traiter l'alcoolisme, encadrer cette pratique et assurer le suivi de ses prescriptions et de ses effets indésirables.
Cela veut dire que n’importe quel médecin — qu’il soit alcoologue ou généraliste — pourra prescrire « de façon sereine » le baclofène dans le traitement de l’alcoolodépendance, sans devoir attendre l’autorisation de mise sur le marché (AMM) qui ne devrait pas intervenir avant 2015. Actuellement, les médecins doivent prescrire le baclofène hors AMM, ce qui les expose à un risque potentiel de poursuites.
Le nombre de patients qui se sont fait rembourser des boîtes de baclofène est passé de 67 600 en 2007 à 117 900 en 2012, selon l’Assurance maladie qui a identifié 7 000 prescripteurs, médecins généralistes dans 80 % des cas ;
Yves Mouchet
Le "lobbying pro-Baclofène" aura eu raison des principes de précaution ! Maintenant, les médecins généralistes pourront prescrire ce médicament à la demande des patients.
Du coup je crains que le Baclofène ne devienne une bombe à retardement, reculant la prise en charge des malades par des addictologues.
Les gens ayant des problèmes d'alcool penseront pouvoir gérer avec cette pilule, quitte à prendre des doses plus massives le weekend pour compenser une sobriété relative le reste de la semaine. Certains réussiront peut-être à gérer plus ou moins bien et plus ou moins longtemps, mais sans jamais résoudre le problème de fond car cette molécule chimique ne traite pas du tout les causes de l'alcoolisation et au mieux une infime partie des conséquences, (ce qui reste encore à démontrer scientifiquement, avec du recul).
Pire, je crains que certains abstinents ne soient tentés de boire avec ce produit et ne retombent dans la maladie.
Telle est mon analyse succincte en réaction à cette article et j'aimerais me tromper mais elle ne doit pas trop s'éloigner de la réalité.