Je voudrais tant réussir à m'aimer moi-même comme eux m'aiment, mais j'ai trop de mal....

(renaud)

     Ce n'est pas par voyeurisme ni par une morbide obsession que je reprends les  passages de Paris Match  et certains autres quotidiens ou Renaud parle de l'alcool et de la déprime Mais, je suis dans son cas et je sais ce qu'il doit endurer pour rester sobre ! Je  voudrais tant que le Docteur Renaud prenne définitivement  le pas sur  le Docteur Renard !

 

J'ai eu peur.......

INTERVIEW DIDIER VARROD

Paris Match. Alors, qu'est-ce qui fait que Renaud est si brillant quand il dénonce, entre guillemets, l'addiction à la drogue et que, quelques années plus tard, il va tomber dans cette autre forme d'addiction qu'est l'alcool?

Renaud. Parce que je n'ai pas fait gaffe. Ça m'a pris au coin de la rue. La drogue, je ne connais pas. Mais l'alcool, c'est une forme de drogue dure. Le tabac aussi, d'ailleurs. Et là, j'ai plongé. J'ai été vic­time de ça. Comme d'autres sont victimes de héro ou de la coke. Ce n'est pas plus glorieux... Et il faut en sortir. C'est le principal.

 

P.M. Et vous savez ce qui vous a fait plonger?

 

Renaud La quarantaine arrivant, la nostalgie de l’enfance envolée qui ne reviendra plus, une forme de désespoir, les soucis conjugaux, l'amour qui s'étiole, qui s'en va. Et puis le goût de l'alcool simplement. Parce que c'est bon. Parce que j'aimais bien me murger. Parce que je n'avais rien d'autre à faire. Parce que je passais mes journées dans un bistrot et que je n'avais pas de tournée, pas de concert, pas de disque en perspective. Je voulais me faire un peu oublier après des années trop dans la lumière, trop sous les projecteurs. Et je me suis réfugié dans un restaurant où j'ai commencé à écluser...

 

P.M. C'est l'alcool qui a chassé l'amour ou c'est le contraire?

 

Renaud. Non, ce n'est pas l'alcool qui a chassé l'amour. L'alcool en a été une des conséquences. Mais pas le détonateur. L'amour est parti pour d'autres raisons infiniment plus complexes et in­explicables. Même si pour moi il est toujours pré­sent, cet amour-là. Il le sera toujours.

P.M. Lorsqu'on devient conscient que l'on plonge dans l'alcool, y a-t-il plusieurs manières d'essayer de s'en sortir?  

Renaud. J'ai un peu tout essayé. Les psys, les psy­chiatres, les psychothérapies de groupe, les Al­cooliques anonymes. J'ai essayé l'enfermement en clinique psychiatrique. Bourré de médicaments et 4 litres de flotte par jour. J'ai essayé l'amitié… J'avais la chance d'avoir près de moi et autour de moi des bons potes qui m'ont bousculé. Et ma fa­mille et mes proches m'ont sermonné et mis en de­meure d'arrêter de boire. Avec la menace brandie de ne plus vouloir me voir. Donc j'ai arrêté. Mais c'est une drogue dure et on n'est jamais à l'abri de replonger. D'ailleurs, j'ai eu des rechutes. Quand mon disque est sorti en mai dernier, j'ai dit que j'étais un homme nouveau, redevenu un triste bu­veur d'eau. Un mois et demi après, je faisais une crise de delirium tremens. J'avais replongé. Et, de nouveau, j'ai arrêté. Là, je suis dans une période cool.

P.M. Ce démon de l'alcool sera-t-il toujours au-dessus de votre tête?

Renaud, Il est toujours là. Je sais que je suis encore fragile. Et j'ai du mal à concevoir une vie entière, les années qui me restent à vivre sans alcool. Et pourtant j'y suis contraint parce que... Je com­mençais à péter les plombs, d'abord dans la tête. Et puis je commençais à avoir l'organisme, le foie et les triglycérides, dans les zones rouges. La cir­rhose n'était pas bien loin. Donc il était vraiment temps que j'arrête.

 

P.M. Qu'est-ce que l'alcool empêche de voir, en fait ? La réalité?  

Renaud. Le temps qui passe et la réalité. Les pro­blèmes de la vie. Et, paradoxalement, je ne suis pas totalement resté inactif pendant cette pé­riode. Je suis parti en tournée pendant deux ans dans une formule acoustique avec un piano et une guitare. Et le public est venu très nombreux. Je rentrais à Paris et je croisais des gens qui me de­mandaient : "Alors, vous avez arrêté la chanson?" Je disais : "Comment ça, j'ai arrêté la chanson? Je sors de scène à l'instant." On me répondait : "Ah, mais on ne vous voit plus !" Parce qu'il y a une dif­férence entre mon public, les gens qui m'aiment et qui me connaissent, me suivent, sont fidèles, et le grand public, c'est-à-dire les gens de la rue. Pour les gens de la rue, du moment que je ne passais plus à la télévision, je n'existais plus, je n'étais plus chanteur. La réflexion la plus terrible qu'on m'ait sortie, c'est un mec qui m'a dit un jour : "Vous faites quoi maintenant ? Du cabaret ?"

PM. Pendant cette période, vous continuiez à boire ?  

Renaud. Oui, je continuais à boire. Pas quand j'étais sur scène. Quoique... Ça m'est aussi arrivé. Mais avant et après, je n'hésitais plus. Et ça se sen­tait. Je n'étais pas beau. J'avais grossi de 15 kilos. J'étais bouffi d'alcool. J'étais mal à l'aise sur scène. Les gens percevaient un mal-être. Un certain mal de vivre. Et l'ensemble du spectacle était lourd. J'avais beaucoup de chansons tristes. Et les gens se sentaient un peu déroutés : "Renaud ne va pas bien." Ils allaient voir mon ingénieur du son ou mon régisseur à la fin du spectacle en disant : "II va pas fort, Renaud." Mais ils étaient contents de me voir quand même.  

PM. La dépression, vous connaissez?  

Renaud. C'est quelque chose dont j'ai souffert et que j'essayais de soigner par les mauvais médica­ments que sont les pastis mélangés à des antidé­presseurs, des anxiolytiques et des neuroleptiques. Je n'ai pas fait le bon choix thérapeutique. Souvent, les journaux titrent : "Le mal du siècle". La dépres­sion, ça touche beaucoup de gens, c'est parfois grave, il ne faut pas en rigoler. Dans mon entourage très proche, en l'espace de trois ans, j'ai quatre amis qui se sont suicidés. Deux par pendaison, un qui s'est défenestré et le quatrième par médicaments. Donc la dépression peut être définitive.

  * L'article  complet de  Paris Match est dans le Kiosque du HLM 


Télé Star , 14 au 20 décembre 20
 

Sa drogue : l’alcool
« J’ai pas fait gaffe, ça m’a pris dans un moment de désespoir face à l’amour qui s’étiole. La quarantaine arrivant, j’avais la nostalgie de mon enfance envolée… Pas de tournées, pas de disque en perspective… Je me suis réfugié dans un resto où j’ai commencé à écluser. C’est la vie qui me fait peur, la mort à la limite, on s’en fout un peu. Mais j’avais moins peur de la cirrhose que de la crise de delirium tremens. J’en ai eu dernièrement, alors que je me trouvais au Québec. C’est très inquiétant… 

Ses tentatives pour s’en sortir
« J’ai essayé des psys, les psychothérapies de groupe, les alcooliques anonymes, l’enfermement en clinique psychiatrique bourré de médicaments. L’alcool, c’est une drogue dure et je suis à deux doigts de retomber. D’ailleurs, j’ai eu des rechutes après avoir déclaré en mai dernier que j’étais redevenu un triste buveur d’eau. Là, je suis dans une période cool, mais j’ai du mal à concevoir les années qui me restent à vivre sans alcool. J’espère quand même fêter un jour mes 50 ans de chansons. ».


Télé poche , semaine du 14 au 20

 


CHUTE (1995-2002). "Un jour, je suis entré dan son bistrot. Je n'avais Pas de tournée, pas de concert, pas de disque... j'ai commencé à écluser. Après, j'ai tout essayé pour arrêter : psychiatrie de groupe, les Alcooliques Anonymes, l'enfermement en clinique. L'alcool est une Drogue dure".

RÉSURRECTION. "A la sortie de mon album "Boucan d'enfer" (mai 2002), un
mois après, je refaisais une crise de delirium tremens. J'avais replongé.
Là, j'ai arrêté. Je vis dans une période cool..."


SUITE ET FIN ? "Ce qui pourrait m'empêcher de replonger ? D'avoir Beaucoup d'activité et, pourquoi pas, de tomber amoureux. Ca va être très dur. Nous ne vivons plus ensemble avec ma femme, Dominique, mais je lui reste attaché. En attendant, je vais essayer de continuer, de raconter en chansons ce qui déplaît dans ce monde".

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Renaud