Tenants de la santé publique et défenseurs de la filière viticole s'apprêtent à nouveau à croiser le fer sur les bancs de l'Assemblée nationale. ou sera examiné une série de mesures visant à lutter contre l'alcoolisation excessive des jeunes. Parmi elles, l'interdiction de vendre de l'alcool aux mineurs, la prohibition des «open bars»
En tout, une quarantaine d'amendements seront examinés à. Limitation de la publicité pour les produits sucrés, vente de jus de fruits à moitié prix au moment des «happy hours» (pendant lesquelles l'alcool est vendu moins cher dans les cafés) ou encore installation d'un éthylotest antidémarrage en cas de conduite en état d'ivresse : de nombreuses idées émergent de la déferlante d'amendements proposés.
L'un d'eux, signé par 90 élus de la majorité, ( ...et le lobby des alcooliers? NdL) prévoit un assouplissement de la loi Evin qui réglemente la publicité pour l'alcool. «L'objectif est de pouvoir évoquer librement la production du vin ou du champagne dans un article de presse sans être accusé de faire de la publicité indirecte»
D'âpres débats sont également à prévoir lorsque sera étudiée la disposition autorisant la publicité pour l'alcool sur Internet, à l'exception des sites destinés à la jeunesse. Roselyne Bachelot a annoncé en octobre qu'elle ne s'opposerait pas à cet amendement. Médecins et députés du camp adverse dénoncent, eux, «une nouvelle offensive » contre la loi Évin. «Les lobbys viticoles feront tout pour réduire la portée de la loi , s'emporte le Dr Alain Rigaud, président de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie. On tente ainsi d'autoriser plus largement la vente à emporter ou encore de permettre la dégustation de vin dans les lycées et les universités.»
Plusieurs amendements proposent de limiter l'interdiction des «open bars» aux moins de 25 ans, afin de préserver les fêtes du vin où l'alcool est souvent servi à volonté. Tel texte suggère encore de permettre à un parent d'offrir un verre à son enfant dans un café ou un restaurant, tandis que tel autre propose au contraire d'abandonner la formule classique «L'abus d'alcool est dangereux pour la santé», pour instaurer des messages mieux ciblés en fonction du risque.