QUELQUES
CARACTÉRISTIQUES DE LA MALADIE ALCOOLIQUE
vues par un Groupe de parole du Centre Hospitalier de...
Service de Médecine/Alcoologie....
Perte
de la liberté de s'abstenir
- Le malade alcoolique doit satisfaire son besoin de boire, soit pour apaiser
des troubles tels que le tremblement ou l'angoisse, soit pour retrouver un
certain bien-être. Ce besoin n'a rien à voir avec la volonté. Un peu d'alcool
... ou beaucoup ..., ce n'est pas la quantité qui fait la maladie.
Perte
du contrôle de la consommation
- Un verre en appelle un autre. L'intervalle entre les verres peut être irréguliers.
Si le sujet était capable d'arrêter au deuxième verre, ou au troisième
verre, il ne serait pas malade alcoolique.
Altération
du sens critique - Chacun de nous est capable de mesurer, de critiquer la signification et
la portée de ce qu'il fait ou ce qu'il dit.
Culpabilisation
- Elle découle de ce qui précède. Lorsqu'un sujet accomplit sous l'emprise de
l'alcool une action que la morale commune réprouve, il se sent coupable
Altération
de la mémoire -
Qui ne s'est demandé, en lendemain d'ivresse, ce qu'il avait fait la veille ?
... de bien ou de mal ? ... ce qui augmente la culpabilisation.
Les
dénégations - Si
on vient à reprocher à un malade alcoolique une
L'incompréhension,
le manque d'amour,
-
L'alcoolique vit dans son monde
à lui, s'éloignant doucement de la réalité qui fait le monde des autres.
La
recherche des alibis - les rationalisations
-
Dans ce qui lui arrive, ce sont
les autres qui sont responsables; rien n'est de sa faute. Plutôt que mettre en
cause son alcool, il invoque des raisons, il cherche des explications auxquelles
il est seul à croire car il ne peut convaincre personne. Ses raisons ne sont en
fait que des alibis.
Résignation
puis acceptation -
S'estimant rejeté, marginalisé par les autres, il se résigne, l'espoir d'en
sortir s'évanouit, alors il accepte, ne pouvant plus imaginer qu'il pourrait
encore vivre autrement, dans le monde des autres, dans le réel.
L'angoisse
- la peur - Ce
sont les compagnes du malade alcoolique. Une prise d'alcool est la façon la
plus rapide de les faire disparaître, pour s'en libérer et se sentir normal ?
La
période rosé - la période noire
- Lorsqu'un sujet « se met en ménage avec l'alcool », il connaît
pendant un certain temps, parfois pendant des années, une véritable lune de
miel pendait laquelle il se sent bien. C'est la période rosé. Mais le besoin
d'alcool s'accentuant, le bien-être trouvé est dépassé par les inconvénients
de l'alcool ; le malade alcoolique ne peut plus "payer le prix" de son
alcool (pas le coût financier mais le coût affectif, social et parfois médical).
C'est la période noire.
L'idée pourra lui venir de se soigner s'il réalise qu'il est porteur
d'une maladie et non pas d'un vice comme disent ceux qui ne connaissent pas la
maladie alcoolique et aussi inévitablement ceux qui ont eu à souffrir de
l'alcool d'un autre.