Passion
alcool
de Michel CRAPLET
Édition Odile Jacob
Par un psy alcoologue, un livre qui fait le point,
sans moralisme, sur les effets positifs et négatifs de notre " drogue
" nationale. Pour apprendre tout
en évitant l’écueil de la dépendance
Ce tabou nommé « alcool »
«
En France, l’alcool est un totem autour duquel nous dansons » écrit Michel
Craplet dans un éditorial original publié par la revue anglo-saxonne
Addiction. Pour étayer ce propos, l’auteur rappelle les valeurs économiques
et culturelles qui accompagnent l’alcool et plus particulièrement le vin, en
France.
L’alcool,
et plus particulièrement le vin, est perçu comme partie intégrante du
patrimoine français
Or le mésusage
d’un produit rattaché au patrimoine national comme peut l’être l’alcool
en France constitue un tabou, tabou contre lequel la lutte va s’organiser plus
difficilement que celle visant d’autres drogues, qu’elles soient licites ou
illicites.
Certes, depuis quelques
années, la lutte contre la consommation excessive d’alcool s’organise en
France, malgré les obstacles évoqués. Pas sans difficultés, comme par
exemple quand l’alcool est rapproché d’autres drogues licites ou non,
notamment au travers des poly-consommations, l’alcool étant fréquemment
associé au tabac, au cannabis ou aux médicaments psy-chotropes. Michel Craplet
met en effet l’accent sur le risque d’une telle politique, d’effacement du
risque alcool au profit du risque tabac ou cannabis, mieux reçus
Néanmoins,
Michel Craplet ne manque pas de souligner que les spécificités françaises
s’amenuisent au fil des ans. Les Français boivent moins qu’autrefois (11
litres d’alcool pur par an et par tête en 2000 versus 19 litres
celles
des autres Européens, principalement du nord. Si les conséquences organiques
directes sont moindres, notamment les cirrhoses, en revanche l’impact social
de l’alcoolisme augmente et sans doute est-ce ce qui rend le risque alcool de
moins en moins acceptable.
Et l’auteur de conclure
que la France a bien besoin d’une politique européenne de lutte contre la
consommation excessive d’alcool afin de l’aider à vaincre ce tabou national
L'addiction contrôlée reste possible pour le tabac mais pas pour l'alcool
Lors du 4ème congrès d'addictologie organisé à Saint-Ouen par l'Assistance publique- Hôpitaux de Paris, deux spécialistes ont déclaré que les fumeurs pouvaient réduire leur consommation de tabac pour à terme arrêter alors que chez les personnes dépendantes de l'alcool cette étape est impossible.
Selon le Dr Michel Craplet,
le sevrage pour l'alcool nécessite l'abstinence durable de consommation surtout
lorsque la dépendance est installée.
En effet, pour une personne qui recherche certaines sensations avec l'alcool ne
pourra pas boire modérément.
Par contre les fumeurs peuvent contrôler l'addiction car il existe des produits de substitution au tabac, ce qui n'est pas le cas pour l'alcool.