TARE ? VICE ?  MALADIE ?       L’ALCOOLISMe … C’est QUOI ?

Alcoolique, alcoolisme, ces mots que personne n’aime entendre, ces mots qui aux yeux de beaucoup sont synonymes de tare, vice, ignominie…

Aujourd’hui, l’alcoolisme est reconnu comme maladie, une maladie qui se soigne et les procédés employés actuellement sont moins durs et beaucoup plus efficaces qu’avant.

COMMENT ? POURQUOI ?

Tous à un moment de notre existence, nous avons " attrapé une bonne cuite ". Chacun d’entre nous a réagi différemment, et ceux pour qui l’alcool n’a pas été une réussite ont " laissé tomber " ce produit en ne comprenant pas pourquoi les autres peuvent en abuser.

A l’inverse, il y a des gens à qui l’alcool a procuré du plaisir. Ce produit toxique apporte à une majorité de personnes, des effets psychotropes tels que courage, gaieté, sensation de bien être, convivialité. Pourquoi ne continueraient-ils pas puisque l’alcool leur procure que des effets positifs, des sensations qu’ils n ’ont pas sans lui 

Au début, ce ne sera, peut-être, qu’une fois par semaine, le week-end avec les copains. Puis petit à petit, ils rechercheront les pots, les " arrosages ",… Pour se donner bonne conscience, ils diront se sacrifier aux coutumes. Mais en réalité, ce ne sera pas pour faire plaisir aux autres, dans un geste symbolique, ce sera surtout pour eux- même, parce qu’ils trouveront dans l ’alcool un bénéfice qu’ils accepteront. Ceci, ils le répéteront souvent, toutes les occasions seront bonnes.

Jamais un consommateur d’alcool ne pense que s ’il persiste, il deviendra alcoolique et si on le met en garde, il n’y croit pas. De plus certains peuvent ne pas consommer durant plusieurs semaines puis s ’alcooliser intensément par la suite.

UN ALCOOLIQUE… C’est QUI ?

Le buveur ne se supporte pas comme il voudrait se supporter toujours. S’il use d ’alcool, c ’est qu’à l ’état normal, à jeun, il se sent mal à l ’aise

Pendant l’alcoolisation, il oublie tout, ou plutôt passe par dessus tout, il est dans SON monde, il est bien.

Mais, plus le temps s’écoule, moins il est en mesure d ’agir profondément. Ses réactions deviennent de plus en plus superficielles. La notion de temps n’a, elle non plus, plus aucune signification.

Il est important de rappeler que lorsque le taux d’alcoolémie baisse, les contours du Monde extérieur (au sien) se précisent. Il s’aperçoit que le temps des autres existe et que ce temps des autres redevient le sien. Que ce retour au sol, au réel, est désagréable, maussade, lourd de conséquence et que resurgissent les problèmes enfouis.

Il pense que tout le monde lui en veut. Il se sent seul, seul contre tous. Il vit une solitude anxieuse. Pourtant, il ne sait pas encore qu’il a besoin d’aide, qu’il ne maîtrise plus le produit, qu’il est alcoolique.

Le lui annoncer et l’envoyer, sans discussion se faire traiter en prétextant que l’alcoolisme est une maladie, est un discours de non alcoolique qui ne peut être entendu. Il vaut mieux lui parler de ce qu’il vit et non de ce qu’il ignore ou de ce qu’il a à faire. Ce qui sera à faire, c’est lui qui le décidera. C’est pourtant au cours de cette phase qu’il a de plus en plus souvent et de plus en plus volontiers recours à l’alcool. L’alcoolique n ’est pas aussi aveugle à sa propre image qu’on veut bien le dire, mais il n ’aime pas en parler et est déjà assez peiné de constater tout seul qu’elle se modifie. Petit à petit, le côté positif que lui apportait le produit, disparaît pour donner place à la morosité, à la tristesse, il se sent coupable, il n ’a plus goût à rien. Le sujet devient moins exigeant… pour sa famille… pour son travail… pour lui même…

Tout s’éloigne de lui. Il sent qu’il va être seul, absolument seul…

DES IDÉES REÇUES

 

IL SUFFIT DE VOULOIR POUR CESSER DE BOIRE

C’est faux ! L’alcoolique a justement perdu cette volonté de s’abstenir de boire. Il faut l’aider à prendre conscience de sa maladie et à rompre la dépendance physique et psychique par une cure de sevrage. Il faut ensuite l’aider à " tenir " après la cure. L’aide sera précieuse car les suites de cure sont très difficiles. " Il faut beaucoup d’amour pour remplacer l’alcool "; Les amis sûrs devront entourer l’ancien buveur, lui témoigner leur affection. Mais la rechute reste possible. Il ne faudra alors pas culpabiliser le sujet, au risque de retomber dans le même cercle infernal. Chacun d’entre nous doit prendre ses responsabilités et faire preuve d’initiative pour mettre fin à une alcoolisation.

JE PRENDS UN CAFÉ FORT POUR DISSIPER LES VAPEURS D’ ALCOOL

Il existe de nombreuses recettes contre les effets de l’alcool, mais aucune ne peut être sérieusement considérée comme un remède à l’imprégnation alcoolique ; au contraire, il l’aggrave parfois. C’est le cas notamment du café. Des expériences effectuées sur des volontaires ont montré que si l’on donne 500 ml de café (soit 4 tasses de café fort), on constate que non seulement le café ne fait pas baisser le taux d’alcoolémie, mais encore que la caféine qu’il contient ralentit fortement la vitesse d’élimination de l’alcool. Le préjugé repose sur le fait que le café peut améliorer légèrement l’attention et la mémoire immédiate. Mais ce gain est trompeur car le café perturbe la coordination.

L’ ALCOOL DÉSALTÈRE

Au contraire, plus on boit d’alcool, plus on se déshydrate, plus on a soif, plus on s’intoxique.

L’ ALCOOL DONNE DES FORCES

L’alcool est doté, pour beaucoup d’entre nous de propriétés extraordinaires, qui sont loin d’être réelles. La consommation de boissons alcoolisées (vins, apéritifs, digestifs), en diminuant les inhibitions naturelles, est sensée permettre d’entreprendre des actions qui sont au départ plus brillantes ou plus originales. Au départ seulement ! En effet, l’alcool diminue les réflexes et, à temps égal, les efforts seront moins importants, la vitesse d’action ralentie.

UN HOMME, CA SAIT BOIRE

90% des jeunes pensent encore que " si on ne supporte pas l’alcool, on n’est pas un homme ", que l’alcool rend viril, sûr de soi. L’homme qui " sait boire ", boit modérément et se contrôle, reste maître de lui-même. Il est capable de s’abstenir de boire quand il le veut. L’alcoolisation est une mauvaise recette.

UN REPAS SANS VIN N’ EST PAS UN BON REPAS

Personne ne nie les qualités gustatives d’une boisson alcoolisée et le bon vin fait partie du patrimoine français. Mais les règles de la gastronomie et de la bienséance ne doivent pas nous faire oublier que l’alcool n’est pas indispensable ; consommé en excès, il devient dangereux.

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