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MAAH
Il
est vrai que je stresse un peu : bientôt le premier anniversaire d'une année
d'abstinence et aussi de 3 mois d'arrêt pour les cigarettes.
Si
l'an passé on m'avait dit : "Tu vois Patrick, et bien dorénavant ce sera
le régime de l'eau, puis l'eau à table, puis de l'eau ! Finis les demis à 22H
et 3 heures du mat' à la cafet', fini le pastaga et le vin à table. Du passé
faisons table rase. Nouvelle version !" Que n'aurais-je dis ?!!!
Si
je regarde derrière moi, quel bilan ! Plutôt positif, disons franchement
positif sur plusieurs niveaux.
Premièrement, vis à vis de moi-même : je me suis prouvé,
à deux reprises que je pouvais me tenir tête et aller jusqu'au bout de mes
engagements ; Ce n'est pas une petite victoire. Je me suis finalement accepté
comme j'étais, c'est à dire, malade et j'ai dû accepter mentalement cela !
Pas aussi facile que ça, pas aussi rectiligne que ce que l'on croit.
Deuxièmement, vis à vis de Thierry à qui je dois tant mais
aussi à toute la famille (une pensée particulière à Laurent et Miss qui ont
dû partager mon mauvais caractère dû au manque). Oui, ils ont eu raison de me
« pousser », je ne les remercierais jamais assez pour leur soutien, avant,
pendant et après.
Troisièmement, pour tout ce que j'ai découvert depuis
juillet 2000. La solidarité et la fraternité des malades alcooliques, les
groupes de paroles sensationnels de la cure à Montperrin où les non-dits n'ont
pas leur place, où la véritable amitié qui ne s'embarrasse d'aucune gêne,
d'aucun faux-semblant retrouve en ces lieux de souffrance sa véritable place !
Quelles leçons j'ai pris et surtout retenues !!!
Quatrièmement, la maladie alcoolique par elle-même et les dégâts
que cela occasionne, la souffrance de ceux qui cherchent à s'en sortir et que
l'on retrouve en cure pour la 2ème ou 3ème fois et qui y croient toujours. Il
est vrai que je n'en étais pas "déglingué" comme certains quand je
suis rentré en cure, mais j'ai vu, ou plutôt découvert, à quoi amène la
boisson. J'ai compris et la dépendance et l'abstinence. J'ai admis que pour
moi, l'alcool s'était FINI à jamais même si des fois c'est dur (mais le plus
difficile c'est les 100 premières années ; après, j'aurai droit à mon
pastaga !!!).
Si
rien n'est encore joué, le plus dur est fait. Le reste, je l'écrirai au fur et
à mesure et j'espère pouvoir tous les 10 juillet ajouter une page à cette
page de mon cahier.
A+ j'espère,
8h60
...
Mon Jul 9 2001
Bravo !
Premier anniversaire. La première bougie. Et tu as de quoi en être fier. Dans
un pays ou l'alcool est élevé au niveau de la culture, c'est pas facile. Il
faut arriver jusqu'à LA DÉCISION. C'est d’abord beaucoup de franchise avec
soi même pour être convaincu que l'alcool ne nous convient pas du tout. C'est
ensuite le courage de dire "Allez, j'y vais". C'est enfin de la persévérance.
Les premiers mois ne sont pas faciles. Enfin c'est de la continuité dans la décision
prise. C'est une victoire et même une sacrée victoire. Encore Bravo. Et comme
tu le dis, on est vraiment heureux quand on sait qu'on en est sorti. (domi)
Une nouvelle vie:
"Il y a un an, le 10 juillet 2000, à 9h, je posais mon paquetage dans le hall de l’hôpital Montperrin d’Aix en Provence (service alcoologie) et je rentrais dans un monde qui m’était jusqu’alors totalement inconnu celui des « Malades Alcooliques » ou je commençais une cure de deux mois.(...) Je voudrais avoir le pouvoir magique de transformer la joie et le plaisir mêlé de fierté que je ressens en cet instant en cris d’espoir et d’encouragement pour toutes celles et tous ceux qui souffrent à cause de l’alcool. L’aventure « Abstinence Story » continue, pour longtemps j’espère !"
Un petit article paru dans: