Publicité pour le vin: le Sénat adopte ....

Les sénateurs ont adopté mercredi un amendement de compromis du gouvernement au projet de loi sur le développement des territoires ruraux, qui clarifie la loi Evin. Approuvé par les alcoologues et les viticulteurs, il autorise la publicité à mentionner les seules caractéristiques "objectives" d'un vin, à savoir sa couleur, son goût et son odeur, en plus de son terroir de production.

 

PARIS (AFP) - Le Sénat a adopté mercredi 19/01/05 un amendement gouvernemental au projet de loi sur le développement des territoires ruraux, autorisant "des références objectives relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives" dans la publicité pour le vin.

Cet amendement, présenté par le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy et qui vise à "clarifier" la loi Evin concernant la publicité en faveur des boissons alcooliques, a été adopté à l'unanimité.

"C'est une union autour de la prévention de la santé publique", a commenté le ministre, en écho à Roland Courteau (PS, Aude), grand défenseur de la viticulture, qui s'était exclamé: "C'est l'union sacrée autour du vin".

Tous les groupes politiques ont salué le compromis proposé par M. Douste-Blazy, qui avait pour but de mettre fin à une longue controverse entre les défenseurs de la viticulture française et les partisans d'une politique sans concession de lutte contre l'alcoolisme.

Les sénateurs s'étaient attiré les foudres des associations anti-alcooliques en introduisant en première lecture dans le projet de loi un dispositif dérogatoire à la loi Evin, autorisant dans la publicité pour le vin des références à ses "caractéristiques sensorielles et organoleptiques".

Les députés en avaient amendé la rédaction en prévoyant que cette publicité puisse comporter "des références relatives aux caractéristiques qualitatives du produit".

M. Douste-Blazy s'est prévalu d'une large concertation sur son texte qui "précise la loi actuelle sans la dénaturer".

Il a récusé toute idée "d'assouplissement de la loi Evin" faisant valoir que les principes posés par cette loi restaient "une absolue nécessité dans un pays qui compte 45.000 décès par an attribuables à l'alcool et 5 millions de personnes exposées, de par leur consommation d'alcool, à des difficultés d'ordre médical, psychologique et social".

Selon lui, la couleur, le goût et l'arôme d'un vin constituent des "critères objectifs d'évaluation de la qualité, neutres, connus des spécialistes de l'œnologie et pris en référence dans de nombreux textes, en particulier communautaires".

L'amendement adopté dispose que la publicité pour les vins "peut comporter des références relatives aux terroirs de production, aux distinctions obtenues, aux appellations d'origine (...) ou aux indications géographiques", ainsi que "des références objectives relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives du produit".

"Ce mode de publicité, dès lors qu'il est précisément circonscrit, me paraît admissible et parfaitement compatible avec les objectifs de santé publique que j'entends défendre", a expliqué M. Douste-Blazy.

Il a également réaffirmé sa détermination à éviter "toute disposition qui permettrait, directement ou par manque de précision, une dérive vers une valorisation des effets de l'alcool ou toute autre forme de références subjectives et incitatives, évidemment contraires à l'esprit et aux objectifs de ce texte".

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