Franchement quand tu vois Renaud, t’as pas vraiment envie d’arrêter l’alcool. Sur le blog de Laurent Sagalovitsch *1 Au moment où des études démontraient la relative efficacité du Baclofène dans la lutte contre l’alcoolisme, on apprenait que Renaud, décidément très en forme, après avoir confié son admiration pour François Fillon et sa tendresse pour les forces de l’ordre, venait de décorer son dos d’un tatouage géant du Christ. Il faut se souvenir que ce même Renaud, il y a peu encore, se suicidait doucement à coups de bouteilles de Pastis : il ne se réveillait que pour biberonner du Ricard, il désespérait ses fans, accablés d’assister à pareille déchéance, il n’avait plus le goût à rien, on le disait fini pour la musique, pour la vie même, sa nécrologie était comme prête. Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin : arriva le jour où Renaud, las de barboter dans ses vomissures, ayant épuisé les charmes de la dive bouteille, peu enchanté à l’idée de visiter si tôt le caveau de famille, se reprit en main : il cessa ses mauvaises fréquentations, s’enferma dans un studio, poussa de nouveau la chansonnette et sortit un album qui connut un succès immédiat. Alléluia. On pleura dans les chaumières, on remercia le Seigneur d’avoir permis une telle résurrection, dans les médias on salua le retour de l’enfant rebelle de la chanson française et Renaud, tout à sa joie d’être ainsi célébré, se laissa aller à quelques confidences : il avait vieilli, avait vachement réfléchi sur la vie et sur le monde, avait pris conscience que tout était ni noir ni blanc. Les salauds d’hier étaient les enfants du bon dieu d’aujourd’hui, François Fillon avec sa droiture et son honnêteté le bottait bien ; surtout, il aimait désormais les hommes, tous les hommes, les cons comme les veules, les beaufs et les patrons des beaufs, les CRS comme les sapeurs-pompiers, et pour s’en souvenir, il s’en alla demander à un tatoueur de christianiser son dos. Renaud, Jésus, même combat. Franchement, si j’étais alcoolique, en regardant comment Renaud se comporte depuis qu’il a cessé de boire, je m’accrocherais comme un mort de soif à ma bouteille de whisky. Pire, je redoublerais d’effort pour ne jamais mais alors jamais dessaouler. Pas même une minute. On aura beau m’avertir que si je continue à carburer de la sorte, je vais au-devant de grands dangers, je mets ma vie en péril, ma carrière, mes amours, je m’en foutrais pas mal : ” franchement docteur, c’est pas pour vous fâcher mais je préfère continuer à picoler que de prendre le risque de voter un jour pour François Fillon. ” Question d’honneur. Arrêter de boire pour que demain, sans y prendre garde, je commence à trouver Marine Le Pen désirable, Laurent Wauquiez intelligent, Brice Hortefeux séduisant, que je me découvre des affinités électives avec le Dalaï-lama, que je me mette à pratiquer la méditation transcendantale et à léviter dans l’éther de la résurrection, merci bien, à tout prendre, je préfère crever alcoolique. Franchement, si Renaud continue à délirer de la sorte, il va porter un rude coup à la lutte contre l’alcoolisme. Boire ou Renaud, il faut choisir. Alors même que le Baclofène redonnait à des millions de personne l’espoir d’en finir avec l’alcool, je crains fort que désormais ils ne réfléchissent à deux fois avant de se ranger des bouteilles. Il y a des limites humaines tout de même à l’abstinence. Le type de droite qui voit en François Hollande l’incarnation même du diable, le suppôt du socialisme, va commencer à se demander si d’aventure, lorsque sobre il sera devenu, il ne sera pas atteint de gauchisme aigu et louera l’art de la synthèse du premier des Français. Tandis que le frontiste de souche aura des suées froides en s’imaginant fraterniser demain avec son voisin d’arabe. Renaud alcoolo, ça va, Renaud sobre, bonjour les dégâts. |
*1 :
Le blog de Laurent Sagalovitsch
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Je sais moi combien il est difficile d'arreter et je vais tenter ma petite explication.(SVPat)
On dit souvent au gars qui arrête - ou tente d'arrêter - de boire "
Putain, reprends donc ton alcool!" ou " t'étais plus cool avant!" .
Tout celà parce qu'il est vrai que le malade alcoolique
retrouve son espace, un espace laissé libre par la place qu'il n'a plus à donner à
l'alcool, à la recherche quotiedienne de sa dose, un espace qu'il n'avait plus - ou qu'il ne tenait plus, dans la vie
de son entourage, dans sa vie tout court! Alors, il gêne ceux qui étaient bien, quand "Monsieur cuvait son alcool" car c'état eux qui gérait cet espace !
Or, dans notre société, il vaut mieux avoir un "beau cancer' qu'une " vilaine alcoolémie', c'est malheureusement ainsi ! La Maladie alcoolique est très souvent
conçue comme un vice , voire une tare !
Mais, je ne suis pas un "Expert" , je ne suis "qu'un simple abstinent, amoureux des mots et des maux de Renaud.
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