BLACOFENE:
MéFI QUAND MêME !
Tant mieux si celà aider certains malades alcooliques à se sortir du fond du trou, mais n'oublions pas que c'est un médicament, qu'il y a des doses à respecter et qu'il ne sert à rien s'il n'est pas suivi d'une thérapeutie sur soi même .
Quitter, partiellement ou non, une addiction pour tomber dans une autre addiction ne semble pas le but final pour le malade!
Mais, les patients qui le prennent pour vaincre leur
alcoolisme ne sont pas satisfaits à cause du dosage préconisé.
«
Quelle va être la suite de ma vie ? Si on baisse mes doses, je le sais, mes
démons vont ressurgir. » À 28 ans, grâce au Baclofène, Estelle* avait réussi à «
se foutre de l’alcool », cette dépendance qui lui collait au corps depuis son
adolescence festive. Mais mardi, ce qui devait être une bonne nouvelle s’est
retourné « en scénario catastrophe ».
Pas
plus de 80 mg par jour. Pas assez pour Estelle, qui avale 300 mg au quotidien.
Une quantité vitale, le prix du bonheur. « C’est miraculeux, je me sens
tellement épanouie, stabilisée », sourit-elle de sa voix grave.
Depuis six ans, cette Parisienne ne se jette plus sur le rayon alcool, à peine
un pied dans un supermarché. Ne descend plus ses trois à cinq litres de vins,
whisky, vodka. Après avoir été licenciée, elle a retrouvé un travail. Réduire sa
dose ? Elle a déjà essayé, vite renoncé. « Je ne veux pas y penser, à chaque
fois, mes tendances addictives revenaient. Mes médecins me répètent qu’on ne
change pas une équipe qui gagne. »
La décision attaquée devant le Conseil d’État
Selon Thomas Maës-Martin, président du collectif Baclohelp, qui regroupe les
malades, familles et médecins : « Plus de 40 000 patients prennent du Baclofène
en France, dont la moitié à 140 mg par jour, en moyenne ! Beaucoup ne pourront
plus se soigner. Nous sommes sidérés », s’indigne-t-il.
«
D’autant que ce produit, qui était autorisé depuis 2014,
grâce à une recommandation temporaire d’utilisation, n’était
jusque-là pas limité en quantité ». L’association compte riposter et attaquer
cette décision devant le Conseil d’État.
De
son côté, l’ANSM explique cette restriction en raison des risques pour la santé
: « Ce médicament n’est pas anodin et doit être manié avec beaucoup de
précautions ». À plus de 180 mg par jour, le risque de décès est plus de deux
fois supérieur aux autres traitements contre l’alcoolisme, selon l’Assurance
maladie. Ainsi Baclofène, qui sera vendu sous le nom de Baclocur, devra être
prescrit en dernier recours. Mais, selon l’ANSM, les dosages pourront évoluer «
en fonction des études à venir ».
*Le
prénom a été changé.