"Brassens n’avait jamais été traduit en arabe,
c'est chose faite !"
Les chansons de Georges Brassens, Djamel Djenidi les aime depuis son enfance, passée en Algérie. "Quand je suis venu en France, je suis allé voir Brassens, en concert, deux fois, dont une à Bobino", se souvient-il. Le chanteur a mis une vie pour réaliser l’album “De Sète à Tanger”, sorti en août dernier. Le musicien de 63 ans, installé à Montpellier, a travaillé six ans pour traduire les chansons de façon à "respecter au plus près le trait de l’artiste".
Pas de traduction arabe
Jusque-là, Brassens avait été traduit dans presque toutes les langues du monde, et Djamel Djenidi s’était légitimement étonné d’apprendre que "c’était la première fois qu’il était traduit en arabe" ! Avec l’aide de l’association “Auprès de mon arbre”, le projet est devenu un CD. En vente depuis le mois d’août 2013, l’album comprend huit titres du chanteur sétois, dont deux sont chantés en arabe. Une jolie fleur devient ainsi Khad el warda et Je rejoindrai ma belle devient Twahacht h’bibti.
Sonorité chaabi
Accompagné par sa mandole, cet instrument traditionnel du Maghreb, il arrange la musique en sonorités chaabi . Cette musique traditionnelle venue d’Alger est moins connue que le raï mais toute aussi riche, festive et dansante : "Le chaabi est très populaire de l’autre côté de la Méditerranée, ça permet de faire découvrir Brassens aux jeunes générations. Ici, on connaît Brassens mais pas le chaabi, c’est donc un bon échange." Djamel Djenidi rêve de jouer ses adaptations dans la ville natale de son idole : "L’ayant droit de Brassens est venu me voir jouer à Lunel. Il a apparemment apprécié." L’année 2014 verra peut-être son vœu le plus cher exaucé.
CH. P. Midilibre.fr