Si les spectateurs avaient pu danser, chanter ou crier toute la nuit du mardi 28 février 2023, ils l’auraient fait. La mise en scène du concert a ravi près de 1 400 personnes. L’émotion se fait ressentir bien avant 20 heures, moment auquel le concert a commencé. Avant que la salle ne se remplisse, la foule se rejoint devant les portes, s’embrasse, discute et se remémore. Depuis mes 16 ans j’écoute Renaud , confie Patrice, assis sur un muret, son casse-croûte à la main. Il a fait la route depuis Chartres Avec Marion et Doriane, pour vivre cette soirée qu’ils attendent depuis les vacances de Noël. « Nous avons regardé les villes autour où il passait mais tout était complet. Par chance on a sauté sur les trois places disponibles au Mans.​ »

Comme eux, pour Christophe et Vincent, hors de question de passer à côté de cet événement. « Je suis Renaud depuis ses débuts. Je le vois ce soir mais je compte y retourner à Nantes », avoue fièrement Christophe, avec l’emblématique bandana rouge autour de son cou. Il se souvient : « La maman de Renaud avait répondu à une de mes lettres quand j’étais petit. C’est l’un des plus beaux souvenirs de ma vie. »

Un concert intimiste pour une ambiance chaleureuse

La salle ouvre, les spectateurs s’installent tranquillement et éteignent leur téléphone portable. Car la production de Renaud a demandé de ne prendre « ni photo, ni vidéo pour profiter du moment présent ». L’artiste arrive sur scène à 20 heures pétantes, il est ponctuel. Vêtu d’un jean, d’un blazer noir et d’une marinière rouge, Renaud dégage une certaine simplicité tant dans son attitude que dans le choix musical. La formation orchestrale qui l’entoure est composée de dix musiciens placés en demi-cercle autour de lui.

Renaud commence à chanter et toute la foule l’acclame. Tout au long du concert on entend des « Je t’aime Renaud », « Tu vas y arriver ! », « Ne t’inquiète pas, on va chanter avec toi​ », car parfois, les mots sont durs à trouver et à comprendre. Il reprend des chansons qui ont presque 50 ans, comme « Adieu Minette », ou « Morgane de toi », qu’il chante avec émotion pour sa fille Lolita présente dans la salle, mais également des classiques qui suscitent aussi l’émotion des plus jeunes tels que « Mistral Gagnant » ou « Dès que le vent soufflera ». La grande salle du Palais des congrès s’est transformée pendant 1 h 30, en un café parisien où l’ambiance est chaleureuse, voire familiale.

Lors des dernières chansons, un homme se met debout et les autres spectateurs se lèvent pour danser et chanter en chœur. On peut percevoir le chanteur ému et satisfait de communier avec le public même si son état de santé ne lui a pas permis de créer une vraie connexion avec les spectateurs. Les fans étaient également très émus d’avoir vécu cette soirée. « C’était très sympathique, même si j’ai de la peine pour lui », dit une femme à son amie. Pour certains c’était une première fois, mais « on n’espère pas la dernière. On a conscience qu’il n’est plus tout jeune mais on le suivra jusqu’au bout. On sera présent pour lui comme il l’a été pour nous toute sa vie. »

 

 

   Renaud