c'est l'artiste masculin de l'année 2016. Renaud le phénix fait mieux que renaître de ses cendres. Porté par son public, le chanteur s'offre une deuxième carrière. Il sera en concert à Clermont-Ferrand ce samedi soir. Le Zénith d'Auvergne affiche complet depuis des mois pour l'occasion, et attend plus de 8.000 personnes. Que les inconditionnels se rassurent : le chanteur reviendra en mars. Tatatin. Il avait prévenu avec un single annonciateur en 2016 : Renaud est Toujours debout. « Ils m’ont cru disparu, on me croit oublié. Dites à ces trous du cul que j’continue d’chanter », avertissait le chanteur.

Il n'a pas menti. Renaud est de retour. « Pour tous les sauvageons ». Pour lui. Pour son public.  « Vous les fidèles, je reviens vous dire merci, vous m'avez manqué vous aussi, trop content de vous retrouver », écrit-il dans ce même titre. Le message est passé. Les fidèles sont là.

Plus que ça : ils portent l'artiste partout où sa tournée s'arrête, et l'aident, le cas échéant, à donner de la voix quand celle-ci faiblit.

« On se doutait qu'il était attendu quand on a mis les places en vente, mais pas à ce point-là », précise la société organisatrice, Arachnée Concerts. « Il se passe quelque chose d'incroyable autour de Renaud. Partout où il va.

Les gens viennent pour passer un bon moment ensemble, autour de lui. Les parents veulent le faire découvrir à leurs enfants.

Sa voix, ils s'en fichent tous. Ils chantent pour lui ». Résultat : le concert de ce samedi au Zénith d'Auvergne affiche complet, et pas moins de 8.000 personnes sont attendues.

Le nouveau retour du chanteur est donc un succès.  Après dix ans d'absence consacrés à se soigner et à apaiser ses turbulences intérieures, conséquences incontournables de l'ultra-sensibilité qui a guidé son destin, sa vie et façonné sa plume révoltée. 

C'est aussi pour ça qu'ils l'aiment, Renaud Séchan. Il aurait pu utiliser son talent pour se regarder le nombril, comme tous ceux qui ne vendent rien d'autre que leur misère égocentrée. Lui, il se mêle de tout, depuis toujours. De la France. De la guerre. De la paix. De la violence. Toutes les violences. 

Et quand il parle de son monde intérieur, quand il met à nu ses fragilités, son langage, toujours universel, se fait délicat. Les mots, il les aime. Il le confie dans son dernier album, même si on l'avait déjà deviné : « Quand ça vous colle à la peau, putain qu’est-ce que ça vous tient chaud, écrire et faire vivre les mots, sur la feuille et son blanc manteau, ça vous rend libre comme l’oiseau. » 

Ainsi, avec sa gouaille prolifique – vingt-trois albums, presque 20 millions d'exemplaires – tour à tour contestataire et poétique, mais jamais dans la modération, le chanteur populaire a embarqué un public fidèle depuis qu'il s'est fait connaître, en 1975.

Peu importe les années de silence et les passages à vide de l'artiste : ses fans sont toujours là, et de plus en plus nombreux, toutes générations confondues.

Peu importe qu'il la ramène parfois de façon inattendue, et que ses détracteurs en profitent pour lui taper dessus. Oui, il a embrassé un flic. Et alors ? Il n'était pas le seul à en avoir envie après les attentats du 7 janvier 2015. Pas le seul à constater les paradoxes d'une France sous le choc, soudée derrière Charlie, l'hedbo « anar » touché par le drame.  Pas le seul à vomir la présence de « quelques bandits notoires, présidents, sous ministres et petits rois sans gloire » dans le cortège solidaire qui a battu le pavé le 11 janvier, après la tragédie. Pas le seul, enfin, à voir la foule faire une haie d'honneur aux forces de l'ordre, applaudies à tout rompre. Même si, plus d'un an plus tard, on en est loin. 

Aujourd'hui, Renaud assume, sur scène. Avec marqué « Colonna otage de la raison d'État » sur son tee-shirt... Avant ce retour en fanfare, on le croyait éteint pour de bon. Raté : il a reçu vendredi 10 février, à 64 ans, la Victoire de la musique de l'artiste de l'année, la sixième de sa carrière. 

Le chanteur a réagi à ce sacre depuis Nantes, où il faisait escale pour deux concerts, « devant deux fois 8.400 personnes », a-t-il expliqué, la voix un peu fébrile et cassée, avant d'offrir en cadeau de remerciement « une chanson de marin » :

Son dernier opus, « Renaud », a été le plus vendu, et donc le plus acheté, en France en 2016 : 730.000 exemplaires.  Quant à sa tournée, opportunément nommée « Phenix Tour », elle fait étape au Zénith d'Auvergne ce samedi 18 février.

Ce concert est complet mais les fans de l'artiste auront une deuxième chance, puisque le chanteur se produira à nouveau sur cette même scène le jeudi 9 mars et qu'il reste des places

 

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Renaud