Pour Frangin Renaud, le marathon des festivals se chante dans la joie de se retrouver et la bonne humeur qu’il nous témoigne de sa gouaille toujours intacte.
Après le printemps de Bourges, 18 avril 2017, où Renaud a quelque peu essuyé les plâtres cassés d’après son pré-barrage à l’extrême droite, ce mois de juin apaise les esprits de ses fidèles …
Ecouter l’ Frangin, ça s’ mérite pardi !
Départ de chez moi à 12 h 10. Je troque le
T3a de 12 h 15 ( blindé de monde ), pour le tromé L13 de 12 h 20 direction
le TER. J’ sais pas si échanger un tramway contre un métro tient debout,
mais en tout cas ça tient assis. Comme moi, jusque 12 h 40 à gare de Lyon (
via changement Champs-Elysées ) !
Le TER pour Montereau quitte la gare de Lyon à 13 h 19, j’arrive en vue et à
l’ouïe du Festival à 14 h 15.
Sur les bords de Seine, l’après-midi est caniculaire. Je suis à l’ombre sur l’une des terrasses improvisées montées de bric et de broc en bois, et je somnole quelque peu aux sons des premiers groupes de premiiiiièrrrrres parrrtiiies du Frangin.
Peu après 20 heures, je prends place en fosse dans les premiers rangs aux côtés d’amies fidèles renaudiennes ( de Franche Comté et … de Suisse ! ) et surgissent la miss Kaporal Imany avec sa sympathique armée de musiciens. Un tit apéro rap’ pop-rock avant la guest star !
Peu après 22 heures, la balance de la bande à Renaud peut commencer : j’interpelle de la voix et de coucous Philou ( Dray ), le batteur, le « clavier » « Tintin » Jean-François ( Berger ), et Geoffrey Richardson ; ils me répondent du tac au tac … Sympas, les gars !
Pendant ces réglages, à quatre personnes de moi, à ma gauche, un ancien fan fidèle de Renaud est sceptique sur les performances vocales du « chanteur énervant » devenu « chanteur émouvant » ( pour moi ! ). Au point de vouloir siffler son insatisfaction. Un petit recadrage s’impose alors ! De deux choses l’une : soit il quitte les premiers rangs et va loin derrière bien planqué dans l’obscurité pour grogner à sa guise, soit il reste mais pour encourager l’idole. Je préviens l’ex renaudien, barbu, qu’au premier coup de sifflet il sera hors-jeu ! Une baigne, une torgnole, un marron, une châtaigne, une mandale, y s’ retrouve à poil sans ses bottes et l’on l’appelle barbe rousse à la fin du concert après que la flamme de mon briquet lui ai léché la barbe … ce gars-là, je l'ai aux doigts, à l'ouïe et à l'œil !
Faut savoir que, hormis ses concerts à lui,
comme tous artistes Renaud ne joue jamais à domicile. En tournées, le public
sait qui il vient applaudir, et il en a à coup sûr pour son argent. Pendant
les Festivals, notre prince des aminchs, parfois grinch mais pas trop, a
besoin de notre ferveur qui doit et va le porter, lui le « traqueur
festivalier ». Pour notre bonheur à nous, pour le sien, et aussi pour celui
des autres spectateurs. Ceux d’un soir.
D’un coup d’un seul, 23 heures, c’est l’heure ! Après avoir papillonné dans
la Manche six jours plus tôt au Festival des Papillons de Nuits, Renaud fait
son retour en Île-de-France en Seine-et-Marne. Ce samedi 10 juin au Festival
Montereau Confluences, sur la grande scène James Brown & Lou Reed, à l’heure
où le soleil donne un peu moins de chaleur que les projos.
Pour les festivals d’été, l’idole a
apparemment prévu 19 chansons intégrales + le medley d’enfer final. Le tour
de chant est certes raccourci, comparé à PHENIX Tour, mais l’envie est
toujours dans la voix, sa voix si généreuse et plus rocailleuse que
caverneuse ( n’en déplaise aux « journaleux idiots » ! ), le regard et son
humour.
Rassurez-vous, l’est Toujours bien Vivant, le Frangin, Toujours Debout …
Requinqué par son public, retapé, bon pied bon œil de lynx ( il voit tout !
), « droit sur mes guibolles, ressuscité ». Même si Mister Renard est
toujours dans les parages pour mettre une taloche à Docteur Renaud : même
pas peur !
Sa chanson préférée de tout son répertoire à Ren qu’il a, « En cloque »,
figure aussi dans mon top five « enfance ». La chanson élue plus belle de
tous les temps « « Mistral Gagnant » c’est de la p’tite bière » nostalgique
donc un peu fade. Effectivement, comparée à ce si bel hommage à la future
maman ou à « Morgane de Toi ». Sauf en piano voix !
Ces trois tableaux musicaux sur l’enfance envolée sont des classiques repris
continuellement par Ren qui, pendant « Morgane de toi », nous demande si on
l’est de lui … La réponse est évidemment Oouuuiiiii !!!
En dehors de ses chansons douces comme le
miel, y a the titre qui révolutionne le répertoire du Frangin : je ne vais
pas avoir que des compliments, là, de la part de mes potos renaudiens. Tant
pis, m’en fout un peu ; j’adore embrasser la peau lice des fliquettes, moi !
Arrivent aussi les grands classiques qui peuvent mettre le feu à une salle
en pleine air, donc envoyer des feux d’artifices de décibels : pour les 40
ans de Lambert, l’ancien porte-paroles des loubards des années 70-80 reprend
« la triste et lamentable histoire » de Gégé qui « Marche à l’ombre » dès
lors que sa mob’ ne démarre plus. « Dans mon H.L.M. », c’est toujours aussi
vivant rock de la cave – parking au huitième !
Les chants engagés sont hissés si haut qu’aucun tyran ne pourra les étouffer. Pour les victimes de Alep, entre autre, « Mort les enfants » résonne aussi fort que « Caravane Maboule » alias bien sûr « Manhattan-Kaboul ». Quant aux « blaireaux », aux « couillons » et autres « guignols », les 500 connards pollueurs des sables en prennent pour leur grade, et pour notre plaisir c’est très bon !
Tous ses vers « colère » s’apaisent par l’une de ses plus belles compositions littéraires rythmiques du dernier opus : « Les Mots », un régal qui me touche infiniment ! Et qui appelle aussi deux hymnes : l’un pour la paix avec la superbe « Ballade Nord-Irlandaise » ; l’autre pour la solidarité et le partage chez le « Marchand de Cailloux ».
Seule déception : « Manu » a finit sa bière
et s’est noyé dans ses larmes, l’a laissé la taulière et est rentré chez
lui, alone.
Mais « Dès que le vent soufflera » il reviendra et je repartira ! Cet hymne
aux voileux, il est toujours hissé haut à un moment du concert, avec les
bras des fidèles qui ventilent dans la fosse.
Bon, y a pas de festival d’été sans ambiance « baloche » au « Chat Sarcelle » pour un « Dernier Bal » d’enfer ! « Germaine » y est conviée, évidemment. « Ce n’est pas parce que tu es moi que je suis toi » … En 1980 à Bobino, Renaud avait raison en disant que les slows, ça le fait plus en anglais qu’en français ! « It is not because you are me, qu’ I am you » dans le medley final. The jeune fille au pair story accompagne « Pierrot », « Hexagone » en trois mois et un refrain, « Laisse Béton » accoudé au flipper et au comptoir, « celle que j’ suis avec, ma princesse / celle que j’ suis son mec, « Ma Gonzesse » », « Miss Tatcher, the hooligan woman », « La Mère à Bucolo ». Le Frangin commence le concert par « Toujours Debout ! » et clôture le show par « Fatigué » mais « toujours debout, pour vous ( nous ) et grâce à vous ( nous ) ! » Magnifique, on en redemande !!!
Vivement les Francos de La Rochelle, Renaud à la Folies, le dimanche 16 juillet 2017 !!!