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La Gin
Un radar, dit radar chantier, souvent déplacé. Mais il est aussi tagué, bâillonné et poussé dans l'herbe...
Il
dort de moins en moins, notre radar nomade de la Gineste, entre Marseille et
Cassis.
À peine pose-t-il ses fesses répressives près du camp
de Carpiagne, dans quelque ligne droite, dans la montée de Cassis ou encore au
niveau du col, que des petits malins, rebelles anti-flashes, lui peignent la
figure en vert ou en bleu, tel un Martien égaré. Il y a une dizaine de jours, il
a été tagué, accusé de n'être qu'une vilaine "machine à sous". Et cette
semaine, il a été scotché de ruban adhésif bleu, afin de ne pouvoir flasher ni à
90 ni à 70 km/h.
Il en est même qui ont le culot de le pousser parfois dans la nature sur ses
petites roulettes. Du coup, il a perdu en efficacité. Il ne s'en prend plus aux
automobilistes imprudents qui, nuitamment, font pointe sur pointe de vitesse. Il
n'a, dans ce cas, d'autre salut que de flasher les sangliers qui, au petit
matin, rentrent de boîte de nuit, juchés sur leurs improbables talons aiguilles
et dans des démarches chancelantes...
Où le sanglier en fraude reçoit-il donc ses PV ? Chez sa laie préférée ? La laie
est-elle donc condamnée à boire les PV jusqu'à la lie ? Et comment le sanglier
peut-il contester un PV ? On songe désormais sérieusement à immatriculer les
sangliers de la Gineste...
D’après un article de Denis Trossero dans La Provence