Comment ce pays si riche…
Traversé
par le flot incessant des commentaires, désorienté par l’addition d’analyses
souvent contradictoires, j’ai tenté de réfléchir à la question la plus banale :
mais comment avons-nous pu en arriver là ? À cette situation inédite,
littéralement stupéfiante.
Spécialiste
en rien, intéressé par tout, il m’a paru pourtant utile de contribuer en faisant
entendre une voix simplement citoyenne. Suis-je légitime pour interpeller nos
dirigeants, tous professionnels de la chose publique, tous diplômés des
meilleures écoles ? Pas plus qu’un autre sans doute, mais pas moins non plus,
ayant pris soin de consulter nombre d’avis autorisés, notamment dans le domaine
de la santé, où André Grimaldi [professeur émérite de diabétologie au CHU de la
Pitié-Salpêtrière – ndlr] m’a apporté son éclairage.
Comment ce
pays si riche, la France, sixième économie du monde, a-t-il pu désosser ses
hôpitaux jusqu’à devoir, pour éviter l’engorgement des services de réanimation,
se résigner à se voir acculé à cette seule solution, utile certes, mais
moyenâgeuse, le confinement ? Nous qui, au début des années 2000 encore,
pouvions nous enorgueillir d’avoir le meilleur système de santé du monde.
C’était
avant.
Avant que
s’impose la folle idée que la santé devait être rentable, puisque tout désormais
devait être marchandise, jusqu’à la vie des hommes.
Un espoir
s’était pourtant levé avec le nouveau chef de l’État Emmanuel Macron, et son
programme promettant un « investissement massif dans le système de santé ».
Hélas, l’élection acquise, il préféra poursuivre l’action de ses prédécesseurs.
S’il n’est donc que le dernier avatar d’une même politique, il porte pourtant
une responsabilité particulière, pour avoir ignoré tous les signaux d’alerte.
Douze mois
de grève des urgences ? Les patients patienteront.
1 200 chefs
de service démissionnent de leurs fonctions administratives ? Moins de
paperasse.
Présence
massive des soignants dans toutes les manifestations ? Sortez les LBD et les
grenades de désencerclement…
Au-delà de
la santé, c’est l’ensemble du secteur public qui subit depuis des décennies les
coups de boutoir des présidents qui se succèdent avec toujours la même
obsession : réduire la place de l’État dans l’économie. La recette est simple :
privations pour ce qui coûte (l’éducation, la justice, la police, l’armée, la
santé…) et privatisations pour ce qui rapporte.
Tandis que
les budgets des ministères régaliens sont comprimés et les salaires de leurs
fonctionnaires bloqués, la grande braderie est ouverte. Villepin solde les
autoroutes, Nicolas Sarkozy fait absorber Gaz de France par un groupe privé,
Suez, et enfin François Hollande, sous la férule de Macron, démembre Alstom pour
le plus grand profit de l’américain General Electric.
Avec
l’arrivée d’Emmanuel Macron, la fête continue. Deux entreprises publiques, la
Française des jeux (FDJ) et Aéroports de Paris (AdP), sont très rentables ?
Vendez-les !
Pour
comprendre l’attachement aveugle de notre président à cette ligne idéologique,
il est nécessaire de revenir sur trois années d’exercice de son pouvoir, que
notre Constitution a voulu absolu.
Qu’en
retenir ?
Dès les
premiers jours, une évidence : le goût du nouveau président pour la pompe et les
rites de la monarchie, se mettant régulièrement en scène dans les décors de la
royauté ; ainsi a-t-il choisi le palais du Louvre pour son intronisation,
marchant seul devant la pyramide, le château de Versailles pour recevoir
Vladimir Poutine, l’empereur du Japon ou 150 millionnaires high-tech et, enfin,
celui de Chambord pour célébrer son 40e anniversaire.
Une
prédilection annoncée par des déclarations antérieures – en 2015, il affirmait
déjà : « Dans la politique française, l’absent est la figure du roi, dont je
pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort » – et
confirmée jusque dans son programme, qui prévoyait de rétablir les chasses
présidentielles. Ce qui n’a rien d’un détail.
L’ego
comblé, le jeune homme allait pouvoir s’attaquer à son grand œuvre : bâtir
cette « start-up nation » où les « premiers de cordée » allaient tirer vers les
cimes ces « Gaulois réfractaires ». Au pas de charge : suppression de l’ISF et
allègement de l’impôt sur les profits financiers pour les uns, réformes
restrictives du droit du travail ou des allocations chômage et baisse des APL
pour les autres. Cinq euros en moins sur les APL ! Mais qu’est-ce qui peut bien
passer par la tête d’un dirigeant pour accoucher d’une aussi mauvaise idée ? La
brume des sommets obscurcit-elle le jugement au point de lui faire oublier le
poids des symboles ? C’était donc ça le « en même temps » macronien, des
offrandes pour ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont
besoin de tout ?
Mais c’est
le premier été du quinquennat, et tout semble encore permis au conquérant de
l’Élysée. Malgré quelques protestations, le nouveau monde impose ses lois grâce
au soutien de sa majorité obéissante et reconnaissante.
Premier
grain de sable à l’été 2018, l’affaire Benalla et son traitement rocambolesque,
qui jette une lumière crue sur la conception et les pratiques du pouvoir.
Avec
l’automne, un vent se lève, une révolte inattendue et pourtant évidente : des
femmes et des hommes en jaune envahissent les ronds-points et les
Champs-Élysées, naturellement accompagnés par une très faible minorité qui
prétexte le port de la chasuble pour casser plutôt que pour revendiquer, une
revendication légitime qui emporte l’adhésion de l’opinion, contraignant le
gouvernement à un repli tactique : 10 milliards jetés à la hâte pour tenter
d’éteindre la colère sociale.
Trop tard.
Les sacrifiés de la mondialisation ultralibérale veulent plus. Plus de moyens,
certes, mais aussi plus de pouvoirs, notamment celui de contrôler ceux dont la
mission est de les représenter.
Après la
carotte, vient le temps du bâton. Une répression brutale, policière, avec mains
arrachées et manifestants éborgnés, mais aussi judiciaire, avec une distribution
massive de condamnations fermes. Pendant que les pouvoirs exécutif et judiciaire
répriment, les législateurs ferraillent pour imposer une réforme des retraites
dont une majorité des Français ne veut pas.
Occupés à
bâtir leur nouveau monde, les responsables n’accordent qu’une attention
distraite à un virus agressif qui, parti de Chine, va très vite ravager la
planète et envahir la totalité de l’espace politique, donnant à nos gouvernants
l’occasion de montrer l’étendue de leur compétence.
Dans les
hôpitaux, la situation est dramatique. On manque de tout, de masques, de gel, de
tests, de respirateurs, de lits et de personnels en réanimation. Le 29 février,
après que le Covid-19 a fait ses premières victimes en France, Édouard Philippe
convoque un conseil des ministres extraordinaire consacré au virus. Une grande
décision en ressort : utiliser le 49-3 pour faire adopter la réforme des
retraites !
Alors que
l’épidémie progresse, se faisant pandémie, le pouvoir s’affole, s’agite comme un
poulet sans tête. Sur quoi s’interroge l’exécutif aux premiers jours de mars ?
Mais sur le maintien des municipales, bien sûr ! La veille du premier tour, le
premier ministre joue les contorsionnistes, invitant les Français à rester chez
eux, mais, en même temps, à aller voter. Chapeau l’artiste !
Pendant que
nos voisins allemands se mettent en ordre de bataille, le gouvernement français
peaufine sa communication.
Une seule
stratégie, mentir.
Relayant le
discours présidentiel, l’équipe gouvernementale multiplie les déclarations
absurdes et contradictoires. Ainsi affirme-t-on successivement qu’il ne s’agit
que d’une « grippette », que l’épidémie, comme le nuage de Tchernobyl, ne
touchera pas la France – alors même qu’à notre frontière sud, l’Italie est
frappée –, puis qu’elle est « sous contrôle », avant de devoir avouer la gravité
de la situation.
Sur la
question cruciale des masques de protection, la parole officielle est
schizophrène : aux premiers temps, leur utilité est affirmée. D’ailleurs, il y
en a des millions en stock, prêts à être distribués à la population en cas de
besoin. La menace virale se précisant, les masques sont soudain déclarés
inutiles, voire dangereux puisqu’on ne sait pas s’en servir. Ce qui est fort
opportun, puisque les stocks se sont volatilisés.
Pschitt…
Plus de
masques.
Pas même de
quoi équiper tous les soignants qui doivent monter au front armés de leur seul
courage. Bon, d’accord, pas de masques, mais ils arrivent. Quand ? Mais demain,
bien sûr ! Hélas, les jours et les semaines passent, la pénurie persiste.
Ignorés, méprisés et matraqués quelques semaines plus tôt, les soignants sont
désormais portés aux nues.
Pour le
commun des Français, le confinement est la règle, chômage technique pour les
uns, télétravail pour les autres. Tous les Français ? Non. Pour les caissières,
les livreurs, les éboueurs, les policiers ou les pompiers, l’activité doit se
poursuivre, quels que soient les périls. Eux qui formaient le gros des
bataillons en gilet jaune, naguère vilipendés, sont désormais officiellement
essentiels. Exit les premiers de cordée, place aux premiers de corvée.
Le
23 avril, dans une adresse solennelle à la nation, le président Macron annonce
enfin le déconfinement pour le 11 mai. Pourquoi le 11 plutôt que le 5 ? Pourquoi
mai plutôt que juin ? Parce que.
Deux
semaines plus tard, le premier ministre en dévoile les conditions. Acte 1 :
réouverture des crèches et des écoles primaires. Curieux puisqu’elles avaient
été les premières à être fermées, avant même le début du confinement, au motif
qu’elles étaient un lieu hautement favorable à la propagation du virus…
Évidemment économique – il s’agit bien sûr de libérer les parents de
l’obligation de garder leurs jeunes enfants, pour leur permettre de reprendre le
travail –, la véritable raison de ce choix sera passée sous silence, voire niée,
alors même qu’elle est audible : vouloir éviter l’effondrement total de
l’activité et son cortège de drames est après tout une motivation hautement
respectable.
Empêtré
dans ses mensonges et ses omissions, le pourvoir tergiverse. Très vite, le
discours s’infléchit : l’obligation de retourner en classe ne s’appliquera pas
systématiquement. Les maires, les préfets pourront décider, ou non, de s’y
conformer.
Mieux, les
parents seront libres de garder leurs enfants à la maison. Dans les milieux
favorisés, on n’hésitera guère. Mais dans les milieux plus modestes, le dilemme
est cornélien. Alors que le chômage enfle, dois-je exposer mon enfant au risque
de tomber malade, ou accepter l’éventualité de perdre mon emploi ? Et si les
parents sont d’avis contraires, le couple pourra-t-il résister, notamment si les
choses tournent mal ? Questions sans réponses…
Une bonne
nouvelle, pourtant : les masques arrivent. Des masques en tissu, lavables et
réutilisables. Efficaces ? « Oui, dit le Pr Grimaldi, contre la transmission du
virus. Mais comme ils n’empêchent pas le porteur d’être infecté lui-même, la
mesure ne vaut que si elle s’impose à tous, dans l’espace public au
moins. » Prisonnier de son discours récent, le gouvernement ne peut se résoudre
à rendre obligatoires partout ces masques qu’hier encore il déclarait
inutiles. « Pourtant, ajoute le Pr Grimaldi, on a le droit de se tromper, mais
le devoir de reconnaître ses erreurs. »
Au rythme
où s’enchaînent les événements, ce droit à l’erreur pourrait bien m’être utile,
mes propos risquant de devenir rapidement caducs, tant les stratégies
gouvernementales oscillent, sinon à la vitesse de la lumière, au moins à celle
où se propage le virus.
En termes
de gestion et de communication de crise, je ne sais pas qui aurait pu faire
mieux, mais je ne vois pas qui aurait pu faire pire.
En mettant
au jour ses insuffisances, cette crise pourrait-elle être l’occasion d’une
refonte radicale de notre démocratie ? Dans un discours célèbre, Churchill
affirmait que c’était là « le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les
autres ». Mais, ajoutait-il aussitôt, « la démocratie n’est pas un lieu où on
obtient un mandat déterminé sur des promesses, puis où on en fait ce qu’on
veut ».
Si l’on
s’accorde pour ne pas changer de système, alors il faut changer LE système.
Mais
l’urgence est ailleurs. Déjà insupportables, les inégalités ont explosé avec la
pandémie. Confinés dans des logements exigus ou contraints d’affronter les
périls, les plus fragiles vivent des jours terriblement difficiles. Et leurs
lendemains ne chantent pas. Après la crise sanitaire, ils seront sûrement les
premières victimes de l’inévitable catastrophe économique et sociale.
Que faire ?
L’État ne
pouvant pas tout, il me paraît impératif d’innover. Comment ? En demandant aux
plus grosses fortunes une solidarité envers les plus démunis. Cette idée, juste
et légitime, pourrait prendre la forme d’une contribution exceptionnelle,
baptisée « Jean Valjean », conçue comme une forme d’assistance à personnes en
danger, financée par les patrimoines français de plus de 10 millions d’euros,
sans acrobaties, à travers une taxe progressive de 1 % à 5 %, avec une franchise
pour les premiers 10 millions d’euros.
À période
exceptionnelle, contribution exceptionnelle. Même si j’applaudirais évidemment
tout amendement visant à pérenniser cet effort de réduction des inégalités.
Après tout, une fois peut devenir coutume.
D’après les
économistes que j’ai pris soin de consulter, cette contribution devrait
représenter environ 36 à 37 milliards d’euros, qui seront distribués aux quelque
21,4 millions de foyers trop pauvres pour être assujettis à l’impôt sur le
revenu.
Compte tenu
de l’urgence, l’État assurerait la trésorerie et abonderait marginalement la
collecte, leur distribuant sans délai et sans prélèvement, la somme de 2 000 €,
à charge pour lui de recouvrer ultérieurement le produit de la contribution
« Jean Valjean ».
Même si je
ne doute pas un instant que les plus riches de nos concitoyens se réjouiront de
l’occasion ainsi offerte de montrer leur patriotisme et leur générosité, il me
paraît prudent que les législateurs mettent en place des sanctions suffisamment
dissuasives pour décourager les improbables mauvaises volontés. Je pense ici,
surtout, à nos compatriotes domiciliés fiscalement à l’étranger, évidemment
conviés à manifester leur solidarité.
Mon rôle
n’est évidemment pas d’entrer dans le détail de ces sanctions. Je voudrais
néanmoins en proposer une, essentiellement symbolique – car je crois, moi, à la
force du symbole : alléger les réfractaires de leurs pesantes décorations (Ordre
du mérite ou Légion d’honneur, par exemple) pour leur permettre de gambader
librement dans les couloirs des hôpitaux étrangers, voire français, où ils
seraient évidemment les bienvenus après avoir refusé de financer notre système
de santé national et plus généralement notre service public. En un mot, leur
pays.
Bien sûr,
je sais que ces précautions seront sans nul doute inutiles, tous ces privilégiés
étant bien conscients de ce qu’ils doivent au pays qui les a formés et souvent
enrichis. Mais la confiance n’excluant pas la prudence, de telles dispositions
ne sauraient nuire.
Après cette
mesure d’urgence, il sera temps de nous pencher sur les moyens de réparer notre
démocratie. Comment ? On pourra s’étonner que je me pose la question et plus
encore que j’essaie d’y répondre. Alors, sans prétendre détenir des solutions –
j’ai gardé le sens du ridicule –, je me risque à évoquer quelques pistes de
réflexion.
Instituer
des contre-pouvoirs. La Constitution de la Ve République avait été taillée sur
mesure pour le général de Gaulle. Un costume bien trop grand pour ses récents
successeurs. D’autant que, depuis l’instauration du quinquennat, le président
dispose toujours, et pendant toute la durée de son mandat, d’une franche
majorité au Parlement. Élue en même temps que lui, grâce à lui et sur son
programme, l’Assemblée nationale a logiquement la même couleur que l’Élysée et
le législatif n’a donc pas vocation à s’opposer à l’exécutif.
Quant au
pouvoir judiciaire, son indépendance n’est que théorique, tant il est simple de
le contrôler par le jeu des nominations et des promotions. Depuis Montesquieu,
qui a théorisé la séparation des pouvoirs (il n’en connaissait que trois, lui),
un quatrième s’est imposé : la presse. Problème : neuf milliardaires en
possèdent l’immense majorité, on ne s’étonnera donc pas que l’intérêt des
puissants soit ménagé dans le traitement de l’information. Impuissante
politiquement, la contestation s’exprime là où elle le peut encore, dans la rue
et dans les sondages d’opinion.
Responsabiliser les élus. Les élus devront être comptables de leur action devant
le peuple dont ils ont obtenu la confiance. Une élection, c’est quoi ? C’est
l’histoire d’un mec qui arrive et qui dit : « Faites-moi confiance, voilà ce que
je vais faire », et qui, une fois élu, ne le fait pas. À la place, il fait autre
chose ou rien. Eh bien non, ça ne peut plus marcher comme ça. En cas de
défaillance, il est nécessaire qu’ils puissent être démis de leur fonctions,
démocratiquement, c’est-à-dire si une fraction de citoyens le propose et si une
majorité d’électeurs l’exige.
Insistons :
cette mesure doit s’appliquer à tous les élus, jusqu’au président de la
République, qui, en France, ne peut être démis par personne en cours de mandat,
ni même être jugé depuis la scandaleuse décision du Conseil constitutionnel sous
la présidence du douteux Roland Dumas.
Sanctionner
sévèrement les dérives, pour interdire l’alliance mortifère entre les copains et
les coquins. Depuis des décennies, aucun élu, même le plus corrompu, ne craint
les rigueurs de la loi. Il y a à cela une excellente raison : la prison, c’est
pour les autres. Eux pourront toujours solliciter les meilleurs avocats et
multiplier les procédures des décennies durant, jusqu’au moment où les juger
n’aura plus aucun sens.
D’où une
proposition en trois points :
Rendre
passible de longues années de prison ferme tout acte de corruption avérée d’un
élu. Parce qu’elle menace dangereusement la démocratie, en décourageant le vote
notamment, la corruption politique me paraît un crime plus grave qu’un braquage
de banque. Excessif ? Je ne pense pas. Enfant, je me souviens que, sur les
billets de banque, il était inscrit que « la fabrication de fausse
monnaie [était] passible des travaux forcés à perpétuité ». Pas une goutte de
sang versée, pourtant, mais une atteinte criminelle au bien commun.
Définir des
couloirs judiciaires dédiés, pour éviter qu’on ne juge que des cadavres.
L’ensemble des procédures, appel et cassation compris, devra être bouclé dans
les 12 mois suivant l’ouverture de l’instruction.
Augmenter
fortement la rémunération des hommes et des femmes qui choisiront de servir la
collectivité avec compétence, zèle et intégrité. Pourquoi ? Pour avoir les
meilleurs. Pour leur éviter la tentation. Et pour rendre inexcusable qu’ils y
cèdent.Constitutionnelles, électorales ou judiciaires, ces propositions de
réforme peuvent apparaître éloignées des préoccupations immédiates, en ces temps
troublés surtout.
Je les
crois pourtant essentielles. Même si elles ne résolvent pas l’ensemble des
problèmes auxquels notre époque est confrontée, elles m’apparaissent nécessaires
pour rétablir l’indispensable confiance du peuple en ses représentants, enfin
comptables de leurs promesses comme de leur action, et responsables de leurs
erreurs.