Clic
Un conte aquatique
Les chansons (et écrits)
sociales, sociétales, politiques
de notre ami Gauvain Sers
"Mr le Ministre de l'Éducation Nationale"
A Carlos Martens Bilongo, toi qui est né içi
"RETOURNE EN AFRIQUE"
La Grande Boucle
C'est chaque jour une
partie d'échec
Entre un peloton, une
échappée
C'est les souvenirs qui
vont avec
Toutes ces aprèms de canapé
C'est mon grand-père qui
fait la sieste
Au début d'une
étape de
plaine
C'est moi qui l'réveille
quand il reste
Une p'tite quinzaine de
bornes à peine
C'est l'patrimoine vu
d'hélico
L'histoire d'un château
oublié
Tout c'qu'on dit pas dans
les dicos
Et la voix d'Jean-Paul
Ollivier
C'est tous ces vélos qui se
frôlent
Qu'on croit tout l'temps
qu'ils vont tomber
C'est l'équipier, le second
rôle
Qui pour un autre va tout
donner
C'est Poulidor deuxième,
hélas
C'est une chronique
d'Antoine Blondin
Les camping-cars déjà sur
place
Pour être aux premières
loges demain
C'est les lacets d'l'Alpe
d'Huez
Qu'on arrive jamais à nouer
C'est le sprinteur pas très
à l'aise
Quand y'a deux chiffres au
dénivelé
C'est inscrire le nom des
champions
Sur le bitume à la craie
blanche
C'est se libérer d'un bidon
Quand on sent bien que les
jambes flanchent
C'est le scénario idéal
Pour un p'tit jeu d'mot à
l'antenne
Un coureur victime d'une
fringale
En haut du col de la
Madeleine
C'est des casquettes à pois
partout
Qu'on porte qu'une seule
fois dans l'année
C'est des cuisses qui
brûlent plus que tout
Dans un virage des Pyrénées
C'est l'spectateur pas très
finaud
Qui fait chuter le maillot
blanc
Et la montagne de noms
d'oiseaux
Qu'on lui lance devant nos
écrans
C'est un jargon un peu
bizarre
Un grupetto, un coup
d'pédale
C'est des motos et des
écarts
Et toute cette foule
sentimentale
C'est un gamin qui lève les
bras
Pour imiter son favori
Quand tout l'été il
pédalera
Sur un vélo jaune je parie
C'est un gamin qui lève les
bras
Pour imiter son favori
Quand tout l'été il
pédalera
Sur un vélo jaune je parie
Sentiment étrange
T'as compris très tôt, depuis l'enfance
Que tu portes le maillot de la différence
Même quand tu marches droit, on te montre du doigt
Jamais tu sortiras sans tes papiers sur toi
Tu sais c'que c'est qu'être un bouc émissaire
Parce que ton père est né sur l'autre hémisphère
Toi tu n'les connais pas, les rues de Kinshasa
On te rabâche pourtant de retourner là-bas
Malgré tout ça, tu crois encore en l'être humain
Au verre à moitié plein
Malgré tout ça, tu as un sentiment étrange
Peut-être que le monde change
Dans la cour d'école au ballon prisonnier
On te choisissait toujours le dernier
Les histoires se répètent et tu ramasses les miettes
Jamais sur un CV t'as pu coller ta tête
Les remarques sournoises, les regards qui blessent
Préjugés qui glacent, contrôle au faciès
Chaque jour à la cafetière, le racisme ordinaire
Mais les petits ruisseaux font les grandes colères
Malgré tout ça, tu crois encore en l'être humain
Au verre à moitié plein
J'y suis pour rien
Révélée lors du concert de La Souterraine (Creuse) le Vend. 04/03/2022
La Colombe jaune et bleue
Ce
petit quatrin est excelent Mr Gauvain. Vous pouvez pas le faire un peu plus
long, s'il vous plait ?
Le Retour des Barbelés
J'avais prévu de vous parler de
jolies choses aujourd'hui. De poésie, de tolérance, de verre-à-moitié-plein. Un
peu d'espoir dans ce monde de brutes. Il paraît qu'on en a besoin. Mais comment
veux-tu parler d'autre chose ? Comment veux-tu faire comme si de rien n'était ?
Comment veux-tu détourner le regard ? Ça se passe pas sur une autre planète,
c'est pas à des années-lumières, c'est pas sur la Lune. Même si ça nous paraît
totalement lunaire. C'est juste là, sur notre propre continent, aux portes de
l'Europe. Même pas besoin de prendre le ferry. C'est nos frères, nos cousins,
nos alliés. Bien sûr, on pensait ne plus jamais avoir à revivre ça. Qu'on avait
appris des erreurs du passé. Que le rétroviseur nous avait donné une bonne
leçon. Ça appartenait aux livres d'Histoire, à la vieille génération, celle de
nos grands-parents. Les poilus, les résistants. On se disait que c'était du
bluff, des manœuvres politiques, des tentatives de dissuasion. Juste des
oligarques en cravates et aux égos surdimensionnés qui jouent une petite partie
d'échecs sur le dos des innocents. Évidemment, on se disait qu'il n'oserait
jamais passer à l'action. Eh ! On est au XXIème siècle quand même ! On a
d'autres chats à fouetter... D'autres galères à gérer. Une petite pandémie
doublée d'une urgence climatique, ça fait déjà du pain sur la planche. Et puis
paf ! Comme si ça suffisait pas, on en remet une petite couche. Et pas des
moindres. Une bonne guerre des familles pour débuter l'année en douceur. Le
retour des barbelés. Le bruit des bottes. Le silence et puis le vacarme
étourdissant. Décidément, l'être humain n'en aura jamais fini de nous décevoir.
Soutien incommensurable au peuple Ukrainien. Et joyeuse guerre à tous.
Ta place dans ce monde
Paroles
Ce soir, c'est l'automne dans ta tête
Et t'iras pas faire la fête sur la piste
Le mot d'excuse inventé
Tu restes seul à écouter, des chansons tristes
Pour chasser ta mélancolie
Il y a des notes d'espoirs dans ton lit
Dans la voix du chanteur qui gronde
Toi tu cherches ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Tu dis qu'on vit une drôle d'époque
Et combien prennent des médocs
Pour s'endormir
Tu sais qu'ailleurs il pleut des bombes
Qu'il en faudra des colombes
Pour s'en sortir
Toujours allongé dans ton plume
Tu presses le bouton du volume
Pour que les émotions t'inondent
Et tu cherches ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Tu rêves, d'un grand amour à vivre
Pourquoi pas écrire un livre et voyager
Jamais faire partie du troupeau
Et puis planter le drapeau, de la liberté
Entre tous ceux qui réussissent
Et sur les réseaux le brandissent
Tu doutes de toi à chaque seconde
Mais tu as ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Comme toi, pendant que danse la ville
Je me demande si je suis pile
À la bonne place
Au fond, je crois qu'on est des millions
À se poser la question
Devant la glace
Sur le parking des gens heureux
Il faut parfois tourner un peu
Pour trouver une place dans la ronde
Et pourvu qu'elle te corresponde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde, qui gronde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Paroles Gauvain Sers
Assise sur l'canapé tout près du téléphone
Je voudrai pas rater le moment où ça sonne
Vu mes problèmes de hanches, faut pas faire de folie
Et demain c'est Dimanche, même s'ils annoncent la pluie
C'est le jour que j'attends, ma p'tite fille doit passer
Ça fait tellement longtemps que la date est cochée
Sur l'calendrier blanc que j'achète aux pompiers
Ils sont tellement charmants et font un beau métier
Si j'habite près d'Paname, comme disent les jeunes maintenant
Moi j'dis comme les vieilles dames, que c'est plus comme avant
Ça va faire soixante berges que j'fréquente ma banlieue
Si longtemps qu'ma concierge me jalouse un p'tit peu
Oh j'en sais un rayon sur la vie du quartier
Chaque jour sur mon balcon, je sirote un rosé
Devant ces barres de béton c'est l'même soleil qui brille
C'est toujours c'que j'réponds quand m'demande ma p'tite fille
J'ai si peur du coup d'fil qui repousserait sa venue
Le palpitant fragile, je redoute l'imprévu
Ma p'tite fille est très prise, vous devriez la voir
Elle monte son entreprise, elle est belle comme le soir
Mon mari fait faux bond, depuis une décennie
Sa photo dans l'salon n'a pas encore jauni
Et j'en parle toujours avec les yeux qui brillent
J'dis qu'c'est ça l'grand amour quand m'demande ma p'tite fille
Assise sur l'canapé, tout près du téléphone
Qui n'a jamais sonné et vraiment ça m'étonne
Avec tous leurs sondages, les réclam', les enquêtes
Il parait qu'à mon âge, j'suis la cible parfaite
Ça y est cette fois c'est sûr, elle viendra pour de bon
Au milieu d'ma figure, mon sourire en dit long
Assise sur l'canapé près d'un meuble de famille
Les pas dans l'escalier, j'reconnais ma p'tite fille
LES
GENS DE L'OMBRE
Paroles
Gauvain Sers
Tu ne les verras pas ni sous la
lumière d'un projecteur
Ni agiter les bras pour qu'on
n'voit qu'eux dans la foule
Mais dans l'anonymat ils
s'plient en 4 jusqu'à pas d'heure
Et ne conçoivent pas que leur
dignité nous chamboule
On les applaudit pas et
pourtant, et pourquoi
Ils sont là et en nombre, les
gens de l'ombre
Ils ne se plaindront pas et
pourtant y'a de quoi
Ils déblaient les décombres, les
gens de le l'ombre
Sans s'inventer un rôle ils ne
font pas d'vague pas d'histoire
Mais d'une tape sur l'épaule ils
vous réconfortent sans l'savoir
Quelque soit le parcours ils
n'étaleront pas leurs problèmes
S'ils sont discrets toujours,
leurs mains abîmées parlent d'elles même
On les applaudit pas et
pourtant, et pourquoi
Ils sont là et en nombre, les
gens de l'ombre
Ils ne se plaindront pas et
pourtant y'a de quoi
Ils déblaient les décombres, les
gens de le l'ombre
Ils ne courent pas après les
médailles, les titres, les honneurs
Quelques mots suffiraient pour
que resplendisse leur pudeur
Mais dans l'indifférence loin de
l'élite et de leur mépris
Sans relâche ils avancent les
pieds plantés dans la vraie vie
On les applaudit pas et
pourtant, et pourquoi
Ils sont là et en nombre, les
gens de l'ombre
Ils ne se plaindront pas et
pourtant y'a de quoi
Ils déblaient les décombres
On les applaudit pas et
pourtant, et pourquoi
Ils sont là et en nombre, les
gens de l'ombre
Ils ne se plaindront pas et
pourtant y'a de quoi
Ils déblaient les décomres
Gauvain Sers nous raconte l’histoire de ce morceau : EN QUARANTAINE
« En voilà une chanson qui n’aurait jamais dû voir le jour. Primo, parce qu’on s’attendait pas à une telle pagaille. Même les meilleurs bookmakers, même les plus grandes voyantes n’avaient rien vu venir. Deuxio, parce qu’après avoir encaissé les premiers uppercuts, il a fallu s’adapter. C’est quand même pas un confinement total qui va nous empêcher de faire des chansons, si ? D’ailleurs, j’ai pondu un texte la première nuit sur cette mise en quarantaine forcée. Et si je tendais une perche à tous les compositeurs qui rôdent par ici ? Pour en faire une sorte de chanson collaborative entre musiciens cloîtrés chez eux. Un ping-pong chansonnesque.
Des centaines d’écoutes plus tard (et quelques choix cornéliens aussi), PATATRAS. L’évidence. Le coup de cœur pour la mélodie de Manu Senard. On ne se connaissait ni d’Eve ni d’Adam y’a encore une dizaine de jours. Et maintenant, on a collaboré ensemble. Écrite à Paris, composée en Vendée, un passage par Pantin pour finir mixée et masterisée en Normandie. Sans se voir, évidemment. Avec les moyens du bord, forcément. Mais avec l’envie folle de créer et de continuer à faire de la musique, tout simplement.
C’est quand même une belle histoire pour une chanson qui n’aurait jamais dû voir le jour. »
Les bénéfices seront reversés à la Fondation Hôpitaux de France pour venir en aide aux soignants qui travaillent d’arrache-pied jour et nuit
A noter que Gauvain avait enregistré chez lui début avril En première ligne, présentée comme la face B
PARAIT QU'ON S'HABITUE*
*Ce poème a été lu dans la cour de la Sorbonne le 21 oct.2020, lors de l'hommage de la Nation à Samuel Paty
NOTRE DRAME*
*au lendemain de l'incendie de Notre Dame de Paris
*********....********
*
« SI ON EST AU SMIC, IL NE FAUT PAS DIVORCER »
: Suite
à ces propos scandaleux de la chroniqueuse Julie
Graziani dans l’émission « 24H Pujadas »
sur LCI et au tollé provoqué, Gauvain
s’est lui aussi offert un pamphlet !
LES OUBLIÉS
Paroles Gauvain Sers
Devant le portail vert de son école primaire
On le reconnaît tout de suite
Toujours la même dégaine avec son pull en laine
On sait qu'il est instit'
Il pleure la fermeture à la rentrée future
De ses deux dernières classes
Il paraît que le motif c'est le manque d'effectif
Mais on sait bien ce qui se passe
On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leurs soucis
À vouloir regrouper les cantons d'à côté en 30 élèves par salle
Cette même philosophie qui transforme le pays en un centre commercial
Ça leur a pas suffit qu'on ait plus d'épicerie
Que les médecins se fassent la malle
Y'a plus personne en ville
Y'a que les banques qui brillent dans la rue principale
On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leurs soucis
Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points
Qui font tourner les têtes
Qu'il est triste le préau sans les cris des marmots
Les ballons dans les fenêtres
Même la p'tite boulangère se demande ce qu'elle va faire
De ses bon-becs qui collent
Même la voisine d'en face elle a peur, ça l'angoisse
Ce silence dans l'école
On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leurs soucis
Quand dans les plus hautes sphères, couloirs du ministère
Les élèves sont des chiffres
Y'a des gens sur le terrain de la craie plein les mains
Qu'on prend pour des sous-fifres
Ceux qui ferment les écoles, les cravatés du col
Sont bien souvent de ceux
Ceux qui ne verront jamais ni de loin ni de près
Un enfant dans les yeux
On est les oubliés
La campagne, les paumés
Les trop loin de Paris
Le cadet de leurs soucis
On est troisième couteau
Dernière part du gâteau
La campagne, les paumés
On est les oubliés
Devant le portail vert de son école primaire
Y'a l'instit' du village
Toute sa vie, des gamins
Leur construire un lendemain
Il doit tourner la page
On est les oubliés
*Sa chanson est inspirée par la fermeture del'école
primaire de Ponthoile, dans la Somme. C'est son ancien instituteur, Jean-Luc
Massalon, qui a contacté Gauvain Sers par écrit : « Je savais qu'il serait
touché par notre histoire
LES ESCROCS
Paroles Gauvain Sers
Les escrocs à l'époque
Braquaient toutes les banques
Les bijoux , les breloques
Ils se cherchaient une planque
Ils avaient malgré tout
De la classe, de l'allure.
Un code d'honneur surtout
Pour guider leurs chaussures
Les escrocs d'aujourd'hui
Ni braquage, ni magots
Dans les grandes industries
Ils se planquent tout en haut
Ils suivent le plan de bataille
Et le cadet de leurs soucis
C'est le code du travail
Aux escrocs d'aujourd'hui ( bis)
Les escrocs à l'époque
À l'école de la rue
Ce n'était que provoc
Tous les mots étaient crus
Fallait pas toucher
À un cheveu de leurs frères
Sans quoi t'aller te cogner
Les représailles derrière
Les escrocs d'aujourd'hui
En école de commerce
Avec ce qu'ils ont appris
D'illusions ils nous bercent
Même quand les affaires brillent
Ils dégraissent à tout prix
Ils en brisent des familles
Les escrocs d'aujourd'hui ( bis)
Les escrocs à l'époque
Que du noir sur leurs fringues
À la bouche une p'tite clope
A la ceinture un flingue
Et leurs seuls vrais ennemis
C'était les flics sur place
Qui rôdaient près du nid
Quand ils montaient un casse
Les escrocs d'aujourd'hui
Leurs costards coûtent un bras.
À la bouche le mépris
De tout ce qui vient d'en bas.
Le pays n'en peut plus
Les usines sont parties
Leur ennemie c'est la rue
Aux escrocs d'aujourd'hui (bis)
Les escrocs à l'époque
Connaissaient la chanson
ne niaient pas en bloc
Assumaient la prison.
Pas question de trahir
Même pour sauver sa peau
Et pour ça rien à dire
On est pas tous escrocs
Les escrocs d"aujourd'hui
Laissent des gens sur le carreau
Et jamais de leur vie
Ne verront les barreaux
Leurs avocats béton
Les mettront à l'abri
Ils nous prennent pour des cons
Les escrocs d'aujourd'hui ( quarter)
Quand on voit les escrocs
D'hier et d'aujourd'hui
Quand les uns rêvaient trop
Quand les autres licencient
Quand on voit les escrocs
D'hier et d'aujourd'hui70
Je ressens un peu trop
Comme de la nostalgie
Y' A PLUS DE SAISONS
Paroles Gauvain Sers/ Nino Vella
C'est vrai qu'il fait un temps superbe
Pour un dimanche de février
Y a ceux qui bronzent déjà sur l'herbe
Et ceux qui s'inquiètent des degrés
Les éléments sont en colère
Et les décideurs font la loi
Quand un expert montre la terre
L'industriel regarde le doigt
Et quand il rentre à la maison
Il dit "franchement, y a plus de saisons"
Pendant que des mecs en costards
Nous garantissent que tout va bien
On se demande s'il est trop tard
Et ce qu'on peut faire au quotidien
Tous ensemble sur le même bateau
Les femmes et les enfants d'abord
Y a qu'à regarder les infos
Les drames, les ouragans dehors
Les incendies sont en option
Non mais franchement, y a plus de saisons
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
C'est ma grand-mère qui avait raison
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
Le ciel est noir à l'horizon
On se dit que l'homme est capable
Autant du meilleur que du pire
Et toutes ces images nous accablent
Quand un autre continent transpire
On a construit des grands musées
Des cathédrales et des jocondes
On va quand même pas préserver
La beauté naturelle du monde
Y a pas urgence de toutes façons
Les océans vous le diront
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
C'est ma grand-mère qui avait raison
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
Le ciel est noir à l'horizon
On regarde nos mômes jouer aux billes
Dans les caniveaux de la planète
On s'inquiète du soleil qui brille
Comme une épée au-dessus de leur tête
Qu'est-ce qu'il en sera dans cent ans?
Est-ce que la Terre pourra tourner
Quand leurs automnes seront nos printemps
Quand leurs hivers seront nos étés?
Et aux futures générations
Est-ce qu'on va demander pardon?
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
C'est ma grand-mère qui avait raison
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
Le ciel est noir à l'horizon
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
C'est ma grand-mère qui avait raison
Y a plus de saisons
Y a plus de saisons
Le ciel est noir à l'horizon
L'ETUDIANTE *
Parole Gauvain Sers
J'habite en placard parisien
Pour 600 balles 9 mètre carré
Vivre à paris c'est pas rien
Quand les parents peuvent pas casquer
Je suis à la fac toute la journée
En langues étrangères appliquées
Le soir c'est la mienne qui s'applique
Pour satisfaire des hommes pleins de fric
J'sais pas si on est tous égaux
En attendant j'ai deux métiers
Pour pouvoir remplir mon frigo
Je suis étudiante, c'est compliqué
Je suis pas le genre de petite merdeuse
Qui s'offre un mec de cinquante ans
Pour courir s'acheter bien heureuse
Le tout dernier sac Saint-Laurent
Dans les bras d'un type plus âgé
Le genre qui pourrait être mon père
Si il est pas beau, il a payé
Et moi je perds tous mes repères
Comme dans un bon Tarantino
Je vois des mallettes pleines de billets
Pour pouvoir remplir mon frigo
Je suis étudiante, c'est compliqué
Au tout début je voulais pas le croire
Je suis pas de celle qui font le trottoir
Mais un pseudo et un mot de passe
Te font passer des pâtes au passe
Mon père travaille comme ouvrier
Ma mère galère comme infirmière
Lui me croit serveuse au café
Elle n'ose pas lui dire ma pauvre mère
Je fais plus vieux métier du monde
Et pourtant j'adore étudier
Mais pour remplir mon micro-onde
Je suis étudiante et t'as deviné
Bientôt tout sera derrière moi
Bientôt j'aurai un vrai métier
C'est juste l'histoire de quelques mois
Pour les frais de scolarité
Bientôt je vais me repentir
Bientôt j'aurai un petit-ami
Je n'en peux plus de leurs mentir
Peut-être qu'un jour j'aimerais Paris
J'sais pas si on est tous égaux
Mais moi demain mon vrai boulot
Il me remplira l'estomac
J'serai traductrice pour le cinéma
J'sais pas si on est tous égaux
Mais moi demain mon vrai boulot
Il me remplira l'estomac
Je serai traductrice pour le cinéma
* Quand les petits boulots ne suffisent plus à se payer les études: la prostitution étudiante concernerait environ 50.000 jeunes selon un syndicat étudiant!
AU PAYS DES LUMIERES
Paroles Gauvain Sers
Pas facile ce matin
De se voir dans la glace
Sans songer aux gamins
Aux mômes qui boivent la tasse
Juste là à nos pieds
Sur nos côtes ensablés
Là où quand on y pense
On passe toutes nos vacances
Au pays des lumières
Y a plus d'interrupteurs
Notre phare dans la mer
N'était qu'un leurre
Parcours du combattant
Pour en arriver là
Le passeur, les truands
Les regards vers le bas
Dans nos fauteuils en cuir
S'il y avait ce courage
Y aurait rien à écrire
Y aurait plus de naufrage
Au pays des lumières
Faut changer l'éclairage
Pour que nos ministères
Voient le carnage
Si par chance ils arrivent
Dans leurs bateaux de fortune
À rejoindre la rive, à décrocher la lune
Y a des gens pour brandir
Encore cette phrase immonde
On n'peut pas accueillir
Toute la misère du monde
Au pays des lumières
Tout ces slogans m'écœurent
On retourne en arrière
Et ça fait peur
C'est bien d'humanité
Dont ici nous parlons
Quelles que soient les idées
Les points de vue, l'opinion
Aux larmes citoyens
Faudrait se mettre à leur place
Pour pouvoir le matin
Se regarder dans la glace
Au pays des lumières
Il n'est jamais trop tard
Pour que nos réverbères
Deviennent des phares
Au pays des lumières
Il n'est jamais trop tard
Pour que nos réverbères
Deviennent des phares
Au pays des lumières
Il n'est jamais trop tard
Pour que nos réverbères
Deviennent des phares
Premier plateau de « On N'est Pas Couché ». Critique particulièrement virulente de la chroniqueuse Catherine Angot. Trois jours après l'émission, le chanteur réplique à l'écrivaine. Il a choisi de le faire en vers. Mais il ne veut pas « mettre sur un album » ce qui pourrait être les paroles d'une nouvelle chanson, car « ça serait donner trop d'importance à la cervelle de géranium qu'on paye avec nos redevances ».u
ièrement virulente.ENTRE RÉPUBLIQUE ET NATION
Paroles Gauvain Ser
C'est l'un de ces jours, marqués d'une croix
Au marqueur noir indélébile
Le genre de jour qu'on racontera
Dans quarante ans a sa petite fille
Les religions misent de côté
Rien que des humains qui se suivent
Et qui défendent leurs libertés
Je suis française avant d'être juive
Ça n'a jamais été si fou
De voir tout un peuple debout
Ça n'a jamais été si long
Entre République et Nation
C'est l'un de ces jours qui sera écrit
Dans tout les manuels d'histoire
Le silence plus fort que les cris
La peur étouffée par l'espoir
Les riverains ouvrent leurs fenêtres
Comme un calendrier de l'avant
Y'a quelque chose en train de naître
Y'aura un après, un avant
Comme une seule rue à sens unique
Entre Nation et République
Comme un boulevard devenu piéton
Entre République et Nation
Quand on veut tuer un journal
On en meurt à l'imprimerie
Même le hasard fait sa morale
Pour qu'en plein deuil on en sourit
Faites l'humour et pas la guerre
Les mains qui claquent à l'unisson
J'entends se briser les barrières
C'est la plus belle des chansons
Ça resteras toujours dommage
Une Marseillaise, en plein hommage
On est toujours un peu couillon
Entre République et Nation
Tout le monde n'est pas Charlie Hebdo
Trop de prophètes, de pères, de saints
Mais aujourd'hui Charlie fait le beau
Avec son crayon a dessins
Tendu bien haut vers le ciel
Les abonnés, les infidèles
Les combattants de l'amalgame
Française avant d'être musulmanes
Ça sera a jamais historique
On a même applaudit les flics
Et j'en ai chialé d'émotions
Entre République et Nation
Entre République et Nation
Entre République et Nation
Entre République et Nation
Entre République et Nation
MON FILS EST PARTI AU DJIHAD *
Paroles Gauvain Ser
C'était un gamin comme les autres
Et c'est tellement dur d'en parler
Je sais qu'au fond tout est d'ma faute
Comment j'ai pu être aveuglé
Je me repasse tous c'qu'il a dit
Et tous c'qu'il a pu me cacher
Les longues heures sur son ordi'
C'est là qu'ils sont venus l'chercher
Et j'ai rien vu, j'en suis malade
Mon fils est parti au djihad
Et j'ai rien vu, j'en suis malade
Mon fils est parti au djihad
Il était comme tous les ados
Plutôt gentil et réservé
Jamais une seule personne à dos
Un ballon rond au bout des pieds
Il rêvait d'être éducateur
Avant d'se faire endoctriner
Par leurs discours de prédateurs
Qui flairent la brebis égarée
C'est le cerveau en marmelade
Qu'mon fils est parti au djihad
C'est le cerveau en marmelade
Qu'mon fils est parti au djihad
C'était un gamin tout normal
Qui a grandi près de Vesoul
Puis la conversion radicale
Le nouveau nom qui en découle
Je ne souhaite ça a aucune mère
C'est l'aller simple pour l'enfer
Je peux pas croire ce qu'il a fait
J'peux même pas refaire son lit défait
Croyant aider des jeunes malades
Mon fils est parti au djihad
Croyant aider des jeunes malades
Mon fils est parti au djihad
Il avait l'âge des premières clopes
Et toute ma vie s'est arrêtée
Quand j'ai découvert cette enveloppe
"Maman, il faut pas t'inquiéter
Je pars aider les jeunes syriens
Promis je t'écrirai bientôt
Je t'aime fort", et puis plus rien
Plus de nouvelles, silence radio
J'me revois pleurer à la brigade
Mon fils est parti au djihad
J'me revois pleurer à la brigade
Mon fils est parti au djihad
Mais merde c'était rien qu'un gamin
Et hors de ma vue cette photo
Avec un fusil à la main
C'est pas lui, pas mon Pierrot
Lui qui avait horreur du sang
Lui qui aimait les jolies phrases
Il a tué des innocents
Ils en ont fait un kamikaze
Il s'est fait sauter à Bagdad
Mon fils est mort au djihad
Il s'est fait sauter à Bagdad
Mon fils est mort au djihad
*Cette chanson, Renaud m’a dit qu’il aurait bien aimé l’avoir écrite. C’est l’un des plus beaux compliments que j’ai entendu de ma vie. (Gauvain Sers)
HÉNIN - BEAUMONT *
Paroles
Gauvain Sers
J'habite ici depuis trente ans
Comme mes parents et puis les leurs
Ceux qui ramenaient de la mine d'antan
Un peu de charbon dans leur sueur
Je viens du Nord de l'hexagone
On est dimanche il est vingt heures
C'est ma terre depuis que je suis môme
Mais là, j'y ai honte d'y être facteur
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans ses suffrages
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans ses suffrages
Je déménage
Je déménage
Sous la terre de l'hécatombe
Je pense à mon grand-père enterré
Il doit se retourner dans sa tombe
Vu qu'il peut plus déménager
Je préfère qu'il reste dans le noir
Comme l'étaient ses ongles à la mine
Et je suis pas sûr qu'il voudrait voir
Flotter le drapeau bleu Marine
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine sur ses visages
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine sur ses visages
Je déménage
Je déménage
Je suis rien de plus qu'un petit facteur
Qui va au marché le mardi
Et qui est très observateur
Quand j'cligne de l'œil, j'photographie
Et si je te dis bonjour des yeux
En tendant tes lettres, tes factures
Je sais qu'il y a une chance sur deux
Que t'ai voté pour une ordure
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans le voisinage
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans le voisinage
Je déménage
Je déménage
J'habite ici depuis trente ans
Et je pensais pas que c'était possible
Comme si le chômage a vingt pour-cents
Rendait la bêtise transmissible
Le boulanger, les ouvriers
Et même des immigrés aussi
Comme si se tirer une balle dans le pied
faisait courir plus vite Pardi
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu que la haine n'est plus en cage
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Un peu comme tout ce qui est dégueulasse
Alors je me casse
Et je ramèneraient mes convictions
Au temps des prochaines élections
Pour que le front du maire dégage
Et déménage
Et déménage