Clic ci-dessus

  Clic Un conte aquatique

Clic  Virée acoustique en 2023

 

Les chansons (et écrits)

sociales, sociétales, politiques        

de notre ami Gauvain Sers



J’avais de nouveau 12 ans...






Si tu voyais Grand-mère

Le chêne d’Ouradour



1

J’n’oublie pas le 10 juin

Mille neuf cent quarante-quatre

Moi, le dernier témoin

Qu'ils n'ont pas pu abattre

Je ne suis qu'un vieux chêne

Planté là par hasard

Dans un coin de Haute-Vienne

Qui revient d'un cauchemar

2

J’n’oublie pas ce jour

Des tas d'hommes ici-bas

Venaient des alentours

Pour un peu de tabac

Et ce brave pâtissier

Qui s'inquiètait plutôt

De sauver sa fournée

Que de sauver sa peau

3

J'n'oublie pas toutes ces vies

Bienheureuses et paisibles 3

Cernées par des fusils

Qui les ont pris pour cible

Sur la place du champ d'foire

Ils ont fait ce samedi

D'un village sans histoire

Une immense tragédie



4

J’n’oublie pas le visage

De tous ces innocents

Des gamins de tout âge

Qui parlaient naïvement

Du match de dimanche

Autour d'un ballon rond

Ils n'ont pas eu la chance

De chausser les crampons


5

J’n’oublie pas dans l’église

Ces enfants et ces mères

La terreur, la surprise

L'incendie et l'enfer

J'n'oublie pas la seule ombre

Planquée dans les p'tits pois

Et j'n'oublie pas le nombre

De six cent quarante-trois


6

J’n’oublie pas l’euphorie

Des bourreaux satisfaits

Qui se sont resservis

Du champagne bien frais

Cette nuit là, j'ai compris

Qu'les Hommes pouvaient trinquer

Même à la barbarie

Les branches m'en sont tombés


7

J’n’oublie pas, comme Robert

Les rescapés d'la grange

Des héros ordinaires

Qu'ont refusé les anges

Pour transmettre leur mémoire

Et tout vous raconter

Pour que jamais l'Histoire

Ne puisse se répéter

D

8

De nos jours, les minots

Dans mon village martyr

Avancent sans dire un mot

Et ils peuvent ressentir

Ce qu'on n'est pas capable

D'expliquer dans les livres

Quand je vois leurs cartables

Moi, je me sens revivre


9

Dans cette lumière blafarde

J'entends voler les mouches

Y'a des gosses qui regardent

Les impacts de cartouches

La Peugeot 202

Est devenue un emblème

Ils rentreront chez eux

Mais n'seront plus les mêmes



Extrêmement ému d’avoir été invité

à lire mon texte

lors de la cérémonie commémorative des 80 ans du massacre d’Oradour survenu le 10 juin 1944

J' n'oublie pas le 10 juin

( Gauvain Sers)

10

Il paraît qu’aujourd’hui

Rue de la Renaissance

La vie se reconstruit

On retrouve l'insouciance

Quand l'orage est passé

Le Soleil apparaît

Qu'il est beau de rêver

À un monde de paix


11

J’n’oublie pas le 10 juin

Mille neuf cent quarante-quatre 10

Moi, le dernier témoin

Qu'ils n'ont pas pu abattre

Je ne suis qu'un vieux chêne

Mais je veillerai toujours

Pour que l'on se souvienne

Des 7 lettres d'Oradour







On l’invite à la télé



Le poster de Nadal



Gamin des champ.

Je pensais vivre...



Ménage à l’Assemblée

 

Le monde est fou

 Mr le Ministre de l'Éducation Nationale

A Carlos Martens Bilongo, toi qui est né içi

 RETOURNE EN AFRIQUE

 

 

 La Grande Boucle

1

C'est chaque jour une partie d'échec

Entre un peloton, une échappée

C'est les souvenirs qui vont avec

Toutes ces aprèms de canap

2

C'est mon grand-père qui fait la sieste

Au début d'une étape de plaine

C'est moi qui l'réveille quand il reste

Une p'tite quinzaine de bornes à peine

3

C'est l'patrimoine vu d'hélico

L'histoire d'un château oublié

Tout c'qu'on dit pas dans les dicos

Et la voix d'Jean-Paul Ollivier

4

C'est tous ces vélos qui se frôlent

Qu'on croit tout l'temps qu'ils vont tomber

C'est l'équipier, le second rôle

Qui pour un autre va tout donner

5

C'est Poulidor deuxième, hélas

C'est une chronique d'Antoine Blondin

Les camping-cars déjà sur place

Pour être aux premières loges demain

6

C'est les lacets d'l'Alpe d'Huez

Qu'on arrive jamais à nouer

C'est le sprinteur pas très à l'aise

Quand y'a deux chiffres au dénivelé 

7

C'est inscrire le nom des champions

Sur le bitume à la craie blanche

C'est se libérer d'un bidon

Quand on sent bien que les jambes flanchent

8

C'est le scénario idéal

Pour un p'tit jeu d'mot à l'antenne

Un coureur victime d'une fringale

En haut du col de la Madeleine

9

C'est des casquettes à pois partout

Qu'on porte qu'une seule fois dans l'année

C'est des cuisses qui brûlent plus que tout

Dans un virage des Pyrénées

10

C'est l'spectateur pas très finaud

Qui fait chuter le maillot blanc

Et la montagne de noms d'oiseaux

Qu'on lui lance devant nos écrans

11

C'est un jargon un peu bizarre

Un grupetto, un coup d'pédale

C'est des motos et des écarts

Et toute cette foule sentimentale

12

C'est un gamin qui lève les bras

Pour imiter son favori

Quand tout l'été il pédalera

Sur un vélo jaune je parie



13

C'est un gamin qui lève les bras

Pour imiter son favori

Quand tout l'été il pédalera

Sur un vélo jaune je parie

 



Sentiment étrange




T'as compris très tôt, depuis l'enfance

Que tu portes le maillot de la différence

Même quand tu marches droit, on te montre du doigt

Jamais tu sortiras sans tes papiers sur toi

Tu sais c'que c'est qu'être un bouc émissaire

Parce que ton père est né sur l'autre hémisphère

Toi tu n'les connais pas, les rues de Kinshas

On te rabâche pourtant de retourner là-bas

Malgré tout ça, tu crois encore en l'être humain

Au verre à moitié plein

Malgré tout ça, tu as un sentiment étrange

Peut-être que le monde change

Dans la cour d'école au ballon prisonnier

On te choisissait toujours le dernier

Les histoires se répètent et tu ramasses les miettes

Jamais sur un CV t'as pu coller ta tête

Les remarques sournoises, les regards qui blessent

Préjugés qui glacent, contrôle au faciès

Chaque jour à la cafetière, le racisme ordinaire

Mais les petits ruisseaux font les grandes colères









Malgré tout ça, tu crois encore en l'être humain

Au verre à moitié plein...





J'y suis pour rien

Révélée lors du concert de La Souterraine (Creuse) le Vend. 04/03/2022

 

La Colombe jaune et bleue

Ce petit quatrain est excellent Mr Gauvain. Vous pouvez pas le faire un peu plus long, s'il vous plaît ?

 

Le Retour des Barbelés

 

J'avais prévu de vous parler de jolies choses aujourd'hui. De poésie, de tolérance, de verre-à-moitié-plein. Un peu d'espoir dans ce monde de brutes. Il paraît qu'on en a besoin. Mais comment veux-tu parler d'autre chose ? Comment veux-tu faire comme si de rien n'était ? Comment veux-tu détourner le regard ? Ça se passe pas sur une autre planète, c'est pas à des années-lumières, c'est pas sur la Lune. Même si ça nous paraît totalement lunaire. C'est juste là, sur notre propre continent, aux portes de l'Europe. Même pas besoin de prendre le ferry. C'est nos frères, nos cousins, nos alliés. Bien sûr, on pensait ne plus jamais avoir à revivre ça. Qu'on avait appris des erreurs du passé. Que le rétroviseur nous avait donné une bonne leçon. Ça appartenait aux livres d'Histoire, à la vieille génération, celle de nos grands-parents. Les poilus, les résistants. On se disait que c'était du bluff, des manœuvres politiques, des tentatives de dissuasion. Juste des oligarques en cravates et aux égos surdimensionnés qui jouent une petite partie d'échecs sur le dos des innocents. Évidemment, on se disait qu'il n'oserait jamais passer à l'action. Eh ! On est au XXIème siècle quand même ! On a d'autres chats à fouetter... D'autres galères à gérer. Une petite pandémie doublée d'une urgence climatique, ça fait déjà du pain sur la planche. Et puis paf ! Comme si ça suffisait pas, on en remet une petite couche. Et pas des moindres. Une bonne guerre des familles pour débuter l'année en douceur. Le retour des barbelés. Le bruit des bottes. Le silence et puis le vacarme étourdissant. Décidément, l'être humain n'en aura jamais fini de nous décevoir. Soutien incommensurable au peuple Ukrainien. Et joyeuse guerre à tous.

Gauvain SERS - 24/02/2022

 

 

 Ta place dans ce monde

Paroles Gauvain Sers

Ce soir, c'est l'automne dans ta tête
Et t'iras pas faire la fête sur la piste
Le mot d'excuse inventé
Tu restes seul à écouter, des chansons tristes
Pour chasser ta mélancolie
Il y a des notes d'espoirs dans ton lit
Dans la voix du chanteur qui gronde
Toi tu cherches ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde

Tu dis qu'on vit une drôle d'époque
Et combien prennent des médocs
Pour s'endormir
Tu sais qu'ailleurs il pleut des bombes
Qu'il en faudra des colombes
Pour s'en sortir
Toujours allongé dans ton plume
Tu presses le bouton du volume
Pour que les émotions t'inondent
Et tu cherches ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde

Tu rêves, d'un grand amour à vivre
Pourquoi pas écrire un livre et voyager
Jamais faire partie du troupeau
Et puis planter le drapeau, de la liberté
Entre tous ceux qui réussissent
Et sur les réseaux le brandissent
Tu doutes de toi à chaque seconde
Mais tu as ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde

Comme toi, pendant que danse la ville
Je me demande si je suis pile
À la bonne place
Au fond, je crois qu'on est des millions
À se poser la question
Devant la glace
Sur le parking des gens heureux
Il faut parfois tourner un peu
Pour trouver une place dans la ronde
Et pourvu qu'elle te corresponde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde, qui gronde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde
Ta place dans ce monde

Ta place dans ce monde

Cité Thimonnier *

Paroles  Gauvain Sers

Assise sur l'canapé tout près du téléphone

Je voudrai pas rater le moment où ça sonne

Vu mes problèmes de hanches, faut pas faire de folie

Et demain c'est Dimanche, même s'ils annoncent la pluie

C'est le jour que j'attends, ma p'tite fille doit passer

 

Ça fait tellement longtemps que la date est cochée

Sur l'calendrier blanc que j'achète aux pompiers

Ils sont tellement charmants et font un beau métier

 

Si j'habite près d'Paname, comme disent les jeunes maintenant

Moi j'dis comme les vieilles dames, que c'est plus comme avant

Ça va faire soixante berges que j'fréquente ma banlieue

Si longtemps qu'ma concierge me jalouse un p'tit peu

Oh j'en sais un rayon sur la vie du quartier

Chaque jour sur mon balcon, je sirote un rosé

Devant ces barres de béton c'est l'même soleil qui brille

C'est toujours c'que j'réponds quand m'demande ma p'tite fille

 

J'ai si peur du coup d'fil qui repousserait sa venue

Le palpitant fragile, je redoute l'imprévu

Ma p'tite fille est très prise, vous devriez la voir

Elle monte son entreprise, elle est belle comme le soir

Mon mari fait faux bond, depuis une décennie

Sa photo dans l'salon n'a pas encore jauni

Et j'en parle toujours avec les yeux qui brillent

J'dis qu'c'est ça l'grand amour quand m'demande ma p'tite fille

 

Assise sur l'canapé, tout près du téléphone

Qui n'a jamais sonné et vraiment ça m'étonne

Avec tous leurs sondages, les réclam', les enquêtes

Il parait qu'à mon âge, j'suis la cible parfaite

Ça y est cette fois c'est sûr, elle viendra pour de bon

Au milieu d'ma figure, mon sourire en dit long

Assise sur l'canapé près d'un meuble de famille

Les pas dans l'escalier, j'reconnais ma p'tite fille

* Avec le vieillissement de la population, de plus en plus de personnes âgées souffrent de solitude.

LES GENS DE L'OMBRE

 Paroles Gauvain Sers

 

Tu ne les verras pas ni sous la lumière d'un projecteur

Ni agiter les bras pour qu'on n'voit qu'eux dans la foule

Mais dans l'anonymat ils s'plient en 4 jusqu'à pas d'heure

Et ne conçoivent pas que leur dignité nous chamboule

 

On les applaudit pas et pourtant, et pourquoi

Ils sont là et en nombre, les gens de l'ombre

Ils ne se plaindront pas et pourtant y'a de quoi

Ils déblaient les décombres, les gens de le l'ombre

Sans s'inventer un rôle ils ne font pas d'vague pas d'histoire

Mais d'une tape sur l'épaule ils vous réconfortent sans l'savoir

Quelque soit le parcours ils n'étaleront pas leurs problèmes

S'ils sont discrets toujours, leurs mains abîmées parlent d'elles même

 

On les applaudit pas et pourtant, et pourquoi

Ils sont là et en nombre, les gens de l'ombre

Ils ne se plaindront pas et pourtant y'a de quoi

Ils déblaient les décombres, les gens de le l'ombre

 

Ils ne courent pas après les médailles, les titres, les honneurs

Quelques mots suffiraient pour que resplendisse leur pudeur

Mais dans l'indifférence loin de l'élite et de leur mépris

Sans relâche ils avancent les pieds plantés dans la vraie vie

 

On les applaudit pas et pourtant, et pourquoi

Ils sont là et en nombre, les gens de l'ombre

Ils ne se plaindront pas et pourtant y'a de quoi

Ils déblaient les décombres

 

On les applaudit pas et pourtant, et pourquoi

Ils sont là et en nombre, les gens de l'ombre

Ils ne se plaindront pas et pourtant y'a de quoi

Ils déblaient les décomres

 

Gauvain Sers nous raconte l’histoire de ce morceau : EN QUARANTAINE

« En voilà une chanson qui n’aurait jamais dû voir le jour. Primo, parce qu’on s’attendait pas à une telle pagaille. Même les meilleurs bookmakers, même les plus grandes voyantes n’avaient rien vu venir. Deuxio, parce qu’après avoir encaissé les premiers uppercuts, il a fallu s’adapter. C’est quand même pas un confinement total qui va nous empêcher de faire des chansons, si ? D’ailleurs, j’ai pondu un texte la première nuit sur cette mise en quarantaine forcée. Et si je tendais une perche à tous les compositeurs qui rôdent par ici ? Pour en faire une sorte de chanson collaborative entre musiciens cloîtrés chez eux. Un ping-pong chansonnesque.

Des centaines d’écoutes plus tard (et quelques choix cornéliens aussi), PATATRAS. L’évidence. Le coup de cœur pour la mélodie de Manu Senard. On ne se connaissait ni d’Eve ni d’Adam y’a encore une dizaine de jours. Et maintenant, on a collaboré ensemble. Écrite à Paris, composée en Vendée, un passage par Pantin pour finir mixée et masterisée en Normandie. Sans se voir, évidemment. Avec les moyens du bord, forcément. Mais avec l’envie folle de créer et de continuer à faire de la musique, tout simplement.

C’est quand même une belle histoire pour une chanson qui n’aurait jamais dû voir le jour. »

Les bénéfices seront reversés à la Fondation Hôpitaux de France pour venir en aide aux soignants qui travaillent d’arrache-pied jour et nuit

A noter que Gauvain avait enregistré chez lui début avril En première ligne, présentée comme la face B

PARAIT QU'ON S'HABITUE*

*Ce poème a été lu dans la cour de la Sorbonne le 21 oct.2020, lors de l'hommage de la Nation à Samuel Paty

 

NOTRE DRAME*

*au lendemain de l'incendie de Notre Dame de Paris

 

*********....********

* « SI ON EST AU SMIC, IL NE FAUT PAS DIVORCER » : Suite à ces propos scandaleux de la chroniqueuse  Julie Graziani dans l’émission  « 24H Pujadas » sur LCI  et au tollé provoqué, Gauvain s’est lui aussi offert un pamphlet !

 

LES OUBLIÉS

Paroles Gauvain Sers

Devant le portail vert de son école primaire

On le reconnaît tout de suite

Toujours la même dégaine avec son pull en laine

On sait qu'il est instit'

Il pleure la fermeture à la rentrée future

De ses deux dernières classes

Il paraît que le motif c'est le manque d'effectif

Mais on sait bien ce qui se passe

    On est les oubliés

    La campagne, les paumés

    Les trop loin de Paris

     Le cadet de leurs soucis

À vouloir regrouper les cantons d'à côté en 30 élèves par salle

Cette même philosophie qui transforme le pays en un centre commercial

Ça leur a pas suffit qu'on ait plus d'épicerie

Que les médecins se fassent la malle

Y'a plus personne en ville

Y'a que les banques qui brillent dans la rue principale

    On est les oubliés

    La campagne, les paumés

    Les trop loin de Paris

    Le cadet de leurs soucis

Qu'il est triste le patelin avec tous ces ronds-points

Qui font tourner les têtes

Qu'il est triste le préau sans les cris des marmots

Les ballons dans les fenêtres

Même la p'tite boulangère se demande ce qu'elle va faire

De ses bon-becs qui collent

Même la voisine d'en face elle a peur, ça l'angoisse

Ce silence dans l'école

    On est les oubliés

    La campagne, les paumés

    Les trop loin de Paris

    Le cadet de leurs soucis

Quand dans les plus hautes sphères, couloirs du ministère

Les élèves sont des chiffres

Y'a des gens sur le terrain de la craie plein les mains

Qu'on prend pour des sous-fifres

Ceux qui ferment les écoles, les cravatés du col

Sont bien souvent de ceux

Ceux qui ne verront jamais ni de loin ni de près

Un enfant dans les yeux

    On est les oubliés

    La campagne, les paumés

    Les trop loin de Paris

    Le cadet de leurs soucis

On est troisième couteau

Dernière part du gâteau

La campagne, les paumés

On est les oubliés

Devant le portail vert de son école primaire

Y'a l'instit' du village

Toute sa vie, des gamins

Leur construire un lendemain

Il doit tourner la page

     On est les oubliés

*Sa chanson est inspirée par la fermeture del'école primaire de Ponthoile, dans la Somme. C'est son ancien instituteur, Jean-Luc Massalon, qui a contacté Gauvain Sers par écrit : « Je savais qu'il serait touché par notre histoire

LES ESCROCS

Paroles Gauvain Sers

Les escrocs à l'époque

Braquaient toutes les banques

Les bijoux , les breloques

Ils se cherchaient une planque

 

Ils avaient malgré tout

De la classe, de l'allure.

Un code d'honneur surtout

Pour guider leurs chaussures

 

Les escrocs d'aujourd'hui

Ni braquage, ni magots

Dans les grandes industries

Ils se planquent tout en haut

 

Ils suivent le plan de bataille

Et le cadet de leurs soucis

C'est le code du travail

 

Aux escrocs d'aujourd'hui ( bis)

 

Les escrocs à l'époque

À l'école de la rue

Ce n'était que provoc

Tous les mots étaient crus

 

Fallait pas toucher

À un cheveu de leurs frères

Sans quoi t'aller te cogner

Les représailles derrière

 

Les escrocs d'aujourd'hui

En école de commerce

Avec ce qu'ils ont appris

D'illusions ils nous bercent

 

Même quand les affaires brillent

Ils dégraissent à tout prix

Ils en brisent des familles

 

Les escrocs d'aujourd'hui ( bis) 

Les escrocs à l'époque

Que du noir sur leurs fringues

À la bouche une p'tite clope

A la ceinture un flingue

 

Et leurs seuls vrais ennemis

C'était les flics sur place

Qui rôdaient près du nid

Quand ils montaient un casse

 

Les escrocs d'aujourd'hui

Leurs costards coûtent un bras.

À la bouche le mépris

De tout ce qui vient d'en bas.

 

Le pays n'en peut plus

Les usines sont parties

Leur ennemie c'est la rue

 

Aux escrocs d'aujourd'hui (bis)

 

Les escrocs à l'époque

Connaissaient la chanson

ne niaient pas en bloc

Assumaient la prison.

 

Pas question de trahir

Même pour sauver sa peau

Et pour ça rien à dire

On est pas tous escrocs

 

Les escrocs d"aujourd'hui

Laissent des gens sur le carreau

Et jamais de leur vie

Ne verront les barreaux

 

Leurs avocats béton

Les mettront à l'abri

Ils nous prennent pour des cons

 

Les escrocs d'aujourd'hui ( quarter)

 

Quand on voit les escrocs

D'hier et d'aujourd'hui

Quand les uns rêvaient trop

Quand les autres licencient

 

Quand on voit les escrocs

D'hier et d'aujourd'hui70

Je ressens un peu trop

Comme de la nostalgie

 

Y' A PLUS DE SAISONS

Paroles Gauvain Sers/ Nino Vella

 

C'est vrai qu'il fait un temps superbe

Pour un dimanche de février

Y a ceux qui bronzent déjà sur l'herbe

Et ceux qui s'inquiètent des degrés

Les éléments sont en colère

Et les décideurs font la loi

Quand un expert montre la terre

L'industriel regarde le doigt

Et quand il rentre à la maison

Il dit "franchement, y a plus de saisons"

Pendant que des mecs en costards

Nous garantissent que tout va bien

On se demande s'il est trop tard

Et ce qu'on peut faire au quotidien

Tous ensemble sur le même bateau

Les femmes et les enfants d'abord

Y a qu'à regarder les infos

Les drames, les ouragans dehors

Les incendies sont en option

Non mais franchement, y a plus de saisons

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

C'est ma grand-mère qui avait raison

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

Le ciel est noir à l'horizon

On se dit que l'homme est capable

Autant du meilleur que du pire

Et toutes ces images nous accablent

Quand un autre continent transpire

On a construit des grands musées

Des cathédrales et des jocondes

On va quand même pas préserver

La beauté naturelle du monde

Y a pas urgence de toutes façons

Les océans vous le diront

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

C'est ma grand-mère qui avait raison

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

Le ciel est noir à l'horizon

On regarde nos mômes jouer aux billes

Dans les caniveaux de la planète

On s'inquiète du soleil qui brille

Comme une épée au-dessus de leur tête

Qu'est-ce qu'il en sera dans cent ans?

Est-ce que la Terre pourra tourner

Quand leurs automnes seront nos printemps

Quand leurs hivers seront nos étés?

Et aux futures générations

Est-ce qu'on va demander pardon?

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

C'est ma grand-mère qui avait raison

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

Le ciel est noir à l'horizon

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

C'est ma grand-mère qui avait raison

Y a plus de saisons

Y a plus de saisons

Le ciel est noir à l'horizon

 

L'ETUDIANTE *

Parole Gauvain Sers

 

J'habite en placard parisien

Pour 600 balles 9 mètre carré

Vivre à paris c'est pas rien

Quand les parents peuvent pas casquer

Je suis à la fac toute la journée

En langues étrangères appliquées

Le soir c'est la mienne qui s'applique

Pour satisfaire des hommes pleins de fric

J'sais pas si on est tous égaux

En attendant j'ai deux métiers

Pour pouvoir remplir mon frigo

Je suis étudiante, c'est compliqué

Je suis pas le genre de petite merdeuse

Qui s'offre un mec de cinquante ans

Pour courir s'acheter bien heureuse

Le tout dernier sac Saint-Laurent

Dans les bras d'un type plus âgé

Le genre qui pourrait être mon père

Si il est pas beau, il a payé

Et moi je perds tous mes repères

Comme dans un bon Tarantino

Je vois des mallettes pleines de billets

Pour pouvoir remplir mon frigo

Je suis étudiante, c'est compliqué

Au tout début je voulais pas le croire

Je suis pas de celle qui font le trottoir

Mais un pseudo et un mot de passe

Te font passer des pâtes au passe

Mon père travaille comme ouvrier

Ma mère galère comme infirmière

Lui me croit serveuse au café

Elle n'ose pas lui dire ma pauvre mère

Je fais plus vieux métier du monde

Et pourtant j'adore étudier

Mais pour remplir mon micro-onde

Je suis étudiante et t'as deviné

Bientôt tout sera derrière moi

Bientôt j'aurai un vrai métier

C'est juste l'histoire de quelques mois

Pour les frais de scolarité

Bientôt je vais me repentir

Bientôt j'aurai un petit-ami

Je n'en peux plus de leurs mentir

Peut-être qu'un jour j'aimerais Paris

J'sais pas si on est tous égaux

Mais moi demain mon vrai boulot

Il me remplira l'estomac

J'serai traductrice pour le cinéma

J'sais pas si on est tous égaux

Mais moi demain mon vrai boulot

Il me remplira l'estomac

Je serai traductrice pour le cinéma

* Quand les petits boulots ne suffisent plus à se payer les études: la prostitution étudiante concernerait environ 50.000 jeunes selon un syndicat étudiant!

 

AU PAYS DES LUMIERES

Paroles Gauvain Sers

 

Pas facile ce matin

De se voir dans la glace

Sans songer aux gamins

Aux mômes qui boivent la tasse

Juste là à nos pieds

Sur nos côtes ensablés

Là où quand on y pense

On passe toutes nos vacances

 

Au pays des lumières

Y a plus d'interrupteurs

Notre phare dans la mer

N'était qu'un leurre

Parcours du combattant

Pour en arriver là

Le passeur, les truands

Les regards vers le bas

Dans nos fauteuils en cuir

S'il y avait ce courage

Y aurait rien à écrire

Y aurait plus de naufrage

 

Au pays des lumières

Faut changer l'éclairage

Pour que nos ministères

Voient le carnage

Si par chance ils arrivent

Dans leurs bateaux de fortune

À rejoindre la rive, à décrocher la lune

Y a des gens pour brandir

Encore cette phrase immonde

On n'peut pas accueillir

Toute la misère du monde

 

Au pays des lumières

Tout ces slogans m'écœurent

On retourne en arrière

Et ça fait peur

C'est bien d'humanité

Dont ici nous parlons

Quelles que soient les idées

Les points de vue, l'opinion

Aux larmes citoyens

Faudrait se mettre à leur place

Pour pouvoir le matin

Se regarder dans la glace

 

Au pays des lumières

Il n'est jamais trop tard

Pour que nos réverbères

Deviennent des phares

 

Au pays des lumières

Il n'est jamais trop tard

Pour que nos réverbères

Deviennent des phares

 

Au pays des lumières

Il n'est jamais trop tard

Pour que nos réverbères

Deviennent des phares

Elle est de celles....

 Premier plateau de « On N'est Pas Couché ». Critique  particulièrement  virulente de la chroniqueuse Catherine Angot. Trois jours après  l'émission, le chanteur  réplique à l'écrivaine. Il a choisi de le faire en vers. Mais il ne veut pas « mettre sur un album » ce qui pourrait être les paroles d'une nouvelle chanson, car « ça serait donner trop d'importance à la cervelle de géranium qu'on paye avec nos redevances ».u

ièrement virulente. 

ENTRE RÉPUBLIQUE ET NATION

Paroles Gauvain Sers

 

C'est l'un de ces jours, marqués d'une croix

Au marqueur noir indélébile

Le genre de jour qu'on racontera

Dans quarante ans a sa petite fille

Les religions misent de côté

Rien que des humains qui se suivent

Et qui défendent leurs libertés

Je suis française avant d'être juive

Ça n'a jamais été si fou

De voir tout un peuple debout

Ça n'a jamais été si long

Entre République et Nation

C'est l'un de ces jours qui sera écrit

Dans tout les manuels d'histoire

Le silence plus fort que les cris

La peur étouffée par l'espoir

Les riverains ouvrent leurs fenêtres

Comme un calendrier de l'avant

Y'a quelque chose en train de naître

Y'aura un après, un avant

Comme une seule rue à sens unique

Entre Nation et République

Comme un boulevard devenu piéton

Entre République et Nation

Quand on veut tuer un journal

On en meurt à l'imprimerie

Même le hasard fait sa morale

Pour qu'en plein deuil on en sourit

Faites l'humour et pas la guerre

Les mains qui claquent à l'unisson

J'entends se briser les barrières

C'est la plus belle des chansons

Ça resteras toujours dommage

Une Marseillaise, en plein hommage

On est toujours un peu couillon

Entre République et Nation

Tout le monde n'est pas Charlie Hebdo

Trop de prophètes, de pères, de saints

Mais aujourd'hui Charlie fait le beau

Avec son crayon a dessins

Tendu bien haut vers le ciel

Les abonnés, les infidèles

Les combattants de l'amalgame

Française avant d'être musulmanes

Ça sera a jamais historique

On a même applaudit les flics

Et j'en ai chialé d'émotions

    Entre République et Nation

     Entre République et Nation

      Entre République et Nation

Entre République et Nation

Entre République et Nation

 

MON FILS EST PARTI AU DJIHAD *

Paroles Gauvain Sers

 

C'était un gamin comme les autres

Et c'est tellement dur d'en parler

Je sais qu'au fond tout est d'ma faute

Comment j'ai pu être aveuglé

Je me repasse tous c'qu'il a dit

Et tous c'qu'il a pu me cacher

Les longues heures sur son ordi'

C'est là qu'ils sont venus l'chercher

    Et j'ai rien vu, j'en suis malade

    Mon fils est parti au djihad

    Et j'ai rien vu, j'en suis malade

    Mon fils est parti au djihad

Il était comme tous les ados

Plutôt gentil et réservé

Jamais une seule personne à dos

Un ballon rond au bout des pieds

Il rêvait d'être éducateur

Avant d'se faire endoctriner

Par leurs discours de prédateurs

Qui flairent la brebis égarée

    C'est le cerveau en marmelade

    Qu'mon fils est parti au djihad

    C'est le cerveau en marmelade

    Qu'mon fils est parti au djihad

C'était un gamin tout normal

Qui a grandi près de Vesoul

Puis la conversion radicale

Le nouveau nom qui en découle

Je ne souhaite ça a aucune mère

C'est l'aller simple pour l'enfer

Je peux pas croire ce qu'il a fait

J'peux même pas refaire son lit défait

    Croyant aider des jeunes malades

    Mon fils est parti au djihad

    Croyant aider des jeunes malades

    Mon fils est parti au djihad

Il avait l'âge des premières clopes

Et toute ma vie s'est arrêtée

Quand j'ai découvert cette enveloppe

"Maman, il faut pas t'inquiéter

Je pars aider les jeunes syriens

Promis je t'écrirai bientôt

Je t'aime fort", et puis plus rien

Plus de nouvelles, silence radio

    J'me revois pleurer à la brigade

    Mon fils est parti au djihad

    J'me revois pleurer à la brigade

    Mon fils est parti au djihad

Mais merde c'était rien qu'un gamin

Et hors de ma vue cette photo

Avec un fusil à la main

C'est pas lui, pas mon Pierrot

Lui qui avait horreur du sang

Lui qui aimait les jolies phrases

Il a tué des innocents

Ils en ont fait un kamikaze

    Il s'est fait sauter à Bagdad

    Mon fils est mort au djihad

    Il s'est fait sauter à Bagdad

    Mon fils est mort au djihad

*Cette chanson, Renaud m’a dit qu’il aurait bien aimé l’avoir écrite. C’est l’un des plus beaux compliments que j’ai entendu de ma vie. (Gauvain Sers)

HÉNIN - BEAUMONT *

 Paroles  Gauvain Sers

J'habite ici depuis trente ans
Comme mes parents et puis les leurs
Ceux qui ramenaient de la mine d'antan
Un peu de charbon dans leur sueur
Je viens du Nord de l'hexagone
On est dimanche il est vingt heures
C'est ma terre depuis que je suis môme
Mais là, j'y ai honte d'y être facteur

Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans ses suffrages
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans ses suffrages
Je déménage
Je déménage

Sous la terre de l'hécatombe
Je pense à mon grand-père enterré
Il doit se retourner dans sa tombe
Vu qu'il peut plus déménager
Je préfère qu'il reste dans le noir
Comme l'étaient ses ongles à la mine
Et je suis pas sûr qu'il voudrait voir
Flotter le drapeau bleu Marine

Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine sur ses visages
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine sur ses visages
Je déménage
Je déménage

Je suis rien de plus qu'un petit facteur
Qui va au marché le mardi
Et qui est très observateur
Quand j'cligne de l'œil, j'photographie
Et si je te dis bonjour des yeux
En tendant tes lettres, tes factures
Je sais qu'il y a une chance sur deux
Que t'ai voté pour une ordure

Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans le voisinage
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu la haine dans le voisinage
Je déménage
Je déménage

J'habite ici depuis trente ans
Et je pensais pas que c'était possible
Comme si le chômage a vingt pour-cents
Rendait la bêtise transmissible
Le boulanger, les ouvriers
Et même des immigrés aussi
Comme si se tirer une balle dans le pied
faisait courir plus vite Pardi

Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Mais vu que la haine n'est plus en cage
Moi je déménage
Elle avait pourtant un beau nom
Ma commune d'Hénin-Beaumont
Un peu comme tout ce qui est dégueulasse
Alors je me casse
Et je ramèneraient mes convictions
Au temps des prochaines élections
Pour que le front du maire dégage
Et déménage
Et déménage

*Une charge assez violente contre Steeve Briois, le maire  F.N de la ville, et plus généralement contre les électeurs du Front national.

 

RETOUR A LA PAGE D'ACCEUIL