ou à découvrir
Des Pavés dans la Mare
Monsieur le Président
1
J'prends la plume aujourd'hui
Comme l'ont fait Boris Vian
Et Renaud après lui
J'ai l'espoir qu'une lettre
Sera peut-être lue
Quand le bruit sous vos f'nêtres
Vous ne l'entendez plus
|
Monsieur le Président
2
Seriez-vous dur d'oreille
Pour bafouer si longtemps
Un boucan sans pareil
C'est le peuple qui gronde
Qui occupe vos boulevards
Pendant qu'la bête immonde
Se rapproche du pouvoir
|
Monsieur le Président
3
Je ne viens pas en guerre
Déserteur également
Mais surtout en colère
Quand fleurit l'injustice
Les propos indécents
Quand on voit la police
Cogner des innocents
|
Monsieur le Président
4
Refusez-vous de voir
Ceux qui vous ont un temps
Choisi dans l'isoloir
C'est l'infirmière de garde
Qui ne compte plus ses pleurs
Chaque nuit quand elle regarde
L'hôpital qui se meurt
|
Monsieur le Président
5
Admirez les banderoles
Aux bras des enseignants
Qui se saignent à l'école
Qu'y a t-il de plus beau
Qu'un gamin qui apprend
Qui monte sur l'escabeau
Pour devenir plus grand
|
Monsieur le Président
6
Si j'ose ces quelques vers
Peut-être impertinents
C'est qu'on marche de travers
Oubliez l'arrogance
Au fond de votre planque
On n'dirige pas la France
Comme on dirige une banque
|
Monsieur le Président
7
Remarquez ceux qui plongent
Ouvriers, artisans
Tour à tour jettent l'éponge
Et les rires en pagaille
Ils ne résonnent plus
Quand une usine se taille
Quand un père s'est pendu
|
Monsieur le Président
8
Notre belle maison brûle
Il est fini le temps
Des magouilles, des calculs
Admirez nos montagnes
L'océan, les oiseaux
Il est temps que l'on soigne
La Terre de nos marmots
|
Monsieur le Président
9
Et sauf votre respect
Vous offensez grandement
Votre poste au sommet
Faut être à la hauteur
Du berceau des Lumières
Des poètes, des auteurs
Des femmes qui se libèrent
|
Monsieur le Président
10
Tout en haut de l'échelle
Je vous l'accorde pourtant
La vue doit être belle
Mais descendez d'un cran
Et mesurez la peine
De millions de braves gens
Que vos lois ne comprennent
|
Monsieur le Président
11
Passez-moi les menottes
Faites moi taire sur le champ
Interrogez mes potes
Je ne fais que chanter
La résistance, la vie
L'amour, la liberté
Que le monde nous envie
|
Monsieur le président
12
Peut-être m'avez vous lu
Vous n'avez guère le temps
Et d’ailleurs moi non plus
J'ai le cœur à combattre
L'absurdité humaine
Armé d’une feuille A4
Alors à une prochaine
|
*Gauvain Sers sur France Inter émission Carte Blanche du 19 /01/2022
Monsieur le président, aujourd’hui je suis en guerre !
« Monsieur le président, je vous fais une lettre
que vous ne lirez sûrement jamais, puisque vous et moi ne sommes pas nés du
même côté de l’humanité.
Si ma blouse est blanche, ma colère est noire et ma
déception a la couleur des gouttes de givre sur les carreaux, celle des
larmes au bord des yeux. Les larmes, combien en ai-je épongé ? Combien en
ai-je contenu ? Et combien en ai-je versé ?
Au cours de ma carrière, bon nombre de fois j’ai
entendu cette phrase « Je ne sais pas comment vous faites pour supporter… ».
Approchez-vous, asseyez-vous, je vais vous révéler
notre secret : nous ne supportons pas.
Soigner, c’est faire le choix de l’insupportable.
C’est accepter la rencontre quotidienne de la peur, de la douleur, du
désespoir, de la solitude et de l’injustice.
Qui peut le supporter ?
Mais que ceux qui voient en nous des héros ou des
sauveurs passent leur chemin car c’est au milieu de l’abominable qu’a lieu
le partage avec l’Autre.
Ce sont ces instants si précieux qui donnent l’âme
de cette fonction : soigner.
D’aucun parleront de la « nécessaire distance
thérapeutique que l’infirmier doit respecter au risque de …. » blablabla. La
distance est au soignant ce que la page blanche est à l’écrivain : une
barrière qui finit par tomber pour que l’histoire s’écrive.
Pendant 20 ans, chaque jour, j’ai fait don de tout
mon être aux patients.
J’ai économisé ma force, ma bienveillance et mon
sourire, je leur ai tout gardé bien au chaud. Et, croyez-moi si vous le
voulez, ils me l’ont rendu chacun à leur façon. Je pense avoir donné le
meilleur de moi, au risque parfois d’oublier d’en épargner pour ceux que
j’aime.
« Epargner…voilà qui tombe à pic » dit la fourmi du
gouvernement, « Je viens d’avoir une idée de génie, nommons la T2A. Et bien
dansez maintenant, petites cigales en blouses blanches ».
Nous avons donc dansé, à un rythme effréné, au
rythme de la T2A.
La Tarification à l’Acte (ayons le courage
d’appeler une fourmi une fourmi) a transformé notre ballet en contorsions
grotesques et dénuées de sens. Avez-vous une idée de ce que la rentabilité
peut coûter ? Cher…aux patients comme aux professionnels, cela coûte des
montagnes de solitude.
Puis est arrivée cette crise.
« Nous sommes en guerre, nous sommes en guerre,
nous sommes en guerre ». Non monsieur le président, nous n’étions pas
(encore) en guerre.
Aucune bombe ne s’est abattue à Versailles lorsque
vous vous êtes confiné à La Lanterne. Aucune pénurie de vivres ou de
Doliprane n’a été à déplorer. Et seuls quelques-uns des soldats,
envoyés sur le champ de bataille avec un pistolet à bouchon, ont perdu la
vie. De ceux-là, on ne parle que très peu d’ailleurs.
Mais il fallait maintenir la peur, celle qui
paralyse, celle qui annihile réflexion et volonté.
Je crois pouvoir dire que je n’ai jamais eu peur du
Covid, moi qui ai peur de tout. Non pas par courage, ni par inconscience.
Mais soyons honnêtes, si je visais l’immortalité je ne boirais pas, ne
fumerais pas et mangerais « au moins 5 fruits et légumes par jour », non ?
Alors allons-y. Allons affronter le grand méchant
loup sans masque, sans gants, sans rien, et ramenons le dans chaque
bergerie.
J’ai tellement cru que cette crise allait changer
les choses. Après tous les SOS restés sans réponse, je me suis dit que ce
coup-ci c’était bon, la surdité générale avait trouvé son remède. La cigale
est naïve dans la fable, n’est-ce pas ? Il semblerait que dans la vie aussi.
Un froid glacial s’est immiscé insidieusement.
J’ai chanté et dansé pendant 20 ans monsieur le
président, mais l’air polaire que vous avez soufflé a eu raison de mes
espoirs. Je me suis tu, immobile, la colère éteinte par le désarroi et ce,
pendant plusieurs semaines.
Je me réchauffe, petit à petit, auprès des sources
qui animent mon chez-moi. Mon esprit stuporeux s’éveille peu à peu à nouveau
et considère le labyrinthe dans lequel vous nous avez perdus.
Chaque chemin que j’envisage me conduis vers la
même évidence : monsieur le président, aujourd’hui je suis en guerre !
Mauricette Falise- Infirmière diplômée
d’état.
PS : « M’en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde où l’on n’est pas toujours du côté du plus fort ? » Jean Ferrat
PotemkineUne polémique concernant la Chine et les jeux
para-olympiques semble être très importante.
Et en même temps, moi, j’attends avec
impatience la coupe du monde 2022 dans la plus grande démocratie du monde
Arabe, le Qatar.
Il est très clair qu’en Chine, il est assez risqué
de se balader avec un tee-shirt « Vive le Tibet Libre » dans les rues de
Pékin.
Mais, en même temps (je sais, c’est énervant, mais
c’est fait exprès), La coupe du monde de 2022 sera une mascarade qui,
comparée à la coupe du monde de 1934 en Italie sous Mussolini, devrait
provoquer des tonnes de polémiques.
Je m’explique calmement.
D’une part, l’équipe qui organise la coupe du monde
est automatiquement qualifiée pour cette compétition.
Le Qatar, c’est moins de trois millions
d’habitants, mais ça dépend si on compte les esclaves ou les millionnaires
naturalisés.
Leur équipe va être composée, pour ne pas être
ridicule, de nombreux ex-non qataris qui ont été naturalisés juste pour
jouer cette partie de baballe à quelques milliards de dollars.
On n’aura jamais les chiffres, mais tout le monde
sait qu’un certain nombre d’immigrés sont morts pour avoir fait jaillir du
désert des stades de foot dignes du Bayern de Munich ou de Barcelone, ou de
Madrid, ou de Manchester City, ou du PSG (équipe du championnat du Qatar,
pour ceux qui ne s’intéressent pas au football professionnel).
Aucune coupe du monde de football n’a été organisée
en Chine ou en Inde, alors que c’est à peu près la moitié de la population
mondiale.
En Afrique, seule celle du sud a eu droit à une
dérogation (2010, année triste pour l’équipe de France), et je revendique ma
mauvaise langue quand j’affirme que c’est l’un des seuls pays Africain
blanc.
Donc en hivers 2022 (oui, d’habitude, c’est plutôt
en été, rapport aux horaires de l’hémisphère nord de la planète,) des
joueurs vont massacrer une saison de football européenne pour satisfaire la
grande démocratie du Qatar.
Massacrer, pourquoi ce mot si polémique ?
Parce-ce que il y a normalement un calendrier des
matchs, sensé se calquer sur la réalité du climat Européen, donc en France
on évite de jouer en Juillet Août.
Mais d’un seul coup je deviens sérieux et
ennuyant : Qui va boycotter cette bouffonnerie mondiale ? A priori pas les
USA, donc pas la France non plus (en même temps, c’est normal).
Le Qatar, c’est un minuscule émirat mais un gros
producteur de Gaz.
A effet de serre, donc.
Vous savez ce que c’est que l’OIF ?
Cherchez par vous même, et pensez au footballeur
Américain Noir qui devra défendre la bannière étoilée, éventuellement en
foulant du sol les corps de ses lointains cousins, qui ont eu la malchance
de naître du mauvais côté de l’Atlantique. De toute façon, pas grave, c’est
pas la main d’œuvre d’Asie du sud-est qui a manquée au Qatar.
En même temps, lors de l’hiver 2022, le variant Z
aura eu nôtre peau avant que la compétition ne commence.
Bon, allez : haut les cœurs : Qui ne saute pas n’est pas français, Ouais !
par JY.D
14. «
Ubuntu »
Un anthropologue a offert un jeu aux enfants d'une
tribu africaine primitive.
Il a placé un panier de délicieux fruits près d'un
tronc d'arbre et leur a dit : " Le premier qui atteint l'arbre aura le
panier de fruits ".
Quand il leur a donné le signal de départ, il a été
surpris qu'ils marchent ensemble, la main dans la main, jusqu'à ce qu'ils
atteignent l'arbre et ils partagent les fruit.
Quand il leur a demandé pourquoi vous aviez fait
cela, alors que l'un de vous pouvait obtenir le panier que pour lui.
Ils ont répondu avec étonnement : " Ubuntu "
Autrement dit, comment l'un de nous peut-il être heureux alors que les autres sont misérables?
"Ubuntu" dans leur civilisation signifie:"Je suis,
parce que nous sommes ".
Cette tribu primitive connaît le secret du bonheur,
celui perdu dans toutes les sociétés, qui se considèrent comme des
sociétés civilisées.
13. Les
Gilets Jaunes.
Parce que je me sens procche de leurs revendications dont 80% sont miennes.... Parce que l'on a peut être, raté une marche....
12. Les
éditorialistes TV cultivent
la peur
Nous sommes
le 5 mars 1871 et les drapeaux
rouges fleurissent aux fenêtres des
quartiers populaires de Paris. A
Neuilly, par contre, on ferme les
volets. Au Parlement, Victor Hugo
s’exclame, prophétique : " L’heure
va sonner, Messieurs ; nous la
sentons venir … cette revanche
prodigieuse...".
Nous sommes
le 5 mars 1871 et dans le splendide
appartement du diplomate
turco-égyptien Khalil-Bey, un
tableau est accroché à une cimaise.
Jamais un musée ne l’aurait accepté,
celui-là. Son auteur, c’est Gustave
Courbet, proudhonien, communard,
génie. Ce tableau s’appelle «
l’origine du monde »
Nous sommes
le 5 mars 1871 et un Ardennais de 16
ans, est arrivé à Paris ; il veut
basculer dans « l’ivresse sociale ».
Mais les choses n'ont pas encore
commencé, alors il rentre. La
légende rapporte qu'il serait revenu
à Charleville à pied. Menacé de
maison de correction par sa mère, il
va embarquer sur un bateau ivre de
poésie. Il s’appelle Arthur Rimbaud.
Nous sommes
le 5 mars 1871 et Louise Michel,
fille naturelle d’une servante et de
son châtelain de maitre, est
institutrice et précurseur(e) de la
pédagogie active ; elle écrit aussi
des poésies. Quand les cerisiers
seront en fleur, Louise passera de
l’encre noire au pétrole rouge. En
attendant, elle voit parfois un ami,
un fragile et discret chef de bureau
qui poétise le soir ; il s’appelle
Paul Verlaine. Il sera communard,
discret.
Nous sommes
le 5 mars 1871 et Nathalie Lemel,
fonde « la Marmite », ancêtre des
restaurants du cœur. Nous sommes le
5 mars 1871 et à Londres, Karl Marx
demande à Elisabeth Dmitrieff,
russe, 20 ans, dirigeante de l’Union
des femmes, de gagner Paris … «
parce qu’il va se passer quelque
chose ».
Nous sommes
le 5 mars 1871 et comme tous les
jours, Henriette Toulemonde s’est
fardée pour aller faire le trottoir.
Ça fait longtemps que cette
prostituée de la misère ne réagit
plus quand les policiers se moquent
de son nom qui tombe comme une
prédestination. Elle sera l’égérie
furieuse des barricades, fusil à la
main, promettant une nuit d’amour à
qui se battra. A l’officier
versaillais qui, un jour de mai, lui
désignera son poteau d’exécution en
lui disant : « toi, fous-toi là »,
elle répondra : « qui êtes-vous,
Monsieur, qui tutoyez les femmes ? »
Nous sommes
le 5 mars 1871 et Charles Hugo, fils
d’Adèle et de Victor, secrétaire de
Lamartine, marié à
Saint-Josse-Ten-Noode à la
bruxelloise Alice Lehaene, a 44 ans.
Il n’a plus que 13 jours à vivre.
Nous sommes
le 5 mars 1871 et Louis Rossel,
provençal protestant, capitaine de
l’armée française à Metz,
démissionne de l’armée. Professeur
bénévole en école ouvrière, il avait
écrit : « On leur a appris à lire
mais pas à la manière de s’en servir
». Il a 27 ans. Il aura toujours 27
ans. Il n’est pas socialiste mais
gagne Paris et rallie la classe
ouvrière. Le général De Gaulle
vouait un véritable culte à cet
officier qui avait dit « non ».
Nous sommes
le 5 mars 1871 et Gustave Rouland,
Gouverneur de la Banque de France,
écrit à Thiers, chef du gouvernement
conservateur; il lui dit toute la
peur que le peuple de Paris lui
inspire : « ces gens-là Monsieur,
c’est la République Rouge ; ces
gens-là, Monsieur, ne connaissent
qu’une défaite, celle qu’on leur
infligera par la force ... ».
Nous sommes
le 5 mars 1871 et les danseuses des
folies bergères écrivent une lettre
publique au gouvernement Thiers pour
protester contre le défaitisme, la
lâcheté et la politique anti-sociale
des classes dirigeantes.
Nous sommes
le 5 mars 1871 et Jules Vallès,
enfant battu, journaliste, fait
paraître le premier numéro de son
journal : Le Cri du Peuple, sur une
feuille grand format, 5 colonnes à
la page, vendu 10 centimes.
Nous sommes
le 5 mars 1871 et il fait encore
très froid dans les hautes
sollitudes de Kabylie. Depuis
plusieurs semaines, El Mokrani et
son frère Boumezrag, constatent
ainsi qu'il y a de moins en moins de
soldats français. Ils repartent en
masse à Paris où il se passe quelque
chose ... Alors ils lancent un mot
d'ordre : "Unfaq urrumi" ! Guerre
décoloniale. Le plus grande révolte
kabyle va commencer dans 13 jours.
Aussi ..
Nous sommes
le 5 mars 1871 et Eugène Varlin,
artisan-relieur, syndicaliste,
internationaliste, se souvient qu’il
avait déclaré à son procès pour fait
de grève en 1869 : « tant qu’un
homme pourra mourir de faim à la
porte d'un palais où tout regorge,
il n’y aura rien de stable dans les
institutions humaines ». Rien …
Nous sommes
le 5 mars 1871 et à l’orphelinat des
mauvais pères de la charité, Jeannot
dit « le frisé » se réveille dans
son dortoir de merde … Bientôt il
deviendra pupille de la commune,
bientôt, comme des centaines
d’enfants en armes, il ira sur les
barricades venger son enfance
saccagée.
Nous sommes
treize jours avant la Commune
insurrectionnelle de Paris. L’heure
va bientôt sonner. L’heure de la
revanche prodigieuse …
Alors que
60% des français se disent contre la
vaccination, que seulement 1/3 des
soignants se sont fait vacciner,
il est des petits villages en
Macronie qui ont plus de 80 %
des résidents à avoir reçu une
première injection et plus de 60 %
ont reçu leurs deux doses.
Nous avons
franchi une première étape
cruciale., annonce le druide Castex
du haut de son perchoir médiatique
du jeudi. 04/03/2021 - 18 heures ( à
l’heure du couvre-feu pour que tout
le monde soit devant « la lucarne à
lobotomiser » )
Laissez-nous douter du « volontariat
» qui a permis un tel résultat.
Ah, au fait, ces villages sont aussi appelés EHPAD !
9. Pour étouffer toute révolte...
Attention: toute
ressemblance avec une situation
vécue est, selon la formule ,
purement fortuite.....ou pas !
« Pour
étouffer par avance toute révolte,
il ne faut pas s’y prendre de
manière violente. Les méthodes du
genre de celles d’Hitler sont
dépassées. Il suffit de créer un
conditionnement collectif si
puissant que l’idée même de révolte
ne viendra même plus à l’esprit des
hommes.
L’idéal
serait de formater les individus dès
la naissance en limitant leurs
aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le
conditionnement en réduisant de
manière drastique l’éducation, pour
la ramener à une forme d’insertion
professionnelle. Un individu inculte
n’a qu’un horizon de pensée limité
et plus sa pensée est bornée à des
préoccupations médiocres, moins il
peut se révolter. Il faut faire en
sorte que l’accès au savoir devienne
de plus en plus difficile et
élitiste. Que le fossé se creuse
entre le peuple et la science, que
l’information destinée au grand
public soit anesthésiée de tout
contenu à caractère subversif.
Surtout pas
de philosophie. Là encore, il faut
user de persuasion et non de
violence directe : on diffusera
massivement, via la télévision, des
divertissements flattant toujours
l’émotionnel ou l’instinctif. On
occupera les esprits avec ce qui est
futile et ludique. Il est bon, dans
un bavardage et une musique
incessante, d’empêcher l’esprit de
penser. On mettra la sexualité au
premier rang des intérêts humains.
Comme tranquillisant social, il n’y
a rien de mieux.
En général,
on fera en sorte de bannir le
sérieux de l’existence, de tourner
en dérision tout ce qui a une valeur
élevée, d’entretenir une constante
apologie de la légèreté ; de sorte
que l’euphorie de la publicité
devienne le standard du bonheur
humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de
lui-même une telle intégration, que
la seule peur – qu’il faudra
entretenir – sera celle d’être
exclus du système et donc de ne plus
pouvoir accéder aux conditions
nécessaires au bonheur.
L’Homme de
masse, ainsi produit, doit être
traité comme ce qu’il est : un veau,
et il doit être surveillé comme doit
l’être un troupeau. Tout ce qui
permet d’endormir sa lucidité est
bon socialement, ce qui menacerait
de l’éveiller doit être ridiculisé,
étouffé, combattu. Toute doctrine
mettant en cause le système doit
d’abord être désignée comme
subversive et terroriste et ceux qui
la soutiennent devront ensuite être
traités comme tels.»
Günther
Anders, "L’Obsolescence de l’homme",
1956
χρόνια
πολλά !
Joyeux anniversaire
Mikis Théodorakis a eu 95 ans le 29 juillet 2020
Le plus grand
compositeur grec du XXe siècle et l’un des plus
grands du monde est né le 29 juillet 1925 sur
l’île de Chios. Sa vie se confond avec celle du
peuple grec. Une lutte longue, dure, âpre,
souvent sanglante pour "le pain et les roses",
l’indépendance de la patrie et l’émancipation
des ouvriers, des paysans, du peuple hellène.
Chez lui la lutte
s’exprime par ses engagements militants et sa
création artistique.
Son oeuvre musicale est
immense, universellement reconnue et d’une
grande diversité (Opéras, cantates, symphonies,
oratorios, chansons populaires...). Les textes
dont s’inspire la musique de Théodorakis sont,
entre autres, des poèmes de Pablo Neruda, Lorca
ou Yanis Ritsos. L’actualité et les combats des
Grecs lui inspirent aussi une grande partie de
ses œuvres. Ses chants deviennent des hymnes de
lutte qui saluent les héros et martyrs du peuple
grec. Mais aussi la vie, l’amour, la Grèce.
Mikis s’engage très
jeune dans la vie de la cité. Il est partisan de
l’ELAS (armée populaire de libération nationale)
et de l’EAM (front de libération nationale). Il
devient alors communiste. Il est arrêté et
torturé par l’occupant. Battu à mort dans une
manif par la police il est cru mort et envoyé à
la morgue....Lorsque Churchill et les
monarcho-fascistes grecs provoquent et gagnent
la guerre civile, Théodorakis est de nouveau
arrêté et déporté au camp de Makronissos. Le
régime de terreur (il est torturé sans cesse et
deux fois enterré vivant) qui y règne marque à
vie l’artiste et le citoyen. Dans les années
1950 il entame la renaissance de la musique
grecque et suscite une révolution culturelle
dans sa patrie dont les conséquences persistent
toujours.
Le coup d’Etat fasciste
et le régime des Colonels, téléguidés par la
CIA, amène Théodoarkis dans la clandestinité (sa
musique est interdite) puis de nouveau en prison
et enfin il est déporté au camp de concentration
d’Oropo. Finalement il est exilé sous la
pression internationale (exigent sa libération :
Dimitri Chostakovitch, Léonard Bernstein, Arthur
Miller et Harry Belafonte...entre autres).
Mikis rentre en Grèce à
la chute de la Junte et continue son oeuvre mais
aussi ses activités politiques de citoyen.
Contre le fascisme, contre l’anticommunisme qui
amalgame le régime soviétique et le fascisme,
pour la Palestine, contre la guerre de l’OTAN
contre la Serbie, contre le bradage des intérêts
nationaux en Macédoine et contre l’étranglement
social et humain du peuple grec par la sinistre
Troïka (UE, BCE, FMI). Theodorakis a composé
plus de mille mélodies. Ses œuvres appartiennent
maintenant au patrimoine culturel, non seulement
de la Grèce, mais du monde.
Encore récemment les
droites en Grèce et même en France (Juppé,
Copé...) ont tenté de l’accuser d’antisémitisme
(c’est devenu une saloperie "classique" pour
déconsidérer une personnalité de gauche) et en
on profité pour accuser JL Mélenchon
d’entretenir des "relations sulfureuses avec des
personnalités antisémites, comme le compositeur
grec Mikis Theodorakis" (Juppé, un condamné pour
prise illégale d’interets !...) . Il riposte :
" Je suis Grec et fier
de l’être, car nous sommes le seul peuple en
Europe qui, pendant l’occupation allemande
(1941-1944), non seulement n’a pas exercé de
poursuites contre les juifs mais, au contraire,
les a aidés à vivre et à survivre avec tous les
moyens dont nous disposions. À l’époque, j’étais
moi-même partisan de l’Armée populaire de
libération et je me souviens que nous avions
pris sous notre protection de nombreuses
familles de juifs grecs, que nous nous sommes
souvent battus contre les SS pour les sauver et
beaucoup d’entre nous l’ont payé de leur vie […]
Donc, me qualifier de raciste et d’antisémite
n’est pas une simple calomnie, mais l’expression
de la pire bassesse morale, issue le plus
souvent de cercles proches d’organisations et
d’individus opérant dans la mouvance du
néonazisme et auxquels la crise a permis de
relever la tête pour nous menacer et –
incroyable, mais vrai – nous accuser, eux,
d’antisémitisme en utilisant un arsenal de
mensonges et de déclarations insidieuses !"
Alors χρόνια πολλά,
excellent anniversaire, Mikis ! Ké sta ekato (et
à cent ans) comme on dit en Grèce.
31 Juillet 2020
E En mars 2020, nous sommes entrés dans un monde délirant gouverné par la peur et les mensonges de nos autorités qui font actuellement tout pour prolonger la panique sans justifications médicales réelles...
LIRE : Un étonnant et détonant article de France-Soir !
Después de convertirme en presidente, le pedí a algunos miembros de mi escolta que fuésemos a pasear por la ciudad. Tras el paseo, fuimos a almorzar a un resta… Traduction
′′ Après être devenu
président, j'ai demandé à certains membres de
mon escorte de se promener en ville. Après la
promenade, nous sommes allés déjeuner au
restaurant. Nous nous sommes assis dans l'un des
plus centraux, et chacun d'entre nous a demandé
ce qu'il voulait. Après un certain temps
d'attente, le serveur est apparu avec nos menus.
C ' est juste là que j'ai réalisé que sur la
table qui était juste en face de nous, il y
avait un homme seul, espérant être soigné.
Quand il a été servi,
j'ai dit à un de mes soldats : va demander à ce
monsieur de nous rejoindre. Le soldat est allé
lui transmettre mon invitation. L ' homme s'est
levé, a pris son assiette et s'est assis juste à
côté de moi. Pendant qu'il mangeait, ses mains
tremblaient constamment et ne levait pas la tête
de sa nourriture. Quand on a fini, il m'a dit au
revoir sans juste me regarder, je lui ai serré
la main et il est parti.
Le soldat m'a dit :
- Madiba, cet homme
devait être très malade, car ses mains
tremblaient en mangeant.
- Non, pas du tout ! la
raison de son tremblement de terre est une autre
- je lui ai répondu. Ils m'ont regardé étranges
et je leur ai dit :
Cet homme était le
gardien de la prison où j'étais enfermé.
Souvent, après les tortures qu'ils me
soumettaient, je criais et pleurais en demandant
de l'eau et il venait m'humiliait, se moquait de
moi et au lieu de me donner de l'eau, il pissait
dans la tête.
Il n'était pas malade,
il avait peur et tremblait peut-être en espérant
que moi, maintenant que je suis président de
l'Afrique du Sud, l'envoie emprisonner et lui
fasse la même chose qu'il m'a fait, le torturer
et l'humilier. Mais je ne suis pas comme ça, ce
comportement ne fait pas partie de mon
caractère, ni de mon éthique. Les esprits qui
cherchent à se venger détruisent les États,
tandis que ceux qui cherchent la réconciliation
construisent des nations ".
Nelson Mandela
1. Las trece rosas
On désigne en Espagne
comme las trece rosas (« les treize roses ») un
groupe de treize jeunes filles, fusillées le 5
août 1939 par le régime franquiste à Madrid.
Après la fin de la
guerre d'Espagne, qui s'achève le 1er avril de
la même année, et à la suite de l'entrée des
troupes nationalistes dans Madrid, une terrible
répression s'abat sur les vaincus. C'est dans ce
cadre que sont arrêtées plusieurs jeunes femmes,
âgées de 18 à 29 ans, la plupart membres des
Jeunesses socialistes unifiées (JSU),
l'organisation du Parti communiste d'Espagne
(PCE) pour la jeunesse. Elles sont emprisonnées,
jugées et exécutées ensemble à la suite d'un
procès sommaire et inique, qui condamne
également cinquante hommes. Une quatorzième
jeune fille est exécutée l'année suivante, le 19
février 1940.
Leur histoire a inspiré
un roman historique à succès de Carlos Fonseca
(es), porté à l'écran par Emilio Martínez Lázaro
en 2007.
En 1939, la ville de
Madrid défendue par les forces républicaines
espagnoles tombe finalement aux mains des
troupes nationalistes, après trente mois de
siège. Les principaux dirigeants du Parti
communiste d'Espagne (PCE) et de leur mouvement
de jeunesse, les Jeunesses socialistes unifiées
(JSU), quittent l'Espagne pour échapper à la
répression. Les JSU tentent pourtant de se
réorganiser clandestinement, sous la direction
de José Pena Brea, un jeune militant de 21 ans
Roberto Conesa, un
policier infiltré dans les JSU, c'est toute
l'organisation qui s'effondre au bout de
seulement quelques semaines, moins d'un mois
après la fin de la guerre.
Arrêté après avoir été
dénoncé, José Pena est torturé et obligé de
livrer les noms des militants qu'il connaît et
de signer une lettre où il confesse des crimes
qu'il n'a pas commis. Presque tous les membres
des JSU sont arrêtés, dont treize jeunes filles,
arrêtées et conduites séparément dans des
commissariats, où elles sont torturées, avant
d'être enfermées dans la prison pour femmes de
las Ventas, qui accueille alors plus de quatre
mille détenues alors qu'elle est prévue pour en
recevoir seulement quatre cent cinquante.
Le 27 juillet 1939, un
attentat est commis sur la route d'Estrémadure,
près de Talavera de la Reina, contre la voiture
dans laquelle circulent le commandant Isaac
Gabaldón, membre éminent de la cinquième colonne
madrilène et chargé depuis plusieurs semaines de
la répression.
Le régime franquiste
veut punir ceux qu'il considère responsables de
l'attentat, et l'attribue à un réseau
communiste de grande ampleur. Un procès est
ouvert contre soixante-sept membres des JSU,
déjà jetés en prison au moment de l'attentat. On
les accuse de « troubler l'ordre social et
juridique de la nouvelle Espagne », d'« adhésion
à la rébellion », et indirectement d'avoir
soutenu l'attentat contre le commandant Isaac
Gabaldón. C'est dans ce groupe de soixante-sept
accusés que figurent les « treize roses ».
Un premier conseil de
guerre, le 4 août 1939, condamne à mort
soixante-cinq des soixante-sept accusés,
l'exécution étant placée aux jours suivants.
Comme la majorité pour les femmes était fixée à
23 ans (21 pour les hommes), neuf des « treize
roses » étaient mineures, mais ces dernières
furent jugées par la « Loi des responsabilités
politiques » qui avait abaissé l'âge de la
responsabilité à 14 ans.
Les treize jeunes
femmes, enfermées ensemble à la prison de Las
Ventas, sont exécutées contre le mur du
cimetière de la Almudena, le même jour que
cinquante de leurs camarades masculins, au matin
du 5 août.
Sur trois cent
soixante-quatre personnes jugées pour l'attentat
contre le commandant Isaac Gabaldón, la plupart
sont exécutées2.
Leur exécution connaît un certain retentissement international lorsqu'on apprend que, parmi les soixante-trois premiers exécutés se trouvaient treize femmes. Ève Curie mène une campagne de protestation pour « les treize roses » à Paris. Cette campagne, qui fait pression sur les autorités franquistes, ralentit en Espagne le rythme des exécutions.
Liste des « treize
roses »
Carmen Barrero Aguado
(20 ans, modiste).
Martina Barroso García
(24 ans, modiste).
Blanca Brisac Vázquez
(29 ans, pianiste).
Pilar Bueno Ibáñez (27
ans, modiste).
Julia Conesa Conesa (19
ans, modiste).
Adelina García Casillas
(19 ans, S.P).
Elena Gil Olaya (20
ans, SP).
Virtudes González
García (18 ans, modiste).
Ana López Gallego (21
ans, modiste).
Joaquina López Laffite
(23 ans, secrétaire).
Dionisia Manzanero
Salas (20 ans, modiste).