En pleine
préparation des élections européennes, le Front national a organisé
jeudi 1er mai son désormais traditionnel rassemblement
devant la statue de Jeanne d’Arc. L’occasion de recueillir le point
de vue de la première intéressée : la plus célèbre pucelle de France
nous a aimablement reçus dans son modeste pavillon de la banlieue
orléanaise.
Bilboquet Magazine – Jeanne d’Arc, on vous présente souvent
comme une héroïne française, pourtant vous êtes assez peu audible
depuis environ 600 ans. Certains, comme Frédéric Lefebvre, vous ont
parfois reproché ce silence…
Jeanne d’Arc – En mesme temps, la dernière foy que j’ay ouvert
ma grande guoÿle, ça s’est fisni au service des grans brûlés du CHU
de Rouen…
Certes, mais alors pourquoi prendre publiquement la parole
aujourd’hui ?
Jeanne d’Arc – Pour ce que j’en ay marre, mortecouille. Marre d’estre
le symbole d’une bande de sottards et de truandailles qui use de mon
nom sans vergoigne. Je les conchie, tous.
Vous évoquez le Front national, n’est-ce pas ?
Jeanne d’Arc – Ouais. Avecque eux, c’est Jeanne par-icy, Jeanne
par-là. Mais moy je m’en contrefouste de leurs bestises. J’ay
toujours esté une Européenne convaincuque.
Vraiment ? C’est curieux, on vous présente souvent comme la
championne de la défense de l’identité française. C’est fini ces
histoires de bouter les Anglais hors de France ?
Jeanne d’Arc – Ben voui, c’est bon, on les a boutés les Anglois,
non ? Maintenant on peut traveiller ansamble, non ? Les Anglois,
j’ay rien contre eus personnellement, et en plusse ils me fonct
souvent me bidonnasser : les Monty Python, IT Crowd, le Prince
Charles, tout ça… Ricky Gervais c’est quand mesme austre chose que
Kev Adams, non ?
Revenons au Front national. Qu’est-ce
qui vous déplaît dans le discours du parti ? Un truc comme la
priorité nationale, ça doit forcément vous parler, non ?
Jeanne d’Arc – Pff. Quand j’ay combattu, dans les fronstières de
la France actuelle il y avait un mélange d’Anglois, de François, de
Belges, de Hollandais, de Luxembourgeois, d’Allemands, d’Italiens
(coucou Sire Schuman) et mesme d’infâmes Bourguignons. Du coup, pour
moy, les François, hein, c’est un concept flou. J’ay juste aidé à
rensdre le pouvoir à cette grosse feignasse de Dauphin, pas à fermer
les fronstières. Et constrairement au FN j’ay rien contre les
Sarrasins, y a pas escrit Charles Martel icy. Et aussi je suys
constre la sortie de la zone euro. J’arrive enfin à me desmerder
avec cette monnaye (après la Livre tournois, le Franc, le Franc
Germinal, le nouveau Franc, etc.), c’est pas pour en changer encore.
Que vous inspire Marine Le Pen, que sa base n’hésite pas à
qualifier de « nouvelle Jeanne d’Arc » ?
Jeanne d’Arc – Déjà son père a des faulx ayrs de ce gros bâtard
gargouilleux de Pierre Cauchon, alors ça m’aisde pas à la trousver
aggreable. Ensuite, OK, y a des poincts communs entre elle et moy :
on est des femmes un peu moches qui avons réussy a convainctre des
hommes sottards et bourrins de nous suivre. La différence c’est que
moy j’ay entendu des voix, tandis qu’elle, elle en a de plusse en
plusse. Mais moy au moins ça faisait chier personne.
Pour qui allez-vous voter alors ?
Jeanne d’Arc – Pour personne, cornecul. J’ay encor oublié de
m’inscrire sur les listes électorales.
Vous retrouver
le parchemin original en cliquant sur le sceau suivant
ICI
Une belle idée et une belle
démarche...
La plus
belle - à mon goût- des versions du clip Happy
(de Pharrell Williams)
réalisée à l’occasion de la journée mondiale de la
trisomie 21
qui a eu lieu vendredi 21 mars 2014 ! Comme dans les autres
covers de Happy, on voit des enfants, bébés et adultes
atteints de cette maladie danser comme dans le vrai
clip.
...mais pourquoi j'ai les larmes
qui piquent mes yeux ?
Réalisé en Allemagne, on
y voit des personnes atteintes du
syndrome de Down.
MARSEILLE
LA REBELLE, C’EST AUSSI MARSEILLE LA PAIX
Deux minutes. Il n’en a fallu pas plus
pour découvrir au stade Vélodrome lors du match OM-Bastia, la vidéo
conçue par trois artistes marseillais comme le lancement d’un
message de paix international.
Tout a débuté il y a deux mois, par
l’indignation du peintre Franck Katz : "J’ai été choqué par le
fait qu’on refuse au dalaï-lama pour des questions de visa, de se
rendre aux obsèques de Nelson Mandela."
Cette révolte, il l’exprime sur une
toile de 6 m² sur laquelle il peint, avec ses doigts (sa marque de
fabrique), les deux prix Nobel de la Paix. La réalisation de l’œuvre
en 45 h non-stop est filmée par le réalisateur Stéphane Doyen. Mais
pour pouvoir crier ce qu’il peint, l’artiste s’en remet à Jo Popo,
le chanteur du groupe de rap 3e Œil, qui offre son texte et sa voix
au projet.
Baptisé
"Peace forever", il devient un clip dans
lequel des hauts dignitaires de toutes religions font le signe de la
colombe en croisant leurs mains.
La vidéo sera diffusée sur Youtube
et deviendra par la même occasion le passeport de la fresque pour
une ambitieuse odyssée : "Nous allons la faire voyager jusqu’en
Inde, pour que le dalaï-lama puisse y apposer ses mains,
explique Jo Popo, avant de la déposer sur le tombeau de Nelson
Mandela."
Pas besoin de dons pour cela : "Un
simple clic sur la vidéo de
Youtube
( également ci dessous) va permettre d’autofinancer le
projet", insiste Jo Popo, "fier de faire naître à Marseille
un tel élan qui donne à chacun la possibilité de se sentir messager
de paix."
Quand
les Associations Familiales
Catholiques dénonçaient la mixité, la promiscuité et les
petites filles transformées en garçonnes… en 1935 (Ufal)
On peut constater que les
récents délires au sujet d’une prétendue « Théorie du genre
» ne sont pas nouveaux : en 1935, les Associations
Familiales Catholiques dénonçaient déjà « les petites filles
transformées en garçonnes dès l’âge de treize ans » à cause
de la « promiscuité qui se pratique en classe (sic) et en
récréation », que « cela suffit pour que plus d’une élève
soit déjà allée se faire soigner aux Maternités », et que
bientôt on aura « l’enseignement sexuel avec exercices
pratiques de pièces anatomiques articulées », le tout à
cause de la « lèpre de la laïcité ».
Hier comme
aujourd’hui, les adversaires de la laïcité
ont toujours agité
les mêmes chiffons rouges !
Il avait 18 ans au pays de
Voltaire et Hugo
Il y croyait aux premiers mots de la devise de notre
pays:
" LIBERTÉ
- ÉGALITÉ- FRATERNITÉ
"
Et pourtant.....
Marseille : un réfugié se noie en sautant dans le port
Un garçon âgé
d'environ 18 ans a été retrouvé noyé en début
d'après-midi, à une douzaine de mètres de fond, par les
gendarmes du peloton de sûreté portuaire de la Joliette,
à la sortie du Grand port maritime de Marseille.
La gendarmerie
avait été saisie de l'enquête après que deux jeunes
hommes, vraisemblablement Guinéens, eurent sauté dans
l'eau depuis le pont du cargo qui les ramenait vers leur
pays hier. (vendredi 10.01.2014)
Ils étaient
arrivés à Marseille vendredi après avoir été découverts
par les membres d'équipage d'un navire italien en
provenance d'Afrique de l'ouest
Les deux
clandestins avaient alors été placés en zone d'attente,
au centre de rétention, avant d'être à nouveau
reconduits sur le bateau, dans la soirée.
L'un des deux jeunes hommes, qui avait pu
regagner le quai, a été de nouveau conduit au centre de
rétention..*1*2)
*1) Va-t-on vers un second cadavre à
repêcher? (SVPat)
*2)
BONNE NOUVELLE: Ibrahima DIALO
(lesecond clandestin) est en cours de
libération du CRA de Marseille !
Toutes les interventions (préfecture,
ministère, média...) et l'émotion suscité
ont largement contribué à le faire admettre
au séjour et ainsi pouvoir faire une demande
au titre d'une demande de droit d'asile.
C'est une victoire acquise contre l'arbitraire
et l'inhumanité de la mise en rétention d'un
garçon qui venait de vivre un drame, rescapé
lui-même in extrémis de celui-ci.
Mais il reste encore beaucoup à faire pour
infléchir une politique qui fait tant de
victimes et de dégâts humains.
ll faudra établir dans quelles conditions la
PAF du port de Marseille a fait réembarquer
Mamadou Saydou et Ibrahim Dialo. La
procédure de rédaction et d' enregistrement
d'une demande d'asile a-t-elle été proposée
aux deux jeunes guinéens ? Nous demandons
qu'une enquête établisse exactement ce qui
s'est passé car un jeune de 18 ans est mort
et toutes les responsabilités doivent être
établies et assumées.
Ligue des droits de l'Homme / RESF , le 13
janvier à 16h
POURQUOI J '
AI ENVIE DE GERBER?
*1*
Des
entreprises sous contrat avec le gouvernement , parfois gangrénées
par la Mafia japonaise les embauchent pour assurer les travaux de
décontamination autour de la centrale nucléaire. Certains sont payés
en dessous du salaire minimum.
L'hommage de Christiane TAUBIRA ,Garde des
Sceaux, ministre de la Justice
Nelson Mandela : Rolihlahla*,
pour transfigurer le monde
*Le jeune Mandela
avait pour
prénom
Rolihlahla, qui, en Xhosa, au figuré, signifie « fauteur de troubles
»
Publication: 05/12/2013 23h54
NELSON MANDELA
Ses cheveux en grains de poivre. Ses mains à la peau glabre et
satinée, tendue, aux doigts replets. Ses poings fermés et pourtant
doux comme deux amphores d'huile sacrée moulées de terre glaise
pétrie et polie. La terre de Qunu. Ce balancement d'une jambe vers
l'autre, ce sourire tendre et ces paupières pudiques, ces poings
parant le plexus, non pour se protéger comme un boxeur, mais pour
rythmer cette danse de la sérénité. La nation arc-en-ciel est
proclamée, les résultats des premières élections libres, que
certains appellent multiraciales, sont sans appel. C'est la première
fois que je foule le sol sud-africain. Mais c'est déjà la deuxième
fois que je rencontre
Nelson Mandela.
Je m'étais blottie contre lui à Paris,
en un lieu pourtant solennel, au ministère des Affaires étrangères.
Sous le ciel d'un bleu austral, sous cette lumière à la fois vive et
cordiale, il danse. Je suis fascinée. Figée comme un colibri ébloui
par un alpinia fredonnant. Je le reverrai plusieurs fois. Et chaque
fois, je cèderai au magnétisme.
Mais dès la première fois, ce pays inconnu m'est familier.
Par la grâce de ses incomparables auteurs, de littérature, d'arts,
de musique, de toutes expressions qui font la langue commune des
hommes, sous toutes les latitudes où l'on refuse l'oppression,
l'exclusion, la violence, l'aliénation, l'arbitraire. Et voilà la
Terre, toute étonnée de se voir et se savoir assez ronde pour se
mirer dans ce rêve grandiose d'une fraternité en actes, rêve si
prompt à se dérober.
Voilà pourquoi Madiba est à nous tous. Voilà
pourquoi quatre générations se sont emparées de ce sourire d'aurore,
de cette voix pulmonneuse, de cette démarche qui s'assure à chaque
pas que le sol ne se détourne pas. Voilà pourquoi nous n'avons pas
le droit, même si nos esprits sont en lambeaux et nos âmes éperdues,
même si l'horizon joue à s'esquiver, même si le monde est
désorienté, nous n'avons pas le droit d'en faire une icône. De le
désincarner. De le poncer, le lisser.
Tant d'élégance dans la fermeté, tant
de douceur dans l'exigence, tant de constance et de clairvoyance,
tant d'intelligence des moments et des lieux, déjà au temps des
querelles fratricides, tant d'aptitudes à saisir en totalité cette
humanité asynchrone, appellent au moins notre fidélité et la
précision de nos mémoires: Madiba est un rebelle, généreux et
résolu, courtois et buté, cultivant l'ambition d'entendre à la fois
la voix intérieure qui dit le chemin de l'intégrité et le chant du
monde sous le vacarme des égoïsmes, des insatiables voracités, des
fureurs mégalomaniaques, des embardées de bons sentiments.
Je pleure, je ris, je frémis, je scande en écoutant Amandla!
Miles Davis cherche, poursuit, aspire de sa trompette le saxophone
de Kenny Garrett, Marcus Miller flatte vigoureusement sa basse, Joe
Sample extorque à son piano des notes sans vacillation, et Bashiri
Johnson percute, percute.
J'ai envie de me réconforter moi-même,
de me consoler. Et je me dis, quoiqu'il arrive, le monde qui a donné
naissance à Rolihlahla "celui qui vient poser des problèmes" et n'a
pu l'empêcher de devenir Madiba, malgré, malgré tant et tout, ce
monde ne sombrera plus jamais dans l'ignoble et l'horreur. Mais je
sais qu'en ce moment même, je me mens. Alors, désemparée, avec Pablo
Neruda je cède:
"Si je pouvais pleurer de peur dans
une maison abandonnée
Si je pouvais m'arracher les yeux et les manger
Je le ferais pour ta voix d'oranger endeuillé
Et pour ta poésie qui jaillit en criant
Parce que pour toi poussent les écoles
Et les hérissons s'envolent vers le ciel"
Repose en paix, Madiba. Nos cœurs, ton linceul.
Les cons ça osent
tout... (2)
même créer une
société de confiance !
4 Décembre 2013 , Rédigé par
svpat-maah-renaud
Publié dans
#Ca me révolte :
Woerth
propose de suspendre les contrôles fiscaux des
entreprises en 2014
L'ancien ministre du Budget
souhaite ainsi «créer une société de confiance» et favoriser
la croissance. Cette proposition de moratoire, décriée à
gauche, fait débat au sein de l'UMP.
La proposition est aussi originale
que polémique.
Ce mercredi matin, sur iTélé,
l'ancien ministre du Budget Eric Woerth a demandé au
gouvernement de décréter en 2014 un moratoire sur les
contrôles fiscaux des entreprises. Plus de vérifications de
l'administration fiscale, donc, ni de contrôles de l'Urssaf
ou de l'inspection du travail pendant un an.
Le député de l'Oise souhaite ainsi
créer une société de confiance» et relancer la
croissance. «Je veux qu'on laisse les chefs
d'entreprises se consacrer à leur travail et faire en sorte
qu'ils continuent à créer de l'emploi» ( le montage des
fraudes fiscales prendrait donc tous le précieux temps de
nos chers patrons? ndlr)
La proposition intervient le jour
où le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel des
mesures contenues dans le projet de loi socialiste sur la
lutte contre la fraude fiscale.
«La scandaleuse demande d'Éric
Woerth sur les fraudes ferait une croix sur 20 milliards de
redressement minimum (le coût annuel estimé de la fraude
sociale en France, ndlr)».
Une telle mesure risquerait-elle
d'encourager la fraude des entreprises? Eric Woerth s'en
défend. «Mon idée n'est pas un appel à la fraude car la
mesure ne durerait qu'un an. Je propose que, s'il
est avéré que des entreprises ont profité de cette année
pour frauder, elles devront être sanctionnées encore plus
durement» l'année suivante, explique le député UMP
.
!
Cliquez
sur l'image pour voir la vidéo
On connaissait les visites guidées
organisées pour les touristes curieux de découvrir des bidonvilles.
Pas encore le faux bidonville créé de toute pièce. En Afrique du
Sud, l’Emoya Luxury Hotel and Spa a ouvert « Shanty Town », où l’on
peut dormir dans des cabanes faites de bouts de bois et de tôle
ondulée. De quoi expérimenter, selon la direction de ce resort de
luxe, la vie d’un habitant de bidonville, mais sans tous ces
vulgaires problèmes liés aux conditions sanitaires, à l’insécurité
ou à la pauvreté.
« C’est le seul bidonville au
monde doté du chauffage au sol et du WiFi ! »
On vit une époque
formidable.... ou l'on regrette d'être non-violent !
........les
riches aussi !
Agressé par le
style de Mélenchon ? Réagissez !
20 mai 2013 | Par flebas pour Médiapart.fr
Vous en avez assez d’entendre Mélenchon asséner
autoritairement ses idées sur le partage des richesses (non mais
de quoi je me mêle !), affirmer péremptoirement qu’il faut
relancer l’activité économique (comme s’il s’y connaissait plus que nous
!), marteler tyranniquement qu’il faut combattre la
financiarisation mondialisée autant que la mondialisation financiarisée
(autant que je sache, on ne nous a posé la question, à nous) ? Je vous
comprends.
Vous
en avez marre aussi de voir ce Mélenchon contester une à une les
accusations d’autoritarisme, de soif du pouvoir, etc. ? Réagissez !
Soyez malin ! Coupez-lui l’herbe sous le pied, privez-le de toute
possibilité de mettre en application ce dont on l’accuse : militez pour
la 6ème République ! Une république fortement parlementaire, hermétique
aux influences extérieures, intraitable avec le cumul des mandats. Une
république qui empêchera toute velléité despotique, du président comme
des ministres. Apportez votre pierre à l’édifice de la 6ème République,
vous n’aurez plus à en jeter sur Mélenchon. Quel soulagement ce sera !
Vous
en avez plus qu’assez des remontrances de Mélenchon à l’adresse de
certains journalistes ? Vous éclatez de colère à l’idée que, plus on le
lui reproche, plus il remet ça ? Qui ne vous comprendrait pas ? C’est
tout simplement insupportable, de rester là devant son poste de radio ou
sa télé, impuissant à faire taire ce donneur de leçons de journalisme
(du haut de sa petite expérience de la chose, non mais je rêve), à
longueur d’interview ! Et comment, que ça énerve ! Autant essayer
d’éteindre un incendie avec de l’essence ! Mais soyez futé, ne vous
laissez pas faire : achetez par centaines des exemplaires de l’Humanité
et de Fakir, abonnez-vous plusieurs fois à Mediapart, huez tant que vous
pouvez les Figaro, Express, Nouvel Observateur, Pujadas, Langlet et
autres Brunet ! Ah, il fera moins le malin, Mélenchon, quand tous les
journalistes l’intervieweront avec des questions intéressantes, sur son
programme. Il n’aura plus l’occasion de les placer, ses petites phrases
provocatrices ! Au placard, ses « balais » et ses « salopards » ! Vous
aurez gagné !
Vous en avez – mais alors – plus que plus qu’assez, d’entendre
Mélenchon traîner dans la boue les grands patrons, à longueur de
discours (comme si un mec comme lui pouvait savoir ce que c’est, que
d’entreprendre ! Il a créé un parti ? Ouais, et alors ? Siéger à un
conseil d’administration, c’est quand même autre chose).
Vous manquez
d’exploser à chaque fois que Mélenchon provoque publiquement le
MEDEF, au risque de rendre Parisot encore plus agressive ? Vous ne savez
pas comment briser ce cercle vicieux des provocations et
contre-provocations ? Ressaisissez-vous ! Prenez l’ennemi à revers,
faites-lui une prise de judo : militez ardemment pour le plafonnement
des revenus, la citoyenneté dans l’entreprise, la planification
écologique ! Pourquoi ? Mais c’est évident : pour priver du moindre
débouché la hargne de ce Mélenchon envers les prédateurs économiques,
pour vider de sa substance son hostilité incontrôlable envers les
patrons voyous. Mélenchon sera comme un chien fou sans os à ronger. Et
le vainqueur, ce sera vous !
Bref, si vous vous sentez agressé par le style de
Mélenchon,
ré-a-gi-ssez : votez pour lui !
(en revanche, si son style ne vous pose aucun problème, votez pour
lui)
Depuis 1987, le
17 octobre, on célèbre la journée mondiale du
refus de la misère.
Le 9 juillet 1849, Victor
Hugo tenait ce discours à l'Assemblée nationale
législative .
«
Détruire la misère »
Le
discours de Victor Hugo appuie la proposition
d'Armand de Melun visant à constituer un comité
destiné à « préparer les lois relatives à la
prévoyance et à l'assistance publique .
"Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la
souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis
de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.
Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir,
limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est une maladie du
corps social comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la
misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la misère !
Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants doivent y
songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est
pas fait, le devoir n’est pas rempli.
La misère, messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous
savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle
peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au
Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons!
Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je voudrais pénétrer tous
ceux qui m’écoutent de la haute importance de la proposition qui vous
est soumise. Ce n’est qu’un premier pas, mais il est décisif. Je
voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n’importe, je ne
connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions ; je
voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce
grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la
misère !
Et, messieurs, je ne m’adresse pas seulement à votre générosité, je
m’adresse à ce qu’il y a de plus sérieux dans le sentiment politique
d’une assemblée de législateurs ! Et à ce sujet, un dernier mot : je
terminerai par là.
Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel
raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé ! Vous n’avez rien
fait, tant que le peuple souffre ! Vous n’avez rien fait, tant qu’il y a
au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère ! Vous n’avez rien
fait, tant que ceux qui sont dans la force de l’âge et qui travaillent
peuvent être sans pain ! Tant que ceux qui sont vieux et ont travaillé
peuvent être sans asile ! Tant que l’usure dévore nos campagnes, tant
qu’on meurt de faim dans nos villes, tant qu’il n’y a pas des lois
fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide
aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux
gens de cœur ! Vous n’avez rien fait, tant que l’esprit de la révolution
a pour auxiliaire la souffrance publique ! Vous n’avez rien fait, rien
fait, tant que dans cette œuvre de destruction et de ténèbres, qui se
continue souterrainement, l’homme méchant a pour collaborateur fatal
l’homme malheureux !"
"Dis,
d'abord pourquoi Papa, on ne l'a verra pas
Cett'
petite vidéo, sur nos chaîn's de Téloch' ? "
Le coût du capital
Plantu, le
dessinateur attitré du Monde avait déjà fait savoir que le port du
voile chez les musulmanes de France l’indisposait. C’est son droit.
Il a franchi une étape douteuse
dans l’édition du quotidien daté de mardi 1er octobre. Un amalgame
ridicule et honteux, à la fois islamophobe et anti-syndical
Elle fait la fierté de tout
un peuple
La petite Rom
qui mendiait jadis en Rhône-Alpes triomphe aujourd’hui à la
Sorbonne. À 22 ans, brillante étudiante en droit, elle vise
désormais la magistrature.
Le récit de son parcours prend
à la gorge… et tord le cou à quelques préjugés.
Sa voix ne se mêle pas au
papotage frivole des filles « bobos » du Quartier Latin. Pour la
« bohème », elle a déjà donné… Anina porte sur le visage une gravité
qui n’est pas de son âge. Elle a 22 ans, parle cinq langues et mène
de très brillantes études à la Sorbonne. Alors quoi ? Alors, ses
grands yeux noirs ont vu trop de souffrances. Elle a connu la faim,
le froid, l’humiliation et la peur.
Anina
est née Rom à Craiova pendant le rude hiver de la révolution
roumaine. Un sordide quartier ghetto, à l’aube de sa vie, lui tenait
lieu d’horizon. Dans ces conditions, aboutir en master dans la plus
prestigieuse des universités françaises relève presque du miracle.
Ou plutôt d’une exceptionnelle volonté. « Ce que j’ai traversé avant
d’arriver là explique ma rage de réussir », murmure la timide
brunette.
Lentement, autour d’une tasse
de thé, les terribles souvenirs remontent à la surface. D’abord la
première tentative, ratée, de quitter la Roumanie. « Entassés dans
un camion, nous avons vécu un enfer indescriptible dans les odeurs
d’urine, de sueur, de vomi… »
La famille finit par aboutir en
Italie, à Casilino, glauque banlieue de Rome. « La pire période de
mon existence, entre l’insalubrité et le total mépris des gens…
Là-bas, nous étions assimilés à de la vermine ». Après le tunnel de
Fréjus, la Terre promise
Papa vend des journaux à la
sauvette, pas assez pour juguler la misère. En désespoir de cause,
un jour, maman s’assied sur le trottoir et réclame l’aumône. Anina
l’accompagne, elle a 7 ans. « La honte d’avoir dû mendier, le mépris
dans le regard des gens, c’est une blessure qui ne se referme pas ».
Le pays de Voltaire, plus que
jamais, représente la Terre promise. Direction la Savoie à bord
d’une Polo brinquebalante vers le tunnel de Fréjus. La petite
Tzigane y parvient enfin le 18 décembre 1997. En pleine montagne, la
neige s’infiltre par les trous de ses pauvres chaussures de toile.
Qu’importe. « L’air pur, vivifiant, m’a lavé l’esprit, évacuant la
puanteur qui s’était incrustée en moi depuis six mois ». Autre
bouffée d’oxygène ensuite : la prise en charge par des services
sociaux à Lyon. « Pour la première fois, nous étions considérés
comme des êtres humains ». Une longue course vers l’excellence
Les temps heureux ne durent
guère. L’hébergement temporaire se termine, la demande d’asile se
trouve rejetée. Retour à la case départ ou presque. À
Bourg-en-Bresse, en 1999, la famille habite dans un fourgon. Et pour
manger ? Avec sa mère et sa sœur cadette, Anina se remet à faire la
manche sur la place du marché. Mais, divine surprise, c’est à elles
bientôt qu’on va tendre la main ! Émues par leur sort, quelques
personnes de bonne volonté se manifestent. Et des choses se
débloquent soudain : le permis de séjour, une place en HLM, un
emploi pour le père dans les espaces verts.
Surtout, grâce à « Madame
Jacqueline », Anina apprend à lire, intègre le collège puis le
lycée. Elle y fera des étincelles jusqu’à récolter le surnom
« d’intello », source de nouveaux quolibets. D’une discrimination
l’autre, l’enfant de Craiova encaisse. « Beaucoup d’élèves me
rejetaient, tant pis ! Pour moi, il était plus important de réussir
que d’avoir des amis »… Elle réussira, du bac avec mention à la
licence de droit puis l’entrée à la Sorbonne. L’école républicaine
ne connaît pas de défenseur plus ardent. « Je voudrais persuader
tous les jeunes Roms que les études offrent une vraie chance »… Et
aussi briser le cliché qui réduit son peuple à des « voleurs de
poules ».
La Parisienne d’adoption, « un
pied dans les deux mondes », ne renie pas sa culture d’origine.
Quitte à passer pour « vieux jeu », refusant par exemple de
batifoler avant le mariage. « Chez nous, c’est comme ça ».
Ses nuits sont plus longues que
nos jours, elle les occupe à étudier. Et trouve l’énergie, en marge
du lourd travail universitaire, de publier un livre témoignage (1).
Elle a, sur le destin, une revanche à prendre. Rien ne l’arrêtera
dans sa course vers l’excellence. Au nom de tous les siens, Anina
mène le combat. Les injustices subies hier nourrissent son ambition
d’aujourd’hui : « devenir magistrate ». Après le master se profile
donc un concours difficile. Elle a déjà franchi tant d’obstacles,
qui pourrait l’empêcher de franchir celui-là ? À part
l’administration qui lui refuse toujours la nationalité française,
on ne voit pas.
(1) Je suis Tzigane et je le reste par
Anina, avec Frédéric Veille. Éditions City.